lundi 13 février 2023

Compte rendu de partie D&D5 : Renaissance - 7

 

Renaissance

Compte-rendu n°7 – partie du 10 février 2023

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.

 

Retrouvailles



« Détruisons cela, je n’en peux plus » demanda Quine en fixant le cristal malfaisant tout en se massant la tempe.

Lotharo opina et sortit ses composants de rituels.

« On sait comment faire maintenant, mais je vais avoir besoin de votre aide à tous pour que cela aille le mieux et le plus rapidement possible » Dit le chantelame.

Il traça un cercle avec de la poudre consacré autour du cristal flottant puis enjoint à chacun de se mettre aux points qu’il avait désigné. Puis il prit la main de Quine qui la serra en lui souriant et il entama les premières incantations.

Contrairement à la fois dernière, nulle improvisation ici. Il récita les paroles avec conviction et fluidité et tout le monde l’imita, déterminé à en finir au plus vite. Au bout de trois quart d’heure d’inflexibles incantations le cristal se fissura et éclata en morceaux. La chose avait perdu son éclat violet brillant pour une teinte lavande terne.

« Une bonne chose de faite. Il faut se mettre à l’abri, la nuit va tomber » dit Calidor.

« Pas le temps de chercher ailleurs, je vais chercher un bâtiment qui peut nous abriter » dit Annasthea.

Le groupe se retrouva au bout de dix minutes devant les restes de la Mairie. Le bâtiment partiellement en pierre avait encore ses murs et une partie de l’étage malgré les traces de vandalisme et d’incendie.

« Ça peut faire l’affaire, mais vu ou nous sommes, je ne serais pas tranquille cette nuit et ça n’est pas assez dissimulé à mon goût. » Observa Snaefried.

Annasthea acquiesça et regarda Lotharo qui roula des yeux en comprenant.

« D’accord. J’invoque l’abri, vous auriez pu le dire plus tôt, je croyais qu’on était pressé ». Le chantelame ressortit ses composants de rituels. « Bon aller, c’est reparti… »

A l’issue du rituel l’abri flottait un peu au-dessus de l’étage devant une poutre d’où pendait une corde. Le groupe s’endormit tandis que les sentinelles alternaient les tours de garde. La forêt était étrangement silencieuse.

Vers deux heures du matin, lors du quart de Snaefried, cette dernière entendit du bruit venant de l’extérieur. Elle se faufila vers le mur éventré de la mairie et observa l’extérieur. Deux silhouettes humanoïdes longeaient le mur de la maison voisine vers la leur puis discutèrent à voix basse avant de traverser la route et de s’accroupir derrière un rocher et de discuter à nouveau. Tendant l’oreille Snaefried reconnu les intonations de l’elfique (qu’elle n’avait pourtant jamais pris le temps d’apprendre malgré le temps qu’elle passait avec le reste de la compagnie). La roublarde incanta sa main de mage qui descendit vers les silhouettes en conversation. Elle avait envie de s’amuser. La main tapota l’épaule de la première pendant qu’elle scrutait les ombres. Dans le noir, elle ne la vit pas et se tourna pour apostropher l’autre personne. Souriant de son tour, Snaefried incanta une flamme de bougie avec sa main de mage qui s’illumina révélant deux elfes, un homme et une femme. La femme rappela quelque chose à Snaefried. La main de mage désigna le bâtiment où Snaefried sortit des ombres.

« Vous !? » Cria la femme en commun « Comment ?!... Je…. Vous êtes revenus ?! C’est moi Elefria !! »

« Oui. De retour et pas seul. Si vous nous rejoigniez ? » Répondit la roublarde en sautant à la corde et en tapant sur l’abri pour réveiller les autres.

Les deux elfes montèrent rejoindre l’abri. Elefria, les yeux embués, fit une accolade à Quine. Elle leur présenta Aklar son compagnon.

« Comment se présente la situation ici ? » demanda Annasthea qui cachait mal son impatience.

« Aussi mal que partout ailleurs je le crains. Notre clan n’a pas subi trop de dommages car nous avions encore la chance d’avoir un mythal qui fonctionne et nous avons pu anticiper. Mais les nécromanciens ont fini par le percer et nous avons dû nous réfugier dans les cavernes. Au début nous avons tenté de résister mais ils étaient trop nombreux. Les clans n’ont pas pu s’unir car l’attaque était soudaine et le clan Mirnil le plus grand, décapité. Dame Swendel et le Seigneur Jaldor ont fait de leur mieux, mais Quendor et les clans de l’Est ont préférés faire cavaliers seuls car ils avaient la fausse sensation d’être plus à l’abri.

Si seulement Dornil avait été là, il aurait pu changer cela. J’espère qu’il s’en sortira. Toujours est-il que la guérilla ne donne pas grand-chose contre les forces de Skarnix, nous sommes forcés de nous cacher dans nos propres terres. Cela fait longtemps et désormais la faim nous guette. Nos prêtres sont en nombre insuffisant pour créer assez de nourriture pour tout le monde et nous sommes donc obligés de chasser de nuit pour ne pas attirer l’attention de l’ennemi. »

 « Il y a tout de même un espoir. L’armée de Solaun est en route, elle sera à nos côté. Nous avons quelques peu changé les choses là-bas. Il y a maintenant une reine. »

L’archère arcanique expliqua les derniers événements à Elefria qui retrouva le sourire.

