Renaissance
Compte-rendu n°3 – partie du 18
octobre 2021
La compagnie du Hibou Argenté :
- Annasthéa Serindë, l’archère
arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine
Holimion la
Prêtresse de Corellon Larethian,
- Lotharo
Siannodel,
le chantelame en quête de savoir
- Calidor
Eaucalme le
barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried
Ombreuse,
seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de
Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.
Sur la route
Nos amis se mirent en route au matin et chevauchèrent toute
la journée. Il leur faudrait près d’une semaine pour rejoindre Solaun.
Avec l’aide de Snaefried, nos amis dissimulèrent leurs
identités par des déguisements, il ne fallait pas que quelqu’un puisse les
reconnaitre.
Les deux premiers jours furent sans histoire. Tout au plus
Eryn paraissait pensive. Quine s’en inquiéta.
« Vous m’avez l’air préoccupée. »
« C’est que tout ceci est si brutal. Nous avions trouvé
un équilibre et tout a été détruit et je me retrouve à retourner dans un
endroit que je cherchais à fuir et où je risque ma vie » répondit Eryn
« Nous devons tous faire des choix pour le mieux,
princesse. Nous vous protégerons. Et après tout, il vous reste
l’essentiel : l’homme que vous aimez. » Dit Quine.
« Oui. Vous avez raison. » Dit Eryn en contemplant
Lyran avec un sourire sincère.
Le troisième jour notre compagnie croisa un attroupement le
long de la route. Une troupe de saltimbanques s’était arrêté et donnait un
spectacle aux voyageurs qui arpentaient la grande route commerciale. Il y avait
une famille, sans doute des colons, quelques voyageurs et même un marchand de
fruits.
« Nous pourrions faire une halte ici pour la pause
repas. J’ai très envie de fruits » proposa Quine.
« Nous ne devons pas perdre de temps » grommela
Annasthea.
Mais la prêtresse était déjà descendue de cheval pour faire
le plein de fruits auprès du marchand.
Le Reste de la troupe sortit ses rations et admira le
spectacle. Un gnomes jonglait avec des torches et faisait des figures avec un
tigre à dents de sabre dirigé par une jeune demi elfe. Les artistes étaient doués
et le public applaudit.
En savourant sa pomme, Quine remarqua derrière une
charrette, une femme qui faisait partie de la troupe qui soignait deux hommes.
L’un avait une attelle au bras, le second était sur une civière et semblait
souffrir.
Pour Quine c’était plus forte qu’elle, elle proposa ses
services à la jeune femme qui accepta avec joie car elle n’était guère versée
en matière de médecine. Annasthea s’approcha pour voir ce qui se passait.
Le spectacle terminé, un autre gnome avec un chapeau en
spirale salua l’auditoire et tendit son couvre-chef pour l’obole. Tout le monde
mis de bon cœur en fonction de ses moyens. Lorsque Lotharo lança dix pièces de
platine dans le galurin, le gnome se figea de stupeur.
« Vous avez dû vous tromper messire, ce sont des pièces
de platine… »
« Oui et bien quoi ? Vous croyez que je ne le sais
pas ? N’ai-je pas le droit de donner ce que je veux pour la production
d’un si beau spectacle ? » Répondit le danselame en adoptant toujours
son ton bourru coutumier.
Le gnome n’en revenait pas.
« Non… Bien sûr... Seulement…. Soit, mille mercis
Monseigneur, laissez nous vous proposer une autre représentation alors, ainsi
qu’un repas ! » Dit le gnome.
La proposition recueillit les vivats des enfants présents
qui furent ravis à l’idée d’une deuxième représentation.
Annasthea chercha Quine du regard. Lorsqu’elle la vit
penchée sur un homme blessé, elle s’approcha pour voir.
« Changez ce cataplasme chaque jour. Vous voyez ces
plantes là-bas ? les jaunes. Prenez en et écrasez-les avec un pilon comme
je l’ai fait. Ça devrait prévenir toute infection le temps de la
cicatrisation. C’est une vilaine coupure d’où s’est-il fait ça ? »
Demanda Quine.
