Fragments du Passé
Compte-rendu n°2 – partie du 22 février
2021
La compagnie du Hibou Argenté :
- Annasthéa Serindë, l’archère
arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine Holimion la Prêtresse
de Corellon Larethian,
- Lotharo Siannodel, le chantelame en
quête de savoir
- Calidor Eaucalme le barbare
qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du
groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la
compagnie en recherche de richesses.
Le siège d’Ambrebois
La horde de cadavres titubants s’avança vers la palissade.
Derrière ce flot de squelettes et de zombies, une seconde ligne composée d’orques
avançait prudemment. Certains étaient armés d’arcs et couvraient l’avance du
reste des troupes. Çà et là des géants avançaient nonchalamment sans se presser,
attendant l’ordre pour entrer en scène.
Les défenseurs ouvrirent le feu, mais il n’y avait pas assez
d’arcs pour équiper tout le monde sur le rempart. Quine se précipita en bas pour organiser un
hôpital de campagne mais la panique avait gagné les civils qui couraient en
tous sens ce qui ne lui facilita pas la tâche. Annasthea courut, elle, vers la
caserne où les volontaires s’agglutinaient dans la confusion pour récupérer une
arme. Avec autorité l’archère arcanique prit le commandement de la zone et
organisa une distribution rapide et une répartition optimale des soldats, au
grand soulagement du sergent présent.
Pendant ce temps l’ennemi avait atteint la palissade et se
massait pour la grimper. Lotharo attendit le bon moment puis déclencha une
boule de feu qui carbonisa un bon nombre de morts vivants.
Dederick ordonna des salves supplémentaires et courait sur
toute la palissade pour encourager ses hommes, mais la démonstration de force
du danselame avait déjà ravivé le courage des troupes tout en offrant un répit
salutaire. Lotharo continua de circuler sur le chemin de ronde sud, lançant une
boule de feu chaque fois qu’un essaim d’ennemis menaçait de renverser les
défenseurs.
Les zombies et les squelettes semblaient plus intelligents
qu’à l’accoutumé : ils grimpaient la palissade pour attaquer les
défenseurs ou se massaient en tas pour permettre à d’autres de monter sur les
remparts. Snaefried scruta la horde ennemie e et repéra un curieux individu
qu’on aurait pu confondre avec les autres morts vivants, mais qui restait en retrait avec un curieux
talisman. La voleuse l’abattit et instantanément les morts vivants semblaient
hésiter et se comportèrent de façon plus erratique. Voyant cela Lotharo dit à
Snaefried :
« Cela doit être un nécromant qui dirige les morts
vivants par magie. Passe le mot à tous les archers qu’ils essayent de les
repérer et de les abattre ! »
Pendant les heures qui suivirent le combat fit rage. Le commandant ennemi fit donner
sa seconde ligne composée de géants et d’orques. Calidor, sur le rempart
donnait de sa personne pour frapper de droite et de gauche sur les ennemis mais
ils étaient trop nombreux.
« Je crains que nous ne passions pas la nuit »
observa Dederick fataliste.
En bas, Quine décida qu’il fallait apporter de l’espoir pour
éviter l’anarchie. Elle se hissa sur un tonneau, et avec l’aura de son sort de
lumière du jour, elle s’adressa aux civils terrifiés en les exhortant à garder
espoir et à rester unis face à l’adversité. Le mal ne saurait triompher face
aux justes ! La mise en scène comme le discours eurent un impact
inattendu, la masse désordonnée de civils cessa de crier et écouta la prêtresse
avec attention et se rassembla calmement autour d’elle.
Le fracas des armes continuait de faire rage autour de la
ville et les aventuriers faisaient de leur mieux pour repousser les assauts
ennemis. A ce moment Dregon, couvert de sang, arriva chez Dederick et lui demanda
des renforts car la porte nord menaçait d’être enfoncée par un géant. Snaefried
se précipita avec un groupe de renfort et monta à la tour nord qui était
assaillie de toutes parts. Elle ouvrit le feu sur la créature mais dans la
confusion, elle manqua son tir permettant au monstre d’enfoncer la porte déjà
affaiblie. Les assaillants se déversèrent alors dans la ville et la roublarde
se replia avec les derniers défenseurs en tentant de ralentir l’ennemi autant
que possible.
