La Nuit tombe sur Ambrebois
Compte-rendu n°2 – partie du 21 décembre 2020
La compagnie du Hibou Argenté :
- AnnasthéaSerindë, l’archère
arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine Holimion la Prêtresse
de CorellonLarethian,
- LotharoSiannodel, le chantelame en
quête de savoir
- CalidorEaucalme le barbare
qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du
groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la
compagnie en recherche de richesses.
Combat
pour Ambrebois
Des dizaines de silhouettes surgirent de la lisière des
arbres pour se jeter sur les défenseurs. A la lueur de la pleine lune il était
facile de les distinguer : ours, loup, élan. Mais aussi, plus surprenant,
des hommes-plantes et des insectes.
Les pièges posés par Snaefried et les villageois firent leur office, de nombreux quadrupèdes tombèrent dans les fosses hérissées de pieux et furent mis hors de combat.
Nos amis s’étaient positionnés au sud-ouest d’Ambrebois près d’un groupe de maisons abandonnées. Devant eux, un loup avait réussi à éviter les pièges et fonçait sur eux la bave aux lèvres. Derrière lui suivaient des plantes vivantes de formes humanoïdes hérissées d’aiguilles. Dans un fracas un immense tertre fit son apparition et avança pesamment en direction de la compagnie.
Calidor esquiva sans problème le loup visiblement épuisé et le trancha de ses lames. Lotharo invoqua ses pouvoirs et devint flou puis il esquissa les premiers pas de la danse de l’épée. Quine invoqua la bénédiction de Corellon Larethian, Annasthea blessa un épineux d’une flèche bien placée tandis que Snaefried faisait de même sur un autre.
Ces derniers s’avancèrent et ripostèrent en lançant des volées d’épines acérées. Calidor fut touché à deux reprises et sérieusement blessé, mais Quine veillait au grain et se précipita pour le soigner. Le tertre avança vers eux et Snaefried qui s’était cachée derrière un mur enflamma une flasque d’huile avant de la jeter sur l’immense créature. A la surprise générale, les flammes n’eurent pas l’effet escompté sur elle.
Durant ce temps, un bourdonnement résonna à proximité et deux nuées d’insectes noirs et fluorescents volèrent par-dessus les toits sur la gauche et la droite du groupe.
Lassé, Lotharo pronona une incantation et lança une boule de feu qui explosa dans le groupe de plantes, tuant sur le coup trois épineux et endommageant quelque peu le tertre errant. La créature enragée avança sur Lotharo et le frappa de ses énormes bras mais ne parvint pas à le toucher.
Les insectes tombèrent sur Calidor et Annasthea, les piquant violemment. L’archère lâcha son arc et se réfugia derrière son bouclier tandis que le barbare frappait furieusement tout autour de lui. Quine l’aida à se débarrasser de ces encombrants insectes pendant que Lotharo continuait de retenir l’immense tertre. Ce dernier commença à frapper indistinctement le barbare et le chantelame mais aucun de ses coups ne porta. Snaefried abattit le dernier épineux d’un carreau mortel. Libéré des insectes Calidor commença à s’acharner avec rage sur le tertre errant. Ses lames arrachant branches après branches. Avec l’aide de Snaefried et de Lotharo, le tertre ne fit pas long feu et s’effondra avec fracas. Annasthea qui avait dégainé son arme et tenté de riposter fut à nouveau submergée par les insectes et blessée, mais Quine invoqua le fanal de l’espoir sur la zone et soigna l’archère arcanique tandis que Snaefried l’aida à détruire les insectes.
Le combat était fini, ailleurs, les gardes et les miliciens avaient également triomphé mais il y avait de nombreux blessés. Autour d’eux, la nuit retrouva son calme. La compagnie du Hibou Argenté rejoignit le reste des hommes. Quine alla apporter une aide bienvenue au vicaire Gibelin dans son hôpital de fortune. Les autres attendaient nerveusement un autre assaut éventuel. Les heures s’écoulèrent et rien ne vint. Quine rejoignit ses amis et tous observaient les bois. C’est alors que la prêtresse de Corellon discerna une silhouette fantomatique dans le brouillard. Ça avait l’air humanoïde mais impossible de savoir si c’était un homme ou une femme. En un instant l’apparition fut enveloppée par le brouillard.