« Oh ça c’est à
Solaun, nous avons été attaqués dans la rue et chassés. »
« A Solaun !? Mais comment ?
Pourquoi ? » Intervint Annasthea
« Vous n’êtes pas au courant ? C’est la guerre
civile là-bas. Les Princes Marchands s’entredéchirent et leurs milices
s’affrontent dans la rue. Nous avons été victimes de leurs exactions. Ils nous
ont chassé de la ville »
Une ombre passa sur le visage de la prêtresse : « Tu
as raison Annasthea je crois qu’il faut que nous nous remettions en
route. »
Le groupe remonta en selle et reprit sa route vers le nord.
***
Le soir venu tout le monde se retrouva avec plaisir après cette journée passée à cheval. Eryn
semblait avoir retrouvé un peu de joie.
Au moment de se coucher, Lotharo invoqua sa petite hutte de Léomund.
Puis, alors que les autres y entraient pour dormir, il fixa
le ciel.
« La nuit est belle, je crois que je vais dormir dehors
ce soir » Fit-il.
« Euh moi aussi, je vais monter la tente » Rétorqua
Quine. La prêtresse s’exécuta tout en regardant Lotharo avec inquiétude. Elle
ne le trouvait pas dans son assiette.
Assis sur un rocher le danselame fixa les étoiles : un
tel chaos… et si clair pourtant. Elles semblaient presque…Alignées à vrai dire.
Il sortit le collier de l’Aghna Gruul et le fixa avec intensité. Des voix
résonnaient dans sa tête, un concert de voix, décousu et oppressant, mais pour
lui cela semblait de plus en plus net. Il marmonna quelques paroles. Sa tête
semblait tourner et il était sur le point de s’abandonner à une douce torpeur
quand une voix l’interpella.
« Belle nuit n’est-ce pas ? » Lança Quine qui
s’était avancée à ses côtés.
« Oui… délicieuse. Je me perdais dans la beauté de la
nature et du ciel nocturne. » Répondit Lotharo sans conviction, le visage
encore hagard.
Tout à coup, l’atmosphère changea, une brume était tombée et
le sentiment de menace prit Quine aux tripes. Deux yeux rougeoyants apparurent
tout à coup dans l’obscurité, la silhouette sinistre de deux lapins-garous se
dessina, puis un individu en robe, comme celui de la dernière fois.
« Viens mon enfant. Tout te sera révélé » croassa
le prêtre maudit.
Quine se tourna pour crier : « Calidor à
l’aide !!! On est attaqué ! Ils sont là !!!! »
Le temps de se retourner et elle remarqua que Lotharo
s’était déjà avancé vers les créatures. Elle
courut lui attrapa le bras et le força à se retourner. Les yeux embués de larmes
elle le supplia de se réveiller.
Touché, le danselame sembla s’éveiller d’un mauvais rêve.
« Qu’est-ce que … ? » Lotharo semblait
confus.
« Ne t’interpose pas entre lui et son destin »
gronda le prêtre.
Invoquant un sortilège d’esprits gardiens, Quine rugit
« Vous ne l’aurez pas ! »
Une créature immonde en forme de crabe, (un Chuul d’après
Lotharo) et à la gueule hérissée de tentacules apparut et prit la prêtresse
dans ses pinces. Quine fut ensuite tirée vers le monstre qui appliqua ses tentacules
visqueux sur son cou. Un poison se répandit dans ses veines et elle fut
paralysée.
« Non !!!! Ne la touche pas ! » Cria
Lotharo soudain bien réveillé. Le danselame convoqua une vague de tonnerre qui
repoussa le monstre le forçant à relâcher sa captive qui tomba au sol.
Quine, incapable de bouger se voyait cependant mourir sous
peu. Un autre de ces crabes monstrueux et un autre lapin-garou apparurent.