La nouvelle de la chute de la porte nord fut un vrai coup de
poignard. Annasthea avait rejoint la muraille sud ou un autre géant s’était avancé vers la porte.
« Boule de feu ? » demanda-t-elle.
« Désolé, je suis à sec » répondit Lotharo en
levant les bras.
« La porte nord a cédé, on va être piégés. Il faut
qu’on tente une sortie pour sauver les civils. Quine les a rassemblé ils sont
encore en ordre de marche mais ça ne va pas durer. » dit Annasthea
BOUM ! Le géant enfonçait la porte en dessous d’eux.
Les défenseurs étaient débordés et peinaient à repousser les attaquants qui se
hissaient sur la palissade.
« La sortie est tout ce qu’il nous reste comme solution…
Mais honnêtement, je ne pense pas que nous puissions réussir à briser leur
ligne ou en tout cas, pas avec les civils » commenta Dederick.
C’est alors qu’un cor retentit au sud et des flèches
sifflèrent depuis la forêt.
« Omyantel !!!! » Crièrent un groupe d’elfes surgissant des
bois sur les arrières de l’ennemi. Les orques et les zombies furent renversés
par cet assaut soudain mais ils n’allaient pas tarder à retrouver leurs
esprits.
« C’est notre chance ! Il faut tenter cette sortie
maintenant. Mais on doit dégager ce géant » Cria Dederick qui commença à
donner des ordres en ce sens
« Je m’en charge » dit Calidor. Le barbare fit
ouvrir les portes et se jeta comme un forcené sur le géant le tailladant à mort
avec l’aide des soldats de Solaun. L’immense créature chuta en écrasant
plusieurs zombies derrière lui. Emportés par leur élan, le groupe de Calidor
tailla en pièce la première ligne ennemie et les orques détalèrent épouvanté.
« Je vais organiser l’arrière garde pour les retarder.
Snaefried vient avec moi ! » Dit Annasthea en sautant en bas.
La contre-attaque des défenseurs permit de rejoindre les
elfes et d’aménager un couloir de
sortie. Lotharo et Calidor se battirent comme de beaux diables pour le
maintenir ouvert. Au milieu de la mêlée ils reconnurent Dornil. Le prince elfe
dirigeait le groupe d’elfes qui venait de les secourir et il leur fit un bref
salut en continuant de trancher des orques et des zombies.
Quine, avertie par Annasthea qu’il fallait évacuer au plus
vite, guida tout le monde dehors dans le maximum de calme possible. La file de
civils courut aussi vite que possible en traversant la porte sud.
Le feu avait pris sur la partie nord d’Ambrebois : les orques
avaient certainement entamé le pillage de la ville.
« C’est terrible, mais pour le coup, cela nous arrange,
leur indiscipline va nous faire gagner un temps précieux » pensa
Annasthea.
Avec Snaefried et un groupe de soldats, l’archère arcanique
assura l’arrière garde. Installés en demi-cercle derrière une rangée de lanciers,
les archers faisaient feu puis reculaient de façon coordonnée. Ils sauvèrent
beaucoup de vies, mais beaucoup de gens ne purent les rejoindre dans la confusion
de cette retraite. Certains habitants ne purent atteindre la porte à temps.
D’autres accouraient en criant au secours, poursuivit par des monstres. A
l’ouest, Dregon et ses compagnons lancèrent un assaut suicidaire pour dégager
un groupe de civils et ils furent submergés et tués. De l’autre côté, à l’Est,
le vicaire Gibelin guidait des habitants du quartier nord vers la porte sud tandis que le bourgmestre Avedrus et un
groupe de gardes se sacrifiaient à leur tour pour gagner du temps.
