lundi 18 mars 2024

Compte rendu de partie D&D5 : Renaissance - 9

 

Renaissance

Compte-rendu n°9 – partie du 26 octobre 2023

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.

 

Séparations



Le groupe sortit de la tombe dans un silence pesant. Dornil, les yeux dans le vide semblait plongé dans la réflexion et la mélancolie. Il accepta la nourriture et l’eau qu’on lui tendit mais il semblait être ailleurs.

« Il va falloir se mettre en route vers le point de rendez-vous avec Elefria. » Dit Annasthéa en scrutant les montagnes Couvre-cîmes.

Le groupe opina et rassembla ses affaires pour se mettre en route. Il monta les contreforts des Couvre-cîmes via le petit sentier qui menait au col qu’Elefria leur avait décrit. Le temps était nuageux et la forêt inhabituellement silencieuse.

Le sentier serpenta de plus en plus jusqu’à arriver dans une corniche à l’entrée de laquelle Elefria les attendait. La jeune elfe se jeta dans les bras de Dornil qui lui rendit un sourire pâle mais sincère. Elle sembla comprendre instinctivement qu’il avait traversé de dures épreuves. Elle ne posa pas de question sur ce qui s’était passé dans la tombe.

« La voie est libre. Je n’ai aperçu qu’une patrouille mais comme je le supposais, ce secteur est peu connu et donc encore relativement sûr. Si nous nous dépêchons nous pourront passer le col et arriver dans les terres du nord.

Annasthéa accompagna Elefria en avant du groupe. La petite troupe passa la corniche avec malgré tout beaucoup de nervosité. L’endroit  se transforma sur la fin en une passe qui n’offrait aucun refuge. S’ils croisaient des ennemis en chemin cela pourrait très mal tourner.

Mais il n’en fut rien. Une fois de l’autre côté, nos héros trouvèrent un creux dans un monticule, entouré de sapins, un poste d’observation idéal et abrité.

Lotharo sorti ses composants et incanta son rituel d’invocation de l’abri de Léomund dans le soir couchant. Les nuages s’étaient quelques peu levés et les derniers rayons d’un pâle soleil mettaient en valeur la majesté de la Haute Forêt.

Cela ne dura qu’un temps. Une fois les ombres étendues sur le monde, l’atmosphère changea.

Nos amis se répartirent les tours de gardes. Quine fut la première à s’y atteler. Rien ne vint troubler sa garde, ce qui était inquiétant en soit. La forêt semblait dépérir. Le cœur de la prêtresse se serra. Elle contempla à nouveau les vrilles arcaniques mauves se soulever du sol dans le lointain et partant vers le nord… vers Drulnovar, leur destination.

Quine fut interrompue par Annasthéa qui lui tapota l’épaule. Elles échangèrent un regard entendu après avoir ensemble contemplé l’horizon étoilé.

Annasthéa s’installa et finit elle aussi par se plonger dans une réflexion morose sur l’avenir de la Haute Forêt. Elle était perdue dans ses pensées quand Dornil s’assit à côté d’elle.

« Je ne trouve pas le sommeil. » Dit-il. « Je vous dois la vie, ce que vous faites pour nous est inestimable. Mais si je puis vous faire une demande, je souhaiterais que vous me racontiez tout ce qui s’est passé après mon enlèvement. Hestia m’a dit certaines choses, mais je ne sais pas si je pouvais la croire. Pourtant je constate l’horreur qui s’est abattue sur nos terres. Comment en est-on arrivé là ? »

Annasthéa raconta bien volontiers à Dornil tout ce qu’ils avaient fait durant sa captivité : la fuite de Solaun, le combat à Cornevent, le sauvetage à Alsidia et la révolution à Solaun.

« Je comprends mieux. Le plan de notre ennemi est complexe mais implacable. Il nous tient désormais dans son étau. Mais grâce à vos actions je vois que tout espoir n’est pas perdu ».

Un silence tomba un instant, Annasthéa continuait de contempler le ciel étoilé tandis que Dornil semblait plongé dans une profonde réflexion. Il finit par reprendre la parole.

« Je pense que je vous dois des remerciements supplémentaires. Vos actions m’ont fait prendre conscience, que quel que soit l’ampleur de l’adversité il allait falloir que je reprenne mon destin en mains si je veux pouvoir aider à sauver la Haute Forêt. Vous êtes embarqués dans une quête quasi désespérée contre un ennemi mortel. Nous devons donc tous faire notre maximum pour vous donner un maximum de chances de réussir. Je ne pourrais vous aider par la force des armes, mais j’ai, je le pense, un autre rôle à jouer : je dois rassembler ce qui reste de notre peuple et faire payer si durement à Skarnix ses méfaits qu’il ignorera votre venue. »

« Voilà qui est parlé comme un prince » observa Annasthéa avec un sourire entendu.