« C’est formidable. Vous faites tant de chose pour nous. Hélas, cela ne pourra suffire. L’ennemi créé des cristaux partout dans la forêt grâce auxquels il relève tout ce qui est mort. »

« C’est pour cela que nous sommes là. Nous allons détruire le mal à la racine. Nous savons que la liche est à Drulnovar. Nous allons tuer Skarnix » dit Annasthea avec détermination.

« Drulnovar ?! Mais comment espérez-vous y entrer. L’armée ennemie patrouille les bois au nord-ouest. En fait d’ailleurs, les troupes de Skarnix se rassemblent à l’ouest. Si ce que vous dite de l’armée de Solaun est vrai, je comprends pourquoi ».

« Il faudrait prévenir nos alliés de ce fait. Passe-moi le carnet » Dit Lotharo à Annasthea.

Tandis qu’il écrivait son message dans le carnet magique donné par Drystan, Lotharo rompit le silence pesant qui régnait sur l’abri.

« On pourrait passer par la face sud des Montagnes, par l’avant-poste de Nauglon. »

« Ça fait un sacré détour » objecta Annasthea.

« Oui mais historiquement si mes souvenirs sont bons c’est par là-bas que les nains avaient évacué Drulnovar. Il devait y avoir des tunnels qui nous permettrait d’entrer dans la forteresse de Skarnix »

« A supposer que tes tunnels soient toujours là et ne soient pas gardés » coupa Calidor.

« Tu as une meilleure idée ? » répondit Lotharo calmement en terminant d’écrire le message. Personne n’ajouta quoi que ce soit.

« Voilà c’est fait. » Il tendit le carnet à Annasthea qui le remit dans la pose de son sac.

« Si vous choisissez de passer par Nauglon, alors j’ai peut-être une solution. » fit Elefria.

Elle poursuivit.

« Il y a un col accidenté qui traverse les monts Couvre-Cîmes au nord et qui ne devrait pas être trop gardé. C’est une corniche étroite qui serpente à l’extrémité nord du Val Muet. Je peux ensuite vous guider jusqu’à Nauglon. Elle se tourna vers les trois elfes sauvés par le groupe. Aklar peut vous conduire dans nos abris. Nous prendrons soin de vous. »

Le Val Muet. Cela résonna dans la tête des aventuriers : l’ancien repaire d’Hestia. Une ombre passa sur le groupe.

Mais malgré tout cela sembla la meilleure idée pour tout le monde et la compagnie décida de terminer sa nuit pour repartir le lendemain.

Pendant ce temps, hors de l’abri, Snaefried avait déjà attaché son fidèle hamac et s’était étendue en fixant les étoiles.

A côté d’elle, invisible, un œil magique se dirigea vers le nord. C’était Quine qui venait d’incanter un sort pour explorer les alentours. Après avoir arpenté le village et confirmé qu’il n’y avait personne là dehors, elle poussa vers le nord pendant plusieurs dizaines de minutes, passant à travers les buissons, les sapins, enjambant les rochers.

Puis elle remarqua des torches au loin et approcha l’œil. Elle déboucha sur une clairière que traversait des centaines de silhouettes en direction du sud-ouest. Des orques et des morts vivants de toute sortes…

Pire encore, au centre, un autre cristal flottait au-dessus du sol. Sous celui-ci, des orques jetaient des corps, des corps d’elfes. Quine eu un hoquet d’horreur et la communication avec l’œil prit fin. Encore choquée, elle eut du mal à trouver le sommeil.

Retour à la Vieille Tombe



Aux premières lueurs de l’aube, le groupe prépara les chevaux et se mit en route vers le nord.  Elefria n’était pas très chaude à l’idée de voyager à cheval car cela peut attirer l’attention mais cela a le mérite d’être rapide.

La compagnie du Hibou et leur guide se déplacèrent vers le nord en suivant la rivière avec une infinie précaution. Puis ils bifurquèrent vers le nord-ouest en gravissant les collines boisées. Pendant plusieurs heures, le groupe progressa avec difficulté dans les sous-bois touffu. Arrivés au sommet, ils purent admirer les pentes accidentées qui menait au ruisseau. Au-delà se trouvaient les contreforts des Mont Couvre-Cîmes. Et sur la droite le sentier menant à la vieille tombe.

Elefria s’était arrêtée et fixait le sol, dubitative. Annasthea descendit de cheval pour la rejoindre.

« Qu’y a-t-il ? » demanda l’archère arcanique.

« C’est étrange. Regardez des traces de bottes menant à la vieille tombe. Elles sont assez récentes »

La compagnie du hibou échangea des regards inquiets.