C’est avec l’amertume de toutes ces pertes que les
survivants atteignirent le couvert des arbres. Tout ce qu’ils virent en jetant
un dernier regard vers la ville en feu fut le commandant ennemi sur son cheval
qui continuait de les toiser, imperturbable, comme un défi. Il ne lança même
pas ses troupes désorganisées à leur poursuite.
Une flèche et un carreau sifflèrent et tombèrent sans effet
autour du chef morts vivants qui ne réagit pas. Snaefried et Annasthea avaient
manqué leur coup.
« Enfoiré ! On se retrouvera » grogna
Snaefried avant de rejoindre le reste de la colonne.
Omyantel
Les gens s’enfoncèrent dans la forêt, remerciant les elfes
qui s’étaient portés à leur secours. Les gardes des deux factions firent de
leur mieux pour organiser la marche dans la forêt.
Lorsque les héros atteignirent à leur tour l’orée des bois,
Dornil les attendait. Il fit un salut martial à Annasthea et Snaefried. Quine
se jeta dans les bras du prince elfe qui fut surpris de ce geste. Touché, il
lui rendit l’accolade. La prêtresse était marquée par cette douloureuse
épreuve.
« Merci ! Vous avez sauvé de nombreuses vies ce
soir » dit Quine
« Je vous le devais bien. Venez, il faut partir au plus
vite » répondit Dornil.
La colonne progressa aussi silencieusement que possible dans
l’obscurité. Les elfes guidaient la troupe tandis que les gardes survivants
encadraient les flancs pour éviter que des gens ne se perdent.
Arrivés près de la petite corne, les éclaireurs firent
arrêter la colonne. La compagnie du Hibou remonta la file pour voir ce qui se
passait. Une forte troupe d’une bonne trentaine de morts vivants gisaient au
sol, ainsi que quelques elfes.
Ouuuuuhouuuuu ! Un hibou géant se posa au sol devant
eux puis se métamorphosa sous leurs yeux : Dronas ! D’autres elfes
surgirent des fourrés.
« Une embuscade. Je pense qu’elle vous était
destinée » commenta le druide.
« Content de vous voir » dit Calidor.
« Merci. Je suis heureux également de vous voir, même
si les circonstances ne sont pas des plus heureuses. La voie est libre pour
Omyantel. Allez-y, je vais m’assurer que vous n’êtes pas poursuivis ».
Ajouta Dronas. Puis il se retransforma en hibou et s’envola en direction de
l’Ouest.
La colonne arriva finalement au village des elfes. Des
guerriers s’avancèrent et Dornil vint à leur rencontre. La conversation en
elfique s’envenima. Les capitaines elfes reprochaient à Dornil, qui n’était de
surcroit pas membre de leur clan d’avoir pris des risques insensés pour sauver
des humains.
Quine posa une main sur l’épaule du prince elfe qui
fulminait et fini par crier
« Quel genre d’être civilisés serions-nous si nous
n’étions pas venus à leur secours ?! Nous avions une alliance, la parole
donnée… Cela signifie quelque chose pour moi ! Ceux qui m’ont accompagné
étaient volontaires ! »
Puis il désigna les aventuriers du Hibou Argenté :
« Et au moins vis-à-vis d’eux ! Eux qui se sont battus pour nous l’an
passé ! N’était-ce pas la moindre des choses que d’honorer la dette que
nous avions envers eux !? »
L’arrivée du seigneur FIndril fit silence. Il regarda Dornil
couvert de sang :
« Cela n’était pas une décision sage assurément….Mais
elle fut dictée par un grand cœur. Venez, vous êtes tous les bienvenus. Ces
humains sont nos hôtes nous les protégerons. Amenez-les au refuge des cavernes.
Les gardes s’inclinèrent et guidèrent les survivants d’Ambrebois dans des
cavernes situées à l’écart d’Omyantel. Quine s’assura qu’ils ne manquent de
rien et elle y rencontra Elefria. La jeune elfe salua la prêtresse et, déjà
connue des habitants d’Ambrebois s’assura qu’ils puissent s’installer et
bénéficier d’eau et de nourriture. La générosité du Seigneur Findril et de sa
fille touchèrent les habitants d’Ambrebois qui remercièrent les elfes de leur
sollicitude.