Comment Lotharo pourrait-il faire face seul ?
Soudain elle entendit une lourde respiration et un
grognement de rage. Calidor se tenait à ses côtés. Il était sorti en courant,
torse nu, ses deux armes à la main sans réfléchir.
Il intercepta le second Chuul en le percutant de toutes ses
forces. Mais la créature était solide et elle lui rendit coup pour coup à
l’aide de ses pinces. Agrippé lui aussi, Calidor résista cependant au poison
sécrété par les tentacules de la créature, grâce à sa forte constitution et sa
rage démentielle.
Un lapin garou s’était également porté à sa rencontre et le
frappa puis le mordit douloureusement.
« Tu fais bien de venir toi ! » éructa le
barbare devenu encore plus enragé.
Annasthea avança vers la mêlée mais fut cueillie par un tir
d’arbalète. Un des lapins garou était embusqué derrière un tronc. Elle banda
son arc pour riposter quand elle sentit ses muscles s’engourdir. Le prêtre
venait d’incanter une malédiction à son encontre. Elle ne pouvait plus
bouger !
Une fissure dans la réalité lâcha soudain un babélien qui
s’acharna sur Calidor. Mais le barbare résista aux effets néfastes de l’aura de
folie du monstre.
Les autres sortirent à leur tour de l’abri. Eryn lança un
trait de feu sur le Chuul qui tenait Calidor bientôt suivit par un tir vicieux
Snaefried. La créature grogna mais ne ralentit pas son assaut sur Calidor.
Lyran courut au secours du barbare.
Un autre lapin garou blessa Lotharo avec son épée courte.
Dans la foulée, le Chuul le prit dans ses pinces mais il résista au venin
paralysant bien que la poigne de fer de la créature lui occasionne une vive
douleur. Le danselame invoqua ses pouvoirs et devint flou avant de s’acharner
sur le lycanthrope quand bien même il était agrippé par le Chuul. Ses attaques
arcaniques virevoltantes vinrent à bout du lapin garou.
Calidor s’acharna sur le lapin garou devant lui qui tituba
avant d’être achevé par Lyran.
Snaefried repéra un lapin garou qui tentait de porter le
coup de grâce à Annasthea mais elle le visa soigneusement et l’abattit d’une
flèche en pleine tête.
Pendant ce temps le prêtre maudit avait invoqué une arme
spirituelle sur Calidor qui subissait l’essentiel de l’assaut. Il tâcha de se
défendre au mieux et de rendre coup pour coup.
Eryn blessa le babélien et Calidor trancha dans les chairs
flasques de la créature. Lotharo invoqua son flou mais fut blessé à nouveau par
le Chuul.Il maintint sa concentration. Il se libéra dans un sursaut et
s’éloigna de son adversaire avant d’incanter un sortilège de sommeil qui
plongea le prêtre dans l’inconscience.
Annasthea fut libérée et enchaina par deux tirs mortels sur
le Babélien qui fut achevé par Lyran. Quine parvint à combattre le poison et se
releva avec difficulté. Avec une rage qui ne lui était pas coutumière elle en
appela à Corellon Larethian pour déverser une juste vengeance sur les impies.
Le prêtre encore inconscient fut frappé par une colonne de feu venue des cieux
et brûla dans les flammes.
Calidor vint enfin à bout du Chuul et Annasthea aida Lotharo
à vaincre le second. La compagnie reprit son souffle.
« Ces … Ces créatures, je les vois en songe, que me
veulent-t-elles ?! Ne puis-je donc pas être en paix ?!» s’écria Eryn.
Quine vint la rassurer. « Je ne crois pas que c’était
vous qu’elles recherchaient ». Elle jeta un regard dur à Lotharo.
Retour à Solaun
Les jours suivants furent sans histoire et bientôt ils furent en vue de la capitale de la République du Nord. En chemin ils avaient croisés quantité de réfugiés qui tâchaient de survivre près des communautés périphériques ou qui migraient au sud.