« Elle est là-bas. » Dit Calidor.

« Peut-être. Nous n’en savons rien » répondit Lotharo.

« Il faut en avoir le cœur net. Si elle est là-bas, c’est une occasion unique de détruire le lieutenant de Skarnix ».

Le silence se fit quelques instants alors que tout le monde était plongé dans une profonde réflexion.

« Si vous souhaitez explorer la tombe, je peux aller en éclaireur dans le col pour vérifier que la voie est libre. » Proposa Elefria.

Tout le monde accepta. Et à nouveau la compagnie du hibou marcha vers le tombeau d’Hestia.

Arrivés devant les escaliers, Snaefried proposa de passer devant.

La rôdeuse descendit discrètement les escaliers et s’arrêta à l’angle avant le hall principal. Elle entendit des bruits de mastication et des grognements. En passant la tête elle vit une silhouette humanoïde accroupie et de dos, semblant visiblement très affairée.

Snaefried considéra un instant la possibilité de remonter avertir les autres. Mais non, c’était trop tentant. Elle arma son arbalète et fit feu.

La créature prit le carreau dans le côté de la tête et hurla de douleur tout en crachant du sang. Mais ce ne fut pas suffisant pour la tuer. D’autre hurlements se firent entendre. La créature n’était pas seule.

« Flûte » pensa la voleuse.

Elle remonta les marches et croisa son groupe qui avait été alerté par les cris.

« Euh ils nous attendaient. Va falloir utiliser la manière forte » dit-elle.

La compagnie déboucha dans la salle pour y trouver 3 blêmes (dont celle qui venait d’être blessée), des goules plus puissantes et anciennes ainsi qu’un squelette géant et un crâne enflammé flottant dans les airs. Une femmes vampire aux croc saillant les dévisageaient avec haine.

Sans attendre Annasthea décoche une flèche pour achever la première blême. Mais tous constatèrent avec horreur que le crâne s’apprêtait à leur lancer un sortilège de feu. Lotharo s’avança et d’une incantation dissipa la boule de feu qui venait juste de partir dans leur direction.

« Merci » Souffla Quine.

Les blêmes restantes chargèrent Calidor qui s’était mis en rage et Lotharo qui se trouvait en première ligne en bas de l’escalier. Le premier fut blessé et paralysé par le poison de la créature, le second esquiva fort heureusement.

Profitant de la diversion la vampirenne traversa la salle et ouvrit la porte est pour aller chercher du renfort.

« Oh non non non ! « Marmonna Annasthea. L’archère en appela aux esprits du vent et ses jambes se transformèrent temporairement en nuage. Un vent souffla dans la salle et Annasthea se faufila entre les blêmes pour atteindre la porte. Là elle incanta une flèche arcanique d’entrave et toucha la vampirienne la clouant au sol en plus de la blesser violemment.

Quine incanta des esprits gardiens qui frappèrent les deux blêmes, puis Lotharo transperça son adversaire et rejoignit Annasthea tandis que Snaefried aida Calidor d’un tir sournois qui acheva l’autre blême.

Calidor retrouva l’usage de ses membres juste à temps pour recevoir la charge du squelette géant.

Le crânefeu incanta un projectile magique sur Annasthea qui hurla de douleur. Elle avança dans la pièce avec le magelame pour se mettre hors de vue. Là la vampiresse tentait de se libérer de ses entraves. Elle se débattit furieusement blessant l’achère arcanique au passage mais finit par succomber face au nombre. Snaefried fit une attaque sournois sur le squelette géant qui accusa le coup mais continua de frapper Calidor. Ce dernier, encore engourdi rata ses attaques mais faisait toujours bloque devant ses camarades.

Revenant dans la pièce Annasthea avisa le crânefeu.

« Prend ça saleté ! » son tir était parfaitement ajusté mais le crâne incanta un bouclier. Avec sang-froid Annasthea prononça une formule et la flèche ricocha sur le bouclier de force pour toucher le squelette géant à la place. Ce dernier vacilla ce qui laissa le temps à Calidor de l’achever.

Le crânefeu lança de nouveaux projectiles magiques sur l’archère arcanique qu’elle ne pouvait esquiver.

 Snaefried tenta d’abattre le crânefeu mais manqua son tir. Mais en esquivant ce dernier tir, le mort-vivant ne vit pas venir le fouet arcanique de Lotharo qui l’entoura et le força à descendre.  

Une fois au sol, Calidor se téléporta grâce au pouvoir de sa rage et explosa le crânefeu de deux coups rageurs.

« Bon, on a évité les renforts » dit Annasthea satisfaite tandis que le silence retombait sur l’endroit

« Je vais aller en éclaireur » dit Snaefried.

La roublarde passa la porte et s’enfonça dans le couloir avec précaution quand elle trébucha sur un pavé déchaussé et tomba directement sur un vieux chandelier en métal qui tomba lourdement au sol, l’écho se répercutant partout dans le couloir.

Lotharo roula des yeux.

« Et merde ! » jura Annasthea rouge de colère.