« Venez nous devons parler » dit Findril aux
aventuriers. Nos compagnons accompagnés de Dederick qui avait été blessé
plusieurs fois durant la bataille et représentait désormais la plus haute
autorité d’Ambrebois, arrivèrent dans la salle du conseil.
« Cette tragédie est un choc pour nous tous. Nous
savions que l’ennemi était en marche, les clans du nord sont déjà sur le pied
de guerre mais personne n’aurait cru qu’il frapperait si loin au sud. »
« Monseigneur, la situation est grave, il faut réunir
le Conseil. Vous en avez le pouvoir. Nous sommes ici pour cela, en tant
qu’ambassadeurs officielle de Solaun » dit Annasthea.
« Oui vous avez raison. Il est grand temps.» répondit
Findril.
Le Conseil des Elfes de la Haute-Forêt
Le seigneur Findril lança un sort pour contacter les autres
chefs de clans et une assemblée fut organisée deux jours plus tard. Les
aventuriers furent conduits au travers de chemins secrets mais ils eurent les
yeux bandés durant la dernière partie du trajet.
Sur place, ils entrèrent dans une salle majestueuse ou la
pierre et les arbres s’entremêlait pour former un dôme exquis décoré de
statues. Derrière une grande table en forme de demi-lune, des elfes au port
aristocratique étaient installés. Derrière chacun d’eux un garde et un page se
tenaient prêts à satisfaire leur demande. Ils reconnurent Dornil comme le garde
de l’un des seigneurs dont ils déduisirent qu’il s’agissait de Rean Mirnil, son
père. Annasthea reconnut pour sa part son seigneur, Jaldor, qu’elle salua
respectueusement et qui lui rendit son salut d’un signe de tête. Dronas, Findril
et Elefria étaient également présents.
On fit signe aux héros d’avancer. Findril prit la parole, il
déclara avoir réuni le conseil pour faire face à la grave situation à laquelle
sont confrontés elfes et humains.
« Les aventuriers ici présent sont des ambassadeurs de
la République de Solaun qui viennent discuter avec le conseil. Ce sont des
diplomates, mais ce sont avant tout des héros et des amis »
« Ont-ils des lettres de créance ?» déclara
sèchement Mirnil.
Annasthea s’avança et produisit les documents que l’elfe
examina d’un œil soupçonneux.
« Allons mon cher, ne soyez pas si
bureaucratique » dit d’une voix douce Dame Swendel, l’une des dirigeantes
les plus respectées.
Mirnil reposa les documents et se rassit.
Annasthea expliqua la raison de leur venue et leurs
précédentes aventures. Elle détailla toute l’affaire d’Ambrebois au conseil.
Quine remarqua immédiatement des regards gênés entre chefs
de clan lors du passage sur la tombe.
« Je vais poser une question simple : pourquoi
nous allierions nous avec des usurpateurs ? » cracha le Seigneur Qendor
« Parce que c’est nécessaire. Les elfes sont trop peu
nombreux pour faire face seuls. Vous le savez bien. Ambrebois en est l’exemple.
L’aide de Solaun peut être décisive. Seule l’unité nous sauvera » dit
Annasthea.
« Et comment leur faire confiance ? » relança
Qendor
« Je sais qu’ils ne sont pas toujours dignes de
confiance. Mais j’ai la parole de l’Intendant Abassar et je pense que je peux
accorder ma confiance à l’homme qui a vaincu le sorcier Nerhaum » répondit
Annasthea
« Ce n’est pas lui qui est aux commandes pourtant si je
me souviens bien » interrompit le seigneur Jaldor qui n’avait pas encore
prit la parole « Vous êtes comme vos sœurs Annasthea. Vous avez soif
d’aventure. Je me demande si votre jugement n’est pas biaisé par une trop
grande proximité avec les humains. Pensez-vous vraiment qu’ils sont dignes de
confiance ? »
« Oui. Et quand bien même, je ferais tout pour
sauver mon foyer» dit l’archère arcanique avec conviction.