Toujours déguisés, ils se faufilèrent vers l’entrée du vieux
déversoir jusqu’au repaire qu’ils avaient arraché aux doppelgangers. L’endroit
était vide. Il n’y avait plus de caisses, signe évident que les hommes de
Snaefried avaient bien fait le ménage.
Guidés par la roublarde qui reprenait ses marques dans son
environnement de prédilection, lls marchèrent dans les égouts jusqu’à la cache de
la bande de Snaefried.
« Debout Jamry ! » dit la roublarde en
plantant une dague sur la table sur laquelle son second s’était assoupi.
« Oh euh Cheffe ! C’est bon de vous revoir !
On commençait à s’inquiéter. »
« Y avait pas matière. Tu peux m’expliquer ce cirque
là-haut ? »
Jamry expliqua aux aventuriers ce qui s’était passé en leur
absence. Lors d’une réunion du conseil
des Princes Marchands le Prince Reuvlyn avait chercher à s’autoproclamer
« Intendant aux pouvoirs étendus », ce qui était rigoureusement
interdit par la loi. Devant l’opposition de ses pairs il a fait entrer des
hommes en armes qui ont assassiné certains princes.
Cependant certains n’étaient pas présents, d’autres avaient
pu s’enfuir. Le Prince Sorgau notamment s’était retranché aux chantiers navals
avec ses hommes puis au fort de la Mordbrise (une île à l’extérieur de la rade
qui sert à protéger le port) où il a rallié les militaires présents avec force
tirades sur le coup d’état de Reuvlyn et beaucoup de pots de vin. Il a
également entreprit le blocus du port avec l’escadre (qu’il avait d’ailleurs
lui-même payé) destinée à la guerre contre le sultanat de Parlak.
La princesse Zeratsky et le Prince Tournepierre s’étaient retranchés
dans le quartier de l’Abeille, un quartier noble dont ils contrôlaient les
accès et le château.
Enfin Le Prince Melvun Suldaï absent avait été rejoint dans
sa province par le Prince Ethelwill qui lui a expliqué la situation et ensemble
ils étaient en train de monter une armée pour assiéger la capitale. Néanmoins,
avec la présence de l’armée morte vivante au nord, ils hésitent à dégarnir le
duché.
Pour le reste, Reuvlyn dirige la plupart de la ville. Il a
ordonné l’expulsion de tous les réfugiés de la ville en raison du blocus du
port qui fait peser une menace majeure sur l’approvisionnement. Il ne veut pas
avoir de bouches inutiles à nourrir.
« Qu’en est-il de Lord Drystan ?» demanda
Annasthea.
« Eh bien il est toujours au ministère. Il a fait allégeance
à Reuvlyn. » Répondit Jamry
La compagnie était stupéfaite.
« C’est un traitre » souffla Calidor
« Il n’a peut-être pas eu le choix pour sauver sa
vie. » Protesta l’archère arcanique.
« Et Cornevent ? » demanda Lotharo.
Jamry expliqua qu’Arkus Cornevent avait visiblement
participé à la fameuse réunion du Conseil qui avait mal tourné. On ne sait pas
ce qui s’y était passé exactement mais il y était. En revanche son destin est
incertain. Certains disent qu’il a été assassiné là-bas, d’autres disent qu’il
a pu s’enfuir pour rejoindre Melvun-Suldaï.
« J’espère qu’il a pu s’échapper » Dit Annasthea.
« Mon Temple ? Il est toujours là ? »
Demanda Quine le cœur serré.
« Oui, il est fermé mais toujours debout. »
Répondit Jamry.
« En tout cas quel foutoir … » s’exclama Lotharo.
« Vous êtes sûr que vous voulez toujours mettre votre
plan à exécution dans des circonstances pareilles ? Il me semble que
l’option « aller au Conseil et faire valoir mes droits est devenue
caduque ». » Observa Eryn.
