jeudi 13 août 2020

Compte rendu de Partie DD5 : les Monolithes de Gwynfiran 3

Les Monolithes de Gwynfiran

Compte-rendu n°3 – partie du 29 juillet 2020

 

La compagnie du Hibou Argenté :

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.

La Traque

 

Nos amis se mirent en route le lendemain et chevauchèrent vers la passe aux chèvres, une grande vallée située dans une région de collines accidentées au nord-ouest de Solaun. Le temps était humide.

Quine tenta de discuter avec les habitants du premier village mais il semble que son allure et ses traits elfiques effrayèrent ses interlocuteurs et personne ne voulut lui parler.

Pire encore, Calidor qui examinait les traces sur la route pourtant humide eut la brillante idée de prendre une piste secondaire dont il assurait qu’elle permettait de gagner du temps. Après 3h de randonnée sur une piste à flanc de falaise, nos amis se retrouvèrent sur une colline à pic sans possibilité de continuer. Sous les regards inquisiteurs de ses camarades Calidor se fit tout petit…. Lotharo proposa de revenir sur leur pas. Ayant retrouvé la route principale, Snaefried prit le relai et parvint à retrouver le chemin. Ils arrivèrent en fin de soirée devant une ferme isolée.

Le paysan d’abord suspicieux, accepta de loger nos amis grâce au renfort de pièces d’or et à la prose de Lotharo. Après un court repos, la compagnie reprit la route. Annasthea fit appel à ses connaissances de la région et cela inspira Quine qui leur proposa un nouvel itinéraire en suivant un sentier de berger. Cette fois l’intuition fut la bonne car en plus les traces du groupe de Lyran suivaient précisément cette piste. Le voyage en fut raccourci.

Le soir venu nos amis arrivèrent en vue d’un village perdu sur une colline herbeuse. Il semblait totalement isolé du monde, formé de quelques chaumières décaties et entouré de pré sur lesquels paissaient des moutons.

Un Sinistre Village


Snaefried proposa de se rendre seule dans le village en éclaireur. Les autres n’aimaient guère l’idée, notamment Quine qui se faisait du souci pour son amie, mais ils la laissèrent faire.

La roublarde passa le pont, à cheval, sous le regard étonné du berger et à son approche des enfants cessèrent de jouer et coururent vers l’intérieur de la bourgade.  Lorsque Snaefried passa l’arche de pierre d’une antique porte maintenant en ruines, elle vit devant elle la rue principale du village.

Une atmosphère tendue et sinistre y régnait. A son passage, les gens semblaient à la fois étonnés et terrifiés : ici une femme tressant des paniers filait dans sa maison, là une autre fermait ses volets à la hâte, là encore un homme bêchant dans son jardin lâcha ses outils et prit son enfant par la main pour l’entraîner dans sa maison.

« C’est aussi joyeux qu’un cimetière. Qu’est ce qui se passe ici ?». Se demanda Snaefried.

Arrivée devant une auberge, elle attacha son cheval sous le regard fixe d’un vieil homme qui fumait sa pipe.

« Il y a moyen d’y avoir une chambre ici » demanda la roublarde.

Le vieux ne répondit pas, se contentant de frapper plusieurs fois le bois du porche avec sa canne. Quelques instants après un gros hommes sortit, vidant un seau d’eau croupie dans la rue. Il sursauta de peur en aperçevant Snaefried.

« T’as un client Marius, ca faisait longtemps » dit le vieux

« Chut papa ! On n’a pas de chambre ! Il faut partir madame. » ajouta-t-il en regardant Snaefried.

« Allons je voudrais juste qu’on s’occupe de mon cheval et prendre un repas chaud » dit la roublarde.

L’homme hésita, il suait beaucoup. Il regarda à droite et à gauche la rue désormais vide et dit « bon d’accord, mais rapidement, après il faudra que vous partiez Madame ».

Snaefried le suivit à l’intérieur. L’auberge était plutôt jolie, mais il n’y avait pas la moindre animation, la grande salle lambrissée avec des trophée de chasse était vide sauf deux tables  occupées par des paysans locaux qui tournèrent leur tête vers la nouvelle venue. Une fois celle-ci arrivée au bar, les conversations à voix basse reprirent de plus belle dans son dos. La femme de l’aubergiste lui apporta une assiette de nourriture, un peu de viande de mouton et des légumes. Ca n’était pas le grand luxe mais c’était tout de même mieux que des rations de voyage. Déformation professionnelle, Snaefried examina longuement son assiette à la recherche de traces de poison ce qui eut pour effet d’agacer le patron.

Alors que Snaefrid tentait sans trop de succès d’engager la conversation avec les propriétaire, la porte s’ouvrit et  le bruit de plusieurs paires de bottes dans l’entrée résonna.

« Hey Mariuuuus ! Je croyais t’avoir dit de me prévenir lorsque des étrangers arrivent en ville »

« Pardon Saigneur Rallnor, mais elle ne fait que passer »

« Allons allons Marius maintenant qu’elle est là elle va se présenter à nous et tu pourras lui donner une chambre, après tout tu as de la place » dit Rallnor d’un ton doucereux.

Les bottes se rapprochèrent et Snaefried se tourna pour faire face au dénommé Rallnor. Un grand guerrier en armure lourde dans la force de l’âge, les cheveux brun courts, les yeux bleus. Il semblait avoir de l’expérience si on en jugeait par ses balafres. Il était accompagné d’autres hommes armés dont un immense demi-orque de près de 2m20.

« Je ne suis qu’un voyageur de passage » dit Snaefried.

« Il n’y a guère de voyageurs ici, Gwynfiran est loin de la route principale, vous avez dû vous perdre » dit Rallnor.

«  En fait je vends marchandises un peu particulières, je pourrais vous les présenter, cela vous intéressera j’en suis sûre » dit Snaefried avec une voix pleine de sous-entendus

Le bluff  et l’assurance de la roublarde fit son effet et Rallnor sembla intéressé.

« Avec plaisir mais si vous devez séjourner ici vous devrez me remettre vos armes je le crains. Nos lois sont strictes sur le sujet, vous comprenez évidemment. En tant que seigneur de ces lieux je me dois de les appliquer »

Snaefried se dit qu’elle n’était pas en position de force et remit à contre-cœur sa rapière à Rallnor qui lui dit qu’elle pourra la récupérer chez lui demain matin, quand elle lui rendra visite. La roublarde avait pris soin de cacher son arbalète de poing cependant.

Rallnor parti, la tension retomba. Snaefried sortit dehors et vit le vieux donner à manger à son cheval. Elle en profita pour sympathiser avec lui. Il s’appelait Jonah et son fils Marius tenait la taverne, le village était depuis quelques années tombé sous la coupe de Rallnor et de sa bande de brigands. « il n’est pas plus seigneur que je ne suis roi ! » dit le vieux avec mépris, ils étaient d’humbles fermiers et pas de taille à lutter contre Rallnor et ses soldats professionnels. Depuis la fin de la monarchie il n’y avait plus de seigneur à Gwynfiran et le dernier chef du village avait été pendu pour sédition par le « Seigneur Rallnor »

Snaefried fit mine de faire une promenade vers l’entrée du village. Elle était suivie à bonne distance par deux gardes. Discrètement elle utilisa sa prestidigitation pour écrire un symbole « OK » à destination de ses amis avant de rentrer à l’auberge.

« Qu’est ce qu’elle a dit ? » fit Calidor interloqué

« Que c’est ok » répondit Lotharo.

« Ok ? Mais ok genre quoi ? Ok je vais bien ou ok vous pouvez venir ? »

« j’sais pas. Je pense que ça veut dire qu’on peut venir » dit Lotharo.

La compagnie se remit en selle et entra dans le village. La rue était éclairée par quelques braseros, la lueur de la lune et celle émanant des fenêtres.  Dès leur approche, un garde avait sonné dans un cor. Les murmures jaillirent des portes et de fenêtres qu’on ouvrait pour voir passer les voyageurs.

La Libération de Gwynfiran

 

Arrivé sur la place de la taverne le groupe fut interpellé par Rallnor et ses hommes qui leur demandèrent qui ils étaient.

Lotharo, peu inspiré, leur servit une histoire d’archéologues en route vers des ruines. Rallnor flaira l’entourloupe, il s’exclama « Lyran avait dit qu’il risquait d’être suivi. Bon les gars on s’occupe d’eux.

Les mercenaires dégainèrent leurs armes. Mais Lotharo fut le plus rapide il sauta de selle et invoqua ses pouvoir pour devenir flou. Il fit bien car juste après le gros demi-orque se jeta sur lui mais le manqua complètement, Lotharo entama sa danse de la lame et esquiva un second assaut maladroit d’un garde.

Annasthea rata Rallnor qui riposta sans succès avec son arbalète. Calidor s’avança et entra en rage. Tandis qu’il poussait un hurlement bestial on aurait dit que les plantes et l’herbe autour de lui faisait la même chose se tendant vers le haut. Des racines et même des carottes, pointe relevées, sortirent du sol à l’unisson !

Deux gardes se jetèrent sur lui mais le manquèrent, un autre engagea Annasthéa mais alors qu’il allait la frapper un carreau se ficha dans sa gorge : Snaefried apparut à la fenêtre de l’auberge. La mêlée fit rage. Lotharo était intouchable pour le demi-orque et son comparse. Rallnor frappait sauvagement Calidor qui n’arrivait pas à le toucher en riposte. Heureusement sa transe le rendait très résistant mais il encaissait des coups de plus en plus violents. Annasthea et Snaefried continuèrent d’abattre les sbires de Rallnor de leurs projectiles. L’archère arcanique en appela à sa magie pour décocher un projectile d’ombre d’une violence inouïe qui percuta Rallnor et le blessa gravement. Cela ne le rendit que plus enragé, il déchaîna une grêle de coups sur Calidor le touchant à chaque fois et si la résistance de ce dernier n’avait pas été décuplée par sa rage il n’en aurait sans doute pas réchappé.

Après avoir en vain tenté de toucher Rallnor avec ses flammes sacrées, Quine se rapprocha donc de Calidor pour le soigner avant de retourner s’accroupir à l’abri derrière le puits du village, toute cette violence la mettait mal à l’aise.

Lotharo tenta d’agripper Rallnor pour le ramener à lui, mais le mercenaire échappa à son sort. Une autre flèche d’Annasthea  le blessa tandis que Snaefried acheva le demi-orque au grand désarroi de Lotharo qui s’amusait comme un petit fou à lui danser autour. Calidor revigoré en profita pour liquider les autres gardes aux prises avec lui.

Acculé et gravement blessé Rallnor se rendit finalement. La foule en liesse du village acclama ses libérateurs.

Snaefrid fila sans attendre dans la maison de Rallnor, elle pilla minutieusement les effets personnels des gardes et arriva à l’étage ou la ribaude de Rallnor attendait son retour. Cette dernière menaça Snaefrid lui rappelant qu’elle était la favorite du Seigneur Rallnor. Avec un sourire sadique, la roublarde lui dit de regarder par la fenêtre. Voyant la scène qui se déroulait sur la place, la ribaude décida de filer pour ne pas être tondue, laissant Snaefried fouiller la pièce tranquillement. Tout le trésor extorqué aux habitants se trouvait dans des sacs sur le bureau du mercenaire. La voleuse décida de garder l’argent pour elle et de laisser le cuivre aux paysans.

Alors que les habitants continuaient de remercier leurs sauveurs, Snaefried arriva soudain de façon théâtrale et jeta les sacs en leur enjoignant de reprendre ce qui leur était dû. Autant dire que tout le groupe était médusé, Snaefried était-elle malade ? Mais Quine avait repéré ses tics caractéristiques lorsqu’elle racontait des salades, elle s’approcha de la voleuse et lui murmura à l’oreille de rendre le reste aux habitants.

Rallnor accepta de parler, il indiqua que Lyran accompagné d’une femme était venu la veille. Rallnor le connaissait et est donc venu s’enquérir de la raison de sa présence. Lyran ne voulait que prendre du ravitaillement et aller explorer les ruines du château de Rasimdal. Les deux bandits ont donc trouvé un accord. Lyran a précisé qu’il risquait d’être suivi. Ils ont emprunté la route du nord-ouest puis la vieille piste menant au château.

En échange de sa coopération, Rallnor demanda qu’on le laisse partir. Cela lui fut refusé. Il serait remis aux habitants. La foule voulait déjà le lyncher mais le vieux Jonah s’imposa pour demander que l’usurpateur soit enfermé et qu’ils le jugent ensembles. La compagnie appuya cette proposition.

Nos amis furent conviés dans la grande salle de l’auberge où une fête fut improvisée. Gwynfiran retrouvait enfin un peu de gaité.  Snaefried indiqua aux habitants que le garde-manger de Rallnor était plein, il n’y avait qu’à se servir. Au cours des libations, nos amis interrogèrent l’aubergiste Marius sur Lyran. Il confirma les dires de Rallnor. Le brigand Lyran était venu, accompagné de quelques hommes et d’une femme. Il n’était pas apparu menaçant il avait payé ses rations. L’épouse de l’aubergiste  précisa que la femme s’était montrée très gentille, nullement agressive. Elle ne semblait pas prisonnière, au contraire, elle était très à l’aise comme si elle faisait partie du groupe.

Jonah apprit aux aventuriers que le château de Rasimdal était à quelques heures d’ici. Il était autrefois la forteresse des seigneurs du même nom mais Nerhaum, le Sorcier Noir, le dernier roi de Solaun, l’avait transformé en prison. Pendant des années se souvint Jonah, des prisonniers (criminels et opposants politiques) étaient régulièrement emmenés au château où plus personne n’entendait parler d’eux. On disait que le Baron Jaddnak qui dirigeait la forteresse était un suivant zélé du roi Nerhaum et qu’il torturait effroyablement les prisonniers. On raconte que quand les rebelles prirent la forteresse ils brûlèrent Jaddnak et ses sbires avant de les emmurer dans la prison.

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