Jaldor hocha la tête puis poursuivit : «La fougue de
Brilwen Ellisdarion coule décidemment dans vos veines. Vos sœurs se sont
également mises en danger, mais elles l’ont fait pour leur clan. Grâce à elle
nous savons que l’ennemi vient de Drulnovar. Lorsqu’une troupe détruit un
village, elle se réunit près d’une sorte de cristal flottant qui relève les
morts. En quelques temps avec l’aide de nécromanciens, la troupe retrouve son
plein effectif et au-delà. »
« Oui nous avons vu ce procédé à l’œuvre dans la tombe.
C’est une sorte de focaliseur nécrotique. Mais comme nous n’en avons jamais vu »
dit Lotharo.
« Personne n’en a jamais vu. Mais ce que cela veut
dire, c’est que l’ennemi nous vaincra à l’usure. Annasthea a raison nous ne
pouvons gagner seuls. » dit Jaldor.
« Une alliance ?! Mais contre qui ? Nous ne
savons même pas qui est notre ennemi ! » Tonna Qendor
Quine parla à son tour : « Hestia peut être ? ».
L’assemblée frémit
« Ce nom a été promis à l’oubli ! Ne le prononcez pas
ici ! Et c’est impossible, elle a été détruite » dit Minril en tapant
du poing sur la table.
«Peut-être est-elle revenue d’entre les morts de la même
façon que le druide Malthuur ? » poursuivit Quine
« C’est vrai, Malthuur a été ressuscité d’entre les
morts, une terrible magie était à l’œuvre. Mon mentor était pourtant mort
depuis des années» confirma Dronas
« Vous ne comprenez pas. Ce que Mirnil veut dire c’est
que…. Hestia était devenue une non-mort. Une vampire. Les aventuriers qui l’ont détruite l’on réduite en
cendres » dit Dame Swendel.
« Il n’empêche que le vampire que nous avons affronté
dans la crypte parlait de sa « maîtresse » » répondit Quine
« C’est ridicule ! Peut-être est-ce une autre
créature de la nuit voilà tout » gronda Mirnil.
« Ou peut être que les aventuriers n’ont pas tué
Hestia. » répondit Quine
« Comment osez-vous ! Vous laissez entendre que
mon père aurait épargné cette… Cette aberration qui a causé notre ruine !? »
Tonna Mirnil hors de lui.
« Tuer un membre de votre famille n’est pas facile.
Est-ce si difficile à envisager ? » Poursuivit la prêtresse
Jaldor leva une main pour ramener le calme. « Admettons
que cela soit vrai. Pourquoi avoir attendu 300 ans ? Et quel est son
but ?»
« Le même que depuis toujours sans doute :
détruire les elfes de la haute forêt » proposa Annasthea
« Je suis tout de même sceptique, même si Tessarion
avait refusé de détruire Hestia, je doute qu’Amren Orlenthar, Cimira ou Dwod
l’aurait épargné. Raisonnons logiquement. » Dit Jaldor
« Alors il nous faut envisager que quelqu’un de plus
puissant a relevé Hestia ». Déclara
Lotharo.
« Relevé …de la cendre ???? Qui donc aurait un tel
pouvoir ? » Intervint l’un des seigneurs
Jaldor était silencieux. Il regarda Annasthea et Quine. Ils
pensaient à la même chose.
« Alors il nous faut conclure que peut être la liche
elle-même est de retour. Pour produire une si vile magie il ne faudrait pas
moins qu’un des trois antiques Hauts Mages »
La stupéfaction gagna l’assemblée. Azal Skarnix de
retour ? Elle avait pourtant été détruite par la même compagnie
d’aventuriers. Mais le Haut Mage avait tant de fois trompé la mort….