« On a peut-être toujours une chance. On peut peut-être
s’allier à une faction ou deux pour remettre de l’ordre. Il faut d’abord
contacter les royalistes. Mais pour les convaincre, il faut quelqu’un qui
puisse attester de votre lignage. Il n’y a que deux personnes qui le peuvent :
l’intendant -mais ça semble compliqué- ou bien votre père. »
« Mon père ?! Bien que je sois très heureuse à
l’idée de le revoir, mon but était de le protéger et certainement pas de
l’impliquer dans une affaire aussi dangereuse ! »
« Je le sais bien Eryn mais nous n’avons pas le choix.
Lui seul peut nous aider à convaincre les royalistes de vous soutenir. »
Dit Annasthea. « Snaefried penses-tu pouvoir le contacter et
l’amener ici sans attirer des soupçons ?»
« Evidemment voyons » répondit la roublarde.
« Quant à moi je vais tout de même écrire une lettre à
Lord Drystan. » Dit Annasthea.
« Tu es malade » Répondit Calidor dédaigneux.
Annasthea avait du mal à dissimuler son trouble.
« Pourtant. Je… J’ai l’intuition que je peux lui faire confiance ».
Elle trempa sa plume dans l’encrier.
***
Une silhouette se déplaçait la nuit dans les rues désertes
de Solaun. Un orage avait éclaté au-dessus de la ville et une pluie drue
s’abattait. La capitale, en proie aux
émeutes, était déserte la nuit. Fini les jeux, les tavernes et les ivrognes,
une atmosphère de peur régnait sur la cité, les gens restaient terrés chez eux.
Snaefried croisa plusieurs patrouilles de la garde.
Celle-ci, désormais sous la houlette de Drystan…et de Reuvlyn, se déplaçait en
groupes plus important, avec des chiens et parfois des mages de guerre. La
roublarde dû à plusieurs reprises se cacher dans un recoin pour éviter d’être
repérée.
A présent, elle était proche de son objectif : la
maison cossue du marchand Malvig Ecathan. Elle la connaissait déjà, aussi elle
se dirigea directement vers la porte de derrière où elle tambourina.
Au bout d’une minute, la porte s’entrouvrit et le visage
d’une femme –la servante de Malvig – apparut.
« Qui êtes-vous ? » Croassa-t-elle.
« Je dois parler à Malvig, c’est important »
répondit Snaefried.
« Il ne reçoit pas à cette heure, revenez demain
matin » répondit la servante
Snaefried réfléchit un instant puis décida d’être directe.
Elle retira sa capuche et montra sa chevalière
« Le Hibou Argenté a besoin de lui parler de sa
fille ».
Comme pour appuyer ses paroles un éclair illumina le visage
de la voleuse.
Effrayée, la femme referma la porte. Snaefried décida
d’attendre quelques minutes avant de passer à la vitesse supérieure mais ce ne
fut pas nécessaire.
La porte s’ouvrit à la volée et Malvig se tint dans
l’embrasure de la porte
« Vous… Oui je vous reconnais… Que voulez-vous ?
Vous êtes recherchés, vous êtes des criminels »
Snaefried entra.
« Je sais, ce sont des mensonges. Mais peu importe, je
ne suis pas là pour ça. C’est à propos de votre fille. » Dit-elle.
« Eryn ? Vous êtes venu me trouver il y a deux ans
pour me dire qu’elle était morte tuée par Valestar et ses hommes, je vous le
rappelle. ». Répondit Malvig
« Ca aussi c’était un mensonge. Elle est en fait bien
en vie, elle souhaitait refaire sa vie avec son amoureux loin de Solaun, nous
avons menti à sa demande. » Poursuivit Snaefried.
« Vous vous moquez de moi ? » S’empourpra le
marchand.
Le visage de Snaefried était sérieux comme la mort.
« Comment osez-vous ?! Vous… Vous m’avez caché
cela ?! Mais ma vie a été brisée par sa perte et vous venez tout d’un
coup, un soir d’orage me dire qu’elle est vivante ?! Et vous croyez que je
vais vous faire confiance ?! Avez-vous la moindre preuve de ce que vous
avancez ?!» s’exclama Malvig.