L’atmosphère de menace sembla s’estomper. Le capitaine Dederick
autorisa certains miliciens à rentrer, il ne pensait pas qu’un autre assaut
aurait lieu. Les compagnons rejoignirent l’auberge du Satyre Rieur aux aurores.
Devant l’établissement le bourgmestre Avedrus et l’aubergiste fournissaient
boissons et nourriture aux combattants épuisés.
Voyage vers Omyantel
Après un repos réparateur, nos amis se levèrent vers midi et
se réunirent pour décider de leur prochain objectif. En descendant ils
remarquèrent que l’auberge était pleine. A nouveau les têtes se tournèrent dans
leur direction, mais cette fois, nulle hostilité à leur endroit. Ils avaient
gagné le respect dans le feu de la bataille.
« Je pense pour ma part qu’aller chez les elfes devrait être notre priorité » dit Quine.
« Je le pense aussi, il faut demander à Avedrus de libérer Elefria pour qu’elle nous guide » répondit Annasthea.
Les autres ne trouvèrent rien à y redire.
Ils allèrent donc voir le bourgmestre et le persuadèrent qu’il fallait rencontrer les elfes, que ceux-ci n’étaient clairement par responsables des attaques et que l’aide d’Elefria était vitale pour trouver Omyantel.
« Je n’aime pas l’idée de perdre encore un groupe de personnes dans cette forêt, mais si vous lui faites confiance et que cela vous semble la meilleure solution, alors soit. »
Il ordonna à Dederick de libérer l’elfe. Toutefois, étant donné le climat d’extrême tension au sein du village, il ne fallait surtout pas que cette libération attire l’attention. Dederick leur demanda de sortir discrètement. Snaefried la déguisa donc à sa façon : la frêle elfe était devenue un vagabond des forêts, barbu et bedonnant.
« Vous êtes sûr que je dois porter ces loques ? » dit Elefria
« Mais oui enfin, je connais mon métier, là tu vois ma chérie tu es habillée comme un sac mais c’est justement le propos tu vois » lui dit la roublarde d’un air malicieux.
Peu convaincu, l’elfe et les compagnons sortirent discrètement de la ville pendant que le Capitaine Dederick distrayait la foule en annonçant un changement des équipes pour ce soir. Le groupe vu plus discret d’une ombre et s’enfonça dans les bois à l’Est sans avoir attiré l’attention de qui que ce soit. Elefria prit la tête mais la jeune elfe leur indiqua son inquiétude : il faudrait 10h de marche pour rejoindre Omyantel , impossible d’y arriver avant la nuit.
Quine et Annasthea se dévisagèrent catastrophée, elles n’avaient pas envisagé ce fait.
« Il faudra se résoudre à trouver un abri sûr pour passer la nuit quelque part sur le chemin »
« j’m’en occuperait » dit Calidor nonchalamment en dégustant un biscuit au miel.
La marche se poursuivit et l’après-midi défila.
Le Chêne Rouge
Intriguée par la disparition de la délégation humaine,
Annasthea prit soin durant tout le trajet d’essayer de repérer chaque indice de
leur passage. Alors que le soleil déclinait, elle vit des traces.
« Ici regardez, ça va vers cette direction» dit l’archère arcanique
« C’est la Petite Corne », c’est une vallée isolée, il y a de nombreuses ruines par-là » expliqua Elefria.
Le groupe avança et découvrit une scène de combat. Trois cadavres gisaient au sol. Elefria paniquée se précipita pour voir ce qu’il en était mais c’était trois humains, elle indiqua cependant qu’elle pensait qu’ils étaient du village.
Quine se pencha pour examiner les corps
« Ces deux-là ont été écrasés par une force monstrueuse, je parie que tous les os de leurs corps sont en morceaux » dit la prêtresse. « Et celui-là semble avoir été transpercé de toutes parts par des objets perforants » poursuivit-elle en désignant le troisième cadavre.
« Peut-être les épineux ? » proposa Lotharo.