Dame Swendel intervint.
« Si Skarnix est de retour, alors tout ceci fait sens.
Il cherchait à devenir un dieu et pour ce faire il a mis au point un rituel
complexe dont nous ignorons tout. Néanmoins après sa défaite Cimira la Grande Arcane
nous expliqua que Skarnix avait forgé un artefact pour faciliter son rituel, un
objet appelé « le disque de nuit ». En rassemblant tous ses pouvoirs,
la Grande Arcane a brisé le disque en trois fragments qu’elle a dispersé entre
elfes, nains et humains. Tessarion, Amren et Dwod. Néanmoins, les héros
sont restés silencieux sur les derniers moments de la liche. Elle a peut-être
trouvé un moyen de revenir bien que nous ignorions lequel.»
L’assemblée digéra cette information.
« Et donc la raison de cette guerre serait de récupérer
ce disque c’est cela ? » demanda Lotharo.
« Oui, nous pouvons le supposer. Même brisé le disque a
toujours des pouvoirs, même s’ils ne sont utilisables pleinement que par la
liche. La raison de cet assaut impitoyable contre nous est peut-être de
reprendre l’artefact. » Répondit Dame Swendel
« Qui possède
celui des elfes ? » interrogea Quine.
Un silence gêné se fit. Des regards se posèrent sur Mirnil
qui se raidit dans sa chaise. Il passa la main dans sa tunique et en sortit un
pendentif d’où pendait un tiers de disque en métal noir irisé de runes.
« Il est ici. C’est l’héritage… Et le fardeau de ma
famille » dit-il.
« Personne n’est responsable des actes de ses ancêtres.
Hestia a fait son choix. Elle est seule à blâmer. Vous n’avez pas à vous en
sentir coupable Monseigneur et la lignée de Tessarion n’a aucune honte à
dissimuler » dit Quine avec compassion et conviction.
Les paroles de la prêtresse touchèrent le seigneur elfe qui
resta sans mot dire.
Sur ces entrefaites, deux émissaires se présentèrent :
le nain Orgil Barbecuivre, ambassadeur de Kald Jotnal, la forteresse au sud de
la Haute-Forêt et Engril Fenerian de Lindhol, le royaume des Hauts Elfes au sud
du lac aux fées.
La discussion dériva sur la question des alliances. Orgil
promit le soutien de 800 soldats nains et Engril au moins autant en souvenir de
la vieille alliance. Ces alliés traditionnels des clans de la Haute-Forêt connaissaient
les enjeux de ce conflit.
« Messeigneurs, vous savez bien que cela ne suffira
pas » déclara Annasthéa. Si Solaun se joint à l’alliance, alors nous
aurons une chance. »
Le conseil sembla se ranger à l’avis des aventuriers.
« On devra aussi se poser la question du fragment. Il
faudrait le mettre en lieu sûr. L’éloigner. » Dit Quine.
Mirnil soupesa son pendentif : « Oui, nous allons
en discuter. Laissez nous, nous devons délibérer. »
Alors que les Seigneurs délibéraient, L’ambassadeur de Lindhol
donna une chaleureuse accolade à Lotharo
« Lotharo Mai Govanen ! Je suis si heureux de voir
que tu vas bien. Et tu as visiblement fait ton chemin on dirait. Une célèbre
troupe de héros que tu as intégré ! » Il se tourna vers Annasthea et
Quine
« Enchanté de vous rencontrer enfin. Vous avez parlé
avec tant de conviction dame Annasthea, des arguments acérés comme vos flèches
à n’en pas douter. Et vous dame Quine je puis voir que ce qui m’a été rapporté
est vrai le tout puissant Corellon bénit indubitablement vos paroles. »
Gênée, Quine répondit « Oh si peu, je tâche de me
montrer digne de lui. Il m’a permis de sauver quelques personnes et cela est
déjà plus qu’il ne m’en faut ».
Annasthéa, soupçonneuse à l’égard des intentions cachées de
Lindhol répondit poliment et s’esquiva. L’ambassadeur Fenerian lui paraissait
trop mielleux.
Engril posa une main amicale sur l’épaule de Lotharo :
«Vous avez la chance d’avoir un élément de choix. Ce cher
Lotharo a toujours été doué en tout : les armes comme la magie. A la tour
des mages il était toujours le plus curieux. Une vraie soif de nouvelles
connaissances. Bien, je vous prie de m’excuser, je vais retourner voir mon
confrère Orgil, il doit se sentir bien seul au milieu de tous ces visages
inconnus. Au plaisir de vous revoir. »
Après quelques minutes, les pages indiquèrent aux invités qu’ils
pouvaient revenir.
Le conseil déclara solennellement qu’il acceptait l’aide de
Lindhol et Kald Jotnal et qu’il enverrait une ambassade pour signer un traité
avec la République de Solaun. Les Aventuriers devront annoncer aux autorités de
Solaun qu’une délégation elfique se présentera à la capitale sous 6 jours.
Retour à Solaun
Nos amis s’en retournèrent à Solaun en empruntant les
chemins elfique et en longeant par la sud puis d’est en ouest. Annasthéa était en tête et guida le groupe
afin d’éviter les éventuels groupes ennemis.
En chemin ils croisèrent des lieux de combats et des
cadavres d’elfes et de monstres. L’archère arcanique souffrait de voir sa chère
forêt touchée en son cœur par la barbarie. La compagnie arriva en vue de la frontière
et de la sortie de la Haute-Forêt.
« On devrait arriver d’ici 1h en vue de la lisière de
la forêt » dit Annasthea encore pensive.
« T’es distraite ? Qu’est ce qui se passe »
demanda Quine.
« Je me demande ce que Lindhol a comme intention. L’ambassadeur
Fenerian était un peu trop obséquieux.
Je me demande ce qu’ils ont en tête. Ils voudraient peut être faire main basse
sur la Haute-Forêt ? » Dit Annasthea
« Et ce serait grave ? Nous sommes tous des
enfants de Corellon après tout. » Dit Quine.
« Ça n’a rien à voir. » coupa Annasthea. « Les
elfes sylvains de la Haute Forêt son indépendants. C’est à eux et à eux seuls
de choisir leurs dirigeants pas à des étrangers de Hauts Elfes »
« Annasthea Serïnde ! Un peu de modération, on
croirait entendre un humain ! Tu prends ça trop à cœur. On n’est pas là
pour faire de la politique, la priorité maintenant c’est de sauver des vies »
Calidor les interrompit en leur indiquant l’avant du chemin :
« C’est qui ça ? »
Une silhouette revêtue d’une robe rouge avec de grandes
rayures noires irrégulières était debout en plein milieu de la route. Lorsqu’ils
furent assez près Quine reconnut le symbole de l’Aghna Gruul sur le médaillon
de la silhouette, un humain au regard fou. A côté d’elle Lotharo écarquilla les
yeux.
« Vous voilà ! Hérétiques ! Vous pensiez vous
en tirer après avoir profané notre temple ? Mais l’Aghna Gruul est au
contraire en train de renaître, le courroux des maîtres nous a appelé, nous
leurs serviteurs, pour exercer leur vengeance. Nous savons ce qu’il faut faire
et le premier des commandements est d’éliminer les profanateurs.
Il lâcha au sol une sorte de poupée de chiffon qui dégagea
une fumée noire et fit apparaître une vision d’horreur que nos amis auraient
préféré oublier : une masse de chaire tapissée d’yeux et de bouches
irradiant un babil confinant à la folie : un babélien !
Dans le même temps deux créatures à l’aspect de crabes à la
tête pleine de tentacules ainsi que des cultistes sortirent des fourrés tout
autour d’eux. Mais ce qui retint l’attention de Calidor fut les deux
silhouettes d’aspect humaine avec des têtes de lapins aux yeux rouges.
« Vous voilà enfin… » Gronda Calidor en dégainant
ses armes.