« La meilleure. Elle est ici avec nous. Si vous le
souhaitez je peux vous menez à elle » Continua Snaefried calmement.
« N’y allez pas Monseigneur c’est un piège ! Ils
vont vous détrousser et vous tuer » s’écria la Servante.
Malvig soutint longuement le regard de Snaefried puis parla
« La vie n’a déjà plus guère de saveur à l’heure actuelle. J’ai voulu le
bien de ma fille et je l’ai rendu malheureuse, si j’ai le petit espoir de la
revoir pour lui demander pardon, cela vaudra la peine »
« Allons-y en ce cas. » Dit Snaefried.
***
Une heure plus tard Snaefried fit son apparition dans le
refuge. Elle amenait quelqu’un derrière elle.
Lorsqu’elle le reconnut, Eryn se jeta dans ses bras.
Les retrouvailles furent émouvantes. Eryn comme Malvig
pleuraient à chaudes larmes. Ils terminèrent leur étreinte et se posèrent sur
une chaise pour parler. Eryn appela Lyran pour le présenter à son père. Le père
et la fille avaient du temps à rattraper.
Quine avaient passé ses bras autour des épaules de Calidor
et Lotharo. Elle fixait la scène et la joie se lisait sur son visage.
« N’est-ce pas formidable ? Ils sont enfin réunis.
C’est pour des moments comme ça qu’on se bat hein ?»
« Mouais… Bof… » Répondit Calidor en se goinfrant d’une tranche de lard
« Simple réaction chimique rien de plus. » dit
Lotharo d’un air pincé.
Vexée, la prêtresse les repoussa d’une bourrade
« Vous n’êtes que des imbéciles sans cœur. »
Une fois l’émotion et
les discussions nécessaires passées, Malvig s’assit à la grande table avec les
compagnons du Hibou Argenté.
« Eryn m’a expliqué votre plan. Je … Je peux peut-être
vous aider. Je sais comment contacter les royalistes. Il se trouve que… leur
chef est un ami à moi »
« Vous ne donnez pas l’impression d’être un fan des
aristocrates. » Grinça Lotharo.
« Lorsque l’on subit les effets du népotisme et de la
ploutocratie des princes marchands on peut légitimement penser que c’était
mieux avant. Mais je ne suis pas membre de leur organisation. Mais leur chef
Salvas est un bon ami, un marchand de soie. Si cela peut aider Eryn, je suis
prêt à parler pour attester de son lignage. »
« Eh bien voilà qui serait formidable » s’exclama
Annasthea
« Oui mais attendez les gars. Concrètement on va faire comment
pour aider Eryn à prendre le pouvoir ? On n’a ni armée ni plan.» Dit
Quine.
« C’est vrai, ça ne se fera pas en un claquement de
doigt, il faudra s’organiser, nouer des alliances avec d’autres factions. Je
doute qu’on y arrive seul.»
« Je crois que
je pourrais parler à Sorgau, je le connais… intimement » Dit Snaefried.
Tout le monde la regarda interloquée
« Oui…. Il tient le port et la flotte ce serait un bon
appui. Reuvlyn est un traître ou un suppôt d’Hestia, il ne lâchera pas le
pouvoir, il faudra donc qu’on mette toutes les chances de notre côté » Dit
Annasthea
Le groupe prit un repos bien mérité. Une fois réveillé,
Jamry ne tarda pas à revenir. Il avait une lettre pour Annasthea
« Pour vous Madame, une réponse de Lord Drystan. »
La lettre proposait un rendez-vous à la chapelle de Tyr au
milieu du parc du Trident à midi.
« Là bas tu seras complètement à découvert et à la
merci des gardes éventuels » observa Snaefried.
« Je sais, mais je veux essayer » Répondit
Annasthea déterminée, en serrant la lettre.
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