« Je dois en tout cas faire de mon mieux pour être digne de ce statut. »

Dornil se leva, plein de résolution. Derrière lui Lotharo sortait à son tour de l’abri pour prendre son quart.

« Demain nous serons sur les terres de mon clan. Je vous guiderai à travers les bois. Je pense qu’il faut que nous partions à la recherche des miens, ils pourront nous aider à vous assurer un passage vers Drulnovar. »

« C’est une bonne idée. Cela nous permettrait de grandement augmenter nos chances d’y parvenir discrètement et rapidement. »

Les deux retournèrent dans l’abri tandis que le magelame prit leur place sans mot dire.

Après s’être assuré d’être seul, il sorti son livre et contempla les étoiles. Les vrilles mauves lui apparaissaient fascinantes plus qu’effrayantes. Malgré lui il chuchota quelques cantiques de l’Aghna Grul avant de s’arrêter, choqué de sa propre audace. Lotharo resta à contempler silencieusement le ciel, avant de reprendre sa lecture.

Le lendemain matin, le groupe se réveilla dans une forêt toujours atone. Après un bref conciliabule, Dornil soumis aux autres sa proposition d’aller à la recherche de réfugiés elfes.

« Je connais les abris de ce côté-ci de la montagne. Ce sont nos terres. » Dit Dornil avec assurance.

La compagnie opina du chef.

Le prince prit la tête de la troupe et les guida à travers des sentiers bien cachés entourées de fougères, invisibles aux yeux non avertis. Le groupe erra plusieurs heures dans les frondaisons, tâchant de se faire le plus discret possible.

 

Devant une falaise recouverte d’herbes tombantes et de lierres, Dornil s’arrêta soudain et fit signe au groupe de rester derrière. Il avança et parla en elfique des séries de phrases qui ne semblait avoir aucun sens. Quelques instants après, elles reçurent une réponse. Un elfe émergea de derrière les lierres, un arc à la main. Il avança, vit Dornil et se figea.

« Monseigneur !? Nous vous croyions mort ! »

« Je l’ai bien cru moi aussi Gorduil. C’est une longue histoire. Peux-tu nous donner abri à moi et mes compagnons ? »

« Bien sûr Monseigneur. »

***

Quelques heures plus tard nos amis se retrouvaient dans la caverne, devant un feu et autour d’une tasse de thé de racines de Beshiig. Gorduin venait d’écouter le récit des derniers événements et ne cachait pas sa stupeur.

« Voilà une incroyable histoire ! Hestia est donc défaite et Solaun vient à notre secours ? Inattendu mais qui redonne de l’espoir. C’est peut être bien tard cependant, l’ennemi est puissant et nous sommes si peu nombreux. Si Solaun arrive cela explique pourquoi l’armée ennemie se déporte vers l’ouest. »

« Justement, il faudrait que les elfes parviennent à rassembler leur force pour combattre l’ennemi. De la sorte, nous pourrons entrer dans Drulnovar et mettre un terme à tout cela. » Répondit Annasthéa.

« Ce sera une tâche difficile, nous sommes dispersés et n’avons que peu de  communication avec les autres groupes, pour ce qui est des autres clans nous ne savons pas ce qu’ils deviennent. Pour autant que nous le sachions, ils peuvent avoir été anéantis. » Dit Gorduin, en agitant la tête, le désespoir semblait avoir pris racine dans le cœur des survivants.

« Mon clan est encore debout! Nous pouvons apporter notre aide, j’en suis sûr » s’écria Elefria.

« Ne vaut-il pas mieux tenter sa chance les armes à la main plutôt que de périr comme un rat ? » persifla Lotharo.

Quine lui donna un coup de coude pour le faire taire. Dornil leva la main en signe d’apaisement.

 « Justement Gorduin, je vais le faire. Je vais rassembler le clan, et au-delà de cela, je veux aller trouver les autres pour frapper l’ennemi. Il faut être rapide. Je sais que Cardwel est épuisé mais il faut qu’il communique avec ses collègues prêtres et tous ceux qu’il peut contacter par magie. Pour les autres, il me faut quelques-uns de tes meilleurs hommes pour m’accompagner et aller rapidement les trouver.».

Semblant sortir d’un rêve, Gorduin regarda son prince avec détermination.

« Oui… Oui vous avez raison. Je viendrais avec vous mon prince. »

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