« Peut-être… Mais les blessures sont plus profondes et je ne trouve aucune épine dans les plaies » répondit Quine
« Regardez ces traces, elles sont gigantesques ». interrompit Calidor. Le barbare désigna une empreinte massive sur le sol puis une autre. Elle semblait allez dans la même direction que trois paires d’empreinte différentes.
« Ils se sont enfuis et ont été poursuivis » énonça calmement Annasthea.
« Par Corellon ! Dornil ! Il est en danger, il faut le retrouver » supplia Elefria paniquée.
Tout le monde fixa avec inquiétude le soleil qui avait atteint la ligne d’horizon.
« Il faut partir maintenant alors. La nuit va tomber » dit Lotharo.
« Pas question, pas avant d’avoir donné à ces gens une sépulture décente » objecta Quine.
« Mais pourquoi ? Ce n’est pas gentil pour les animaux de les priver de repas, on devrait les laisser comme ça. » Dit Calidor
« Calidor Eldeneth Eaucalme !! » Cria Quine indignée les mains sur les hanches avant de pointer un doigt accusateur sur le barbare. « Ton manque d’empathie me consterne ! Comment peux-tu mépriser ainsi la dignité des êtres qui baignent dans la douce lumière de Corellon ?! »
Les autres se regardèrent avant de soupirer. Pas la peine de discuter lorsqu’elle devenait hystérique comme ça. Snaefried et Lotharo ramassèrent des cailloux pour des obsèques forestières. En vingt minutes les trois corps furent assemblés et recouverts de pierres et de branchages avec une pile de cailloux en guise de stèle. La prêtresse prononça quelques paroles en leur honneur.
Puis le groupe fixa la rouge couronne du crépuscule et le dernier quart de disque du soleil encore visible derrière les montagnes. Il fallait faire vite. Ils remontèrent la piste des rescapés. En suivant cette piste ils découvrirent un chemin qui montait une falaise boisée. C’était presque une corniche sur la fin et cela déboucha sur une sorte de plateau plat. Ils traversèrent une rangée d’arbres et débouchèrent dans une petite clairière abritant les restes d’une tour dont le sommet avait été détruit. Nul ne savait depuis combien de temps ce bâtiment était à l’abandon.
« Certainement une construction humaine, ça manque de grâce » énonça Annasthea
« Elles sont très anciennes » renchérit Elefria.
Quine leur intima le silence et se concentra. Elle fit signe à tous qu’elle avait entendu des bruits dans la tour.
Sans attendre, Elefria courut vers la tour, les autres firent les gros yeux mais ils n’avaient plus le choix et se décidèrent à la suivre.
« Ohé Dornil ! C’est toi ?! C’est moi Elefria ! »
Une voix tremblante répondit depuis l’intérieur de la tour.
« Elefria ? Vous venez du village ?! ». Ce n’était pas la voix de Dornil, mais l’interlocuteur semblait avoir reconnu le nom de la jeune elfe.
L’homme semble soulagé d’entendre une voix amicale mais il cria avec un accent de panique :
« v-vous devriez vite entrer avant qu’il ne revienne. Nous…Nous avons essayé de sortir, mais même en journée il est là… il nous maintient ici, nous sommes sans nourriture depuis 3 jours. Dornil est mal en point. Nous avons mis un tas de gravats… et tout ce qu’on a pu trouvé devant la porte pour la bloquer. Ca va prendre un moment avant qu’on puisse vous ouvrir mais peut être que nous pourrons…. »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un fracas immense se fit entendre. Les arbres à gauche furent violemment secoués. Une masse énorme émergea de la lisière.
« Par… Par Chauntéa il est là…. » Fuyez ! Fuyez ! Hurla la voix derrière la meurtrière
Dans les derniers rayons d’un soleil rougeoyant, un arbre semblant se mouvoir de lui-même avança dans la clairière directement vers le groupe. Il faisait au moins 10 mètres de haut et semblait avoir une forme vaguement humanoïde. Son feuillage était d’un rouge automnal mais même son bois était rougeâtre. Même par rapport au tertre errant qu’ils avaient déjà affronté, cet adversaire semblait énorme. Le combat s’annonçait dangereux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire