La Nuit tombe sur Ambrebois
Compte-rendu n°3 – partie du 29 décembre 2020
La compagnie du Hibou Argenté :
- Annasthéa Serindë, l’archère
arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine Holimion la Prêtresse
de Corellon Larethian,
- Lotharo Siannodel, le chantelame en
quête de savoir
- Calidor Eaucalme le barbare
qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du
groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la
compagnie en recherche de richesses.
Le
Chêne Rouge
L’immense créature s’avança lourdement vers le groupe. Promptes à réagir Annasthea et Snaefried criblèrent la chose de flèches mais cela n’eut qu’assez peu d’effets. L’archère arcanique fit signe à Elefria de se mettre à l’abri et invoqua des chaînes magiques pour tenter de ralentir la chose. Snaefried quant à elle fila se cacher derrière un sapin. Lotharo esquissa la danse de l’épée et lança son sort de flou.
Tandis qu’Annasthea tentait sans succès de ralentir le monstre, ce dernier ramassa un rocher et le propulsa sur cette-dernière.
« Oh bon sang… » Murmura Annasthea. L’archère fut percutée de plein fouet et envoyée valdinguer de l’autre côté de la clairière sous les cris horrifiés de Quine. Calidor sortit une flasque de feu grégeois et la jeta sur le Chêne Rouge. Le feu prit immédiatement et même s’il était modeste, la réaction de la chose indiqua qu’il n’aimait guère cela.
« Il faut lui jeter du feu !!!! » hurla le barbare.
« C’est vu. » dit Lotharo
Le chantelame incanta à son tour et une boule de feu percuta l’arbre. Mais dans la précipitation il avait mal visée et l’impact fut réduit. Calidor hurla son cri de guerre et fonça sur la chose, la tailladant au maximum mais elle passa devant lui et avança vers la tour sans même lui prêter attention et d’un déluge de coups rageurs, parvint à toucher Lotharo malgré ses protections magique et l’envoya rouler à quelques mètres contre la tour. Heureusement il parvint à maintenir sa concentration.
Snaefried fit à nouveau feu mais manqua son coup. Quine invoqua une arme spirituelle qui frappa la chose et lança une flamme sacrée que l’arbre se permit le luxe d’esquiver.
Annasthea se releva en se tenant les côtes. Elle en avait quelques une de fracturées. Elle ramassa son arc et invoqua une flèche d’ombre qui fit mouche, l’arbre fut temporairement aveuglé mais il sembla très énervé et avança dans sa direction tandis que Calidor continuait de le tailler au passage. Quand il ramassa un autre rocher, tout le monde frissonna. Il sembla chercher où se trouvait sa cible mais s’arrêta finalement dans la direction de l’archère arcanique.
« Ah nan il ne va quand même pas… » Se dit elle.
A la surprise générale le rocher fila vers Annasthea et la percuta une nouvelle fois la faisant reculer d’encore quelques mètres. Au bord de l’inconscience, l’archère roula sur le côté en gémissant.
Pendant ce temps Lotharo incanta à nouveau.
« Ca suffit maintenant. Prends ça ! » Hurla-t-il avant de lancer une nouvelle boule de feu. Cette fois l’impact fut maximum. Dans une explosion de flammes la chose hurla de façon inhumaine en se tortillant en tout sens, son feuillage en partie carbonisé et de l’écorce volant sous l’impact.
« Je crois que tu as toute son attention » commenta Snaefried impressionnée depuis son buisson avant d’ajouter son tir à la scène.
Mais l’arbre n’en avait cure. Il Hurla encore une complainte sinistre qui se répercuta dans tous les alentours. Comme pour y répondre, les feuillages s’agitèrent autour de la clairière et des craquements inquiétants se firent entendre.
« Oh oh… » Murmura Calidor. L’instant d’après, un arbre au nord de la clairière et un second au sud juste à côté de Snaefried s’animèrent.
Profitant de cet intermède, Quine soigna Lotharo et frappa à nouveau de son arme spirituelle. Annasthea se réfugia derrière la tour pour prendre une potion de soins.
Le Chêne Rouge s’avança vers la tour et frappa violemment le sol qui trembla sous le choc propulsant Lotharo et Quine au sol. Calidor résista et se jeta sur la créature la tailladant toujours sans relâche.
Toujours en embrasé à cause du feu grégeois de Calidor, le Treant s’avança et balaya la zone de ses bras immenses avec frénésie. Même Lotharo ne pu échapper à sa fureur. Tous trois furent blessés et envoyés percuter la tour ou rouler au loin. Lotharo et Quine perdirent leur concentration. Snaefried tira à nouveau sur le Chêne Rouge avec plus de succès, il semblait faiblir au moins. Mais la roublarde ne se dissimula pas assez bien, l’arbre invoqué par le Treant la retrouva et la frappa violemment, elle utilisa ses talents de roublard pour se glisser tel un serpent entre deux troncs pour réduire les dommages de l’attaque. Calidor, tout occupé à résister à la fureur du Treant, ne vit pas venir l’autre arbre éveillé dans son dos et ce dernier le frappa violemment.
Pendant un moment le Chêne rouge déchaîna attaque sur attaque contre le barbare et le chantelame. Privé de son flou, Lotharo lança un bouclier pour esquiver un coup, mais finit tout de même par être touché et tomba inconscient. Quine elle-même frôla la mort de peu pour le soigner. Annasthea, qui souffrait de tous les os de son corps, se força à se remettre debout et revint pour faire feu à la chaîne dans un sursaut héroïque. Ses flèches arcaniques firent mouche et malgré sa résistance l’arbre grogna de douleur. Calidor lui aussi au bord de l’inconscience invoqua la flamme verte et mit un dernier effort dans un déluge de coups qui eut raison de la chose. Au moment où il tomba, les deux autres arbres se plantèrent sur place inanimés.
Snaefried bondit hors de son tronc, s’avança à petite foulée et donna quelques coups frénétiques sur le tréant.
« C’est bon il est mort » dit Calidor
« Mieux vaut assurer » répondit la roublarde.
Le barbare montra à Annasthea et Lotharo l’écorce du Chêne Rouge qui semblait partir en lambeaux et présentait des traces de la substance noire. Ce noble berger des arbres avait lui aussi été corrompu.
Les gens dans la tour leur ouvrirent la porte et leur firent signe de rentrer. Deux humains les accueillirent. Dans un coin de la pièce un elfe semblait inconscient.
« Dornil ! « cria Elefria en se précipitant vers le blessé.
L’un des humains qui se présenta comme le conseiller Ackerin leur expliqua ce qui s’était passé.
« Nous étions sur la piste quand soudain la chose est sortie des bois et a tenté de nous tuer. On a alors quitté la piste en panique et on s’est retrouvé près de la Petite Corne. Un brouillard nous a soudain enveloppés. Puis on a vu une silhouette en sortir. Elle était de taille humaine, elle s’est approchée. Ca ressemblait à un vieil homme mais décharné à la limite du squelette. Il avait des longs cheveux gris hirsute et comme des bois de cerf sur la tête. Sa peau était bizarre. Il avait des lambeaux de vêtements plein de feuilles et de branches imbriquées et sa peau semblait comme…de l’écorce d’arbre par endroit. Ses yeux étaient noirs et il y avait de la bave noire bizarre qui coulait de sa bouche. On était pétrifié de peur. Il a prononcé des incantations et Kevar a été pris par des ronces sortant du sol. On l’a entendu hurler de douleur. C’était horrible. On voulait repartir en arrière mais là l’arbre a surgi à son tour du brouillard et ce fut le massacre Jas et Maren ont été écrasés. On est parti en panique vers l’ouest sur la corniche. C’est Dornil qui nous a sauvés en nous emmenant à la tour. Sans lui on n’y serait pas arrivé. Il a pris un méchant coup avant d’arriver ici. »
Quine tâcha de rétablir Dornil et elle fit des miracles compte tenu des circonstances. Le jeune elfe les remercia de l’avoir sauvé et leur indiqua ne pas comprendre ce qui se passait actuellement avec les animaux.
L’arbre rouge ne m’est pas inconnu. » Dit-il « je ne l’avais jamais vu moi-même, mais ma cousine Nuan la druidesse m’en avait parlé, elle disait pourtant que c’était un protecteur bienveillant, le gardien du bosquet des druides. J’ai tenté comme j’ai pu de maintenir l’entente entre nos peuples. Je voulais vraiment arranger les choses, et je le souhaite toujours. Nous sommes à moins de quatre heures d’Omyantel, si nous partons à l’aube nous y seront rapidement »
La nuit se passa sans plus de péripéties. Au matin ils repartirent et atteignirent Omyantel à vers neuf heures.
Ils furent encerclés par des elfes à crans. Visiblement eux aussi étaient en état de siège. Certains semblaient hostiles aux humains, clamant que « c’est là une bonne chance pour les humains que vous ayez ramené Dornil et Elefria, sans quoi nous serions venu les libérer avec moins de civilité ! »
Les éclaireurs leur expliquèrent qu’ils subissaient également les attaques des animaux et que les habitations du sol avaient été abandonnées. Seuls les étages étaient encore occupés.
Montant des escaliers autour d’un grand arbre ils empruntèrent ensuite un pont suspendu pour atteindre une grande salle en partie creusée dans un séquoia.
Les gardes les conduisirent devant un elfe de stature noble et ses conseillers. Elefria se précipita dans ses bras et l’elfe esquissa un soupir de soulagement. Il salua ensuite Dornil avant de se tourner vers le reste du groupe et de les remercier.
Il se présenta comme le seigneur Findril Omyantel, père d’Elefria.
« Je tâcherai de vous aider autant que je le peux, mais sachez que nous ne sommes pour rien dans ce qui se passe. Comme vous avez pu le constater en arrivant ici, nous même subissons les attaques de la forêt devenue folle ! » Dit Findril.
Les aventuriers interrogèrent le chef de clan sur ce qui pouvait avoir causé cela, mais ce dernier n’en avait aucune idée. Leur Druide Nuan n’est pas réapparue depuis deux semaines et les attaques sont montées en intensité ensuite. Les conseillers elfes indiquèrent aux aventuriers qu’il y avait 3 druides qui protégeaient cette partie de la forêt : Nuan (une elfe), Sekobor (un humain) et Dronas (un humain). Aucun n’a été vu depuis le début des événements. Les elfes ne connaissent pas l’emplacement du bosquet des druides.
Fâchés à la nouvelle de l’emprisonnement de Dornil et Elefria, les elfes exigeaient réparation de l’affront. Annasthea et Ackerin plaidèrent avec conviction pour qu’Omyantel et Ambrebois fasse la paix et cause commune concernant les attaques. Annasthea proposa qu’Ackerin reste ici en gage de bonne foi. L’humain, qui affirma avoir une dette envers Dornil accepta sans hésiter et Findril se laissa convaincre de permettre aux aventuriers de la Compagnie du Hibou Argenté de parler en son nom auprès d’Ambrebois. Le second humain, Rollian, appuierait leurs paroles.
« Et… Une dernière chose. Nous avons entendu parler d’une tombe dans le Val Muet. Un aventurier s’y est rendu justement avant le début des incidents. Cela a peut être un rapport. Savez-vous quelque chose à ce propos ? » Dit Annasthea.
Le visage de Findril s’assombrit
« Il n’y a rien là bas croyez moi.»
Quine détecta la nervosité pourtant bien dissimulée du seigneur elfe.
« Vous devriez tout nous dire Monseigneur. Cela peut être important, parlez librement. » Ajouta la prêtresse.
Findril était tendu. Il échangea des regards nerveux avec ses conseillers avant de poursuivre.
« Il faut que vous sachiez que la vieille tombe abritait une… nécromancienne il y a de cela 300 ans, elle avait été vaincue par des héros dont un futur roi de Solaun si je me souviens bien. Je ne connais pas les détails du combat mais plusieurs aventuriers sont périodiquement allés là-bas, mais il n’y avait rien, le tombeau était vide. Toutefois la personne qui y a été tuée était une paria et elle a causé beaucoup de torts à notre peuple. J’éviterais cet endroit si j’étais vous.»
« Je comprends votre réticence, mais cela pourrait être la clé du mystère ». dit Annasthea qui sembla tout à coup très intrigué par cette histoire. Cela lui rappelait quelque chose. Mais quoi ?
La Vieille Sorcière.
Sur ces paroles, nos aventuriers prirent congé et quittèrent Omyantel. En poussant un peu ils arriveraient à Ambrebois avant la nuit.
« Et si nous faisions un détour par le Creux de Gore lune pour aller voir cette sorcière ? C’est sur le chemin, le détour n’est pas grand. » Fit Calidor. Tout le monde convint que cela pouvait être une bonne idée.
Après six heures passées à traverser une forêt toujours trop silencieuse, nos amis entrèrent dans le creux de Gorelune et arrivèrent en vue d’un bâtiment.
La chaumière de la sorcière semblait bien calme. Située à côté d’un petit ruisseau, c’était une demeure avec une fondation de pierre d’environ 70 cm au dessus du sol surmontée de planches et de poutres en bois grossièrement arrimées. Ils remarquèrent en s’approchant que les fenêtres avaient été occultées par des planches.
Annasthea toqua à la porte. Sans réponse. Quine discerna cependant du mouvement à l’intérieur et le signala.
L’archère insista. « Boum Boum Boum ! Madame Maghra nous venons d’Ambrebois »
« Fichez le camp je ne reçois pas » fit une voix croassante.
« Nous devons vous parlez, nous venons en amis. C’est très important.».
La porte s’entrouvrit et la tête d’une vieille femme d’environs 70ans, aux cheveux longs et argentés apparut.
« Tous ces elfes ! J’ai fait quelque chose de mal ? »
« Non ne vous inquiétez pas, c’est moi qui suit en enfer » répondit Snaefried avec son humour noir habituel. Les autres se tournèrent vers elle en lui jetant des regards assassins.
La vieille femme rit de bon cœur. « Allez entrez. »
Elle ouvrit la porte et leur fit signe de la suivre.
La masure était un vrai capharnaüm : des attrapes-rêves, des gousses d’ailles et des gris-gris de toutes sortes pendaient au plafond, des étagères plein de bocaux suspects remplissait les murs et des plantes étaient posées en vrac sur la table de la cuisine. La veille femme désigna d’un doigt squelettique la table sur la droite.
« Collez vot’ cul ici… Et rêvez pas ! J’ai pas de bibine ni de vin elfique, ça s’ra du thé ou rien »
« Ça sera très bien » répondit Annasthea en tâchant d’être polie.
Tandis que Maghra versait une botte d’herbes dans un pot d’eau sur un âtre, elle demanda :
« Qu’est c’qu’une fine équipe comme la vôtre vient faire chez une vieille chouette comme moi ? »
« Eh bien nous venons tentez de régler le problème avec les animaux et les plantes folles. Vous avez eu des problèmes aussi j’imagine » dit Annasthea en tournant la tête dans toute la masure pour examiner les planches qui bloquaient les fenêtres.
« Oh ça oui j’ai eu de quoi faire » répondit la vieille en sortant le pot et en venant verser le contenu dans des tasses sur la table. Elle exhiba son bras gauche couvert de piqures : « ces satanées guêpes » fit elle en ricanant.
Elle poursuivit : « Je ne sais pas ce qui se passe ici mais c’est de la folie. Dronas a dit que quelque chose de grave s’était produit, mais ce fichu ermite n’a pas cru bon de me dire quoi exactement si ce n’est de me barricader et d’attendre qu’il revienne. Ça fait déjà 5 jours qu’il est parti et rien ne s’est arrangé. »
Annasthea jeta un regard à Quine et Lotharo. « Vous avez donc vu le druide ? »
« Oh pas qu’un peu, d’habitude on se croisait et on se contentait de se dire bonjour, mais là je l’ai vu de près et plusieurs jours ! Quand il a frappé à ma porte il y a 10 jours, il était salement amoché. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais il avait des blessures sur tout le corps, notamment un genre de mucus noir que je n’avais jamais vu et il semblait comme vidé de toute énergie. J’ai mis du temps à le retaper et tout à commencé à partir à vaux l’eau la dehors. J’ai bien tenté d’aller au village récupérer des fournitures mais ceux là aussi sont devenus fous, ils m’ont accusé d’être à l’origine de ce foutoir.
Crétins… »
« Et il a dit quelque chose ? » poursuivit Annasthea
« Pas vraiment. Dans le délire des fièvres il ne cessait de dire le mot Malthuur… Malthuur. Et il parlait de Tumran Jiir… Je ne sais pas ce que c’est. Quand il est allé mieux, il m’a dit qu’il devait aller à la source de Ruisselune pour régler les problèmes. Et pas le temps d’dire Ouf qu’il était déjà parti ! »
Mère Maghra ne savait rien de plus sur Dronas ou sur les druides.
Et cette source de Ruisselune vous savez ou elle est ? » Demanda Calidor.
« Est ce que j’ai l’air d’une carte ? Au cas où vous l’auriez pas remarqué je ne suis pas un foutu rôdeur qui gambade dans la forêt ! ». répondit la vieille.
En fait elle était assiégée chez elle et leur expliqua que la nuit n’allait pas tarder et que si elle avait déjà du mal à survivre seule, elle n’allait pas encore prendre en charge six bouches à nourrir supplémentaires.
« Et si vous veniez à Ambrebois, vous seriez plus en sécurité ? » risqua l’archère arcanique.
« Ah mais je ne dirais pas non, à condition de ne pas me faire lyncher ma bonne dame » répondit Maghra d’un air sarcastique.
« Nous pouvons arranger ça » dit Lotharo.
Et c’est ainsi que le groupe se mit en route pour Ambrebois qu’il atteignit juste avant la tombée de la nuit.
Seconde nuit à Ambrebois
Nos amis firent à nouveau sensation. Ils venaient de ramener Rollian. Une foule se massa autour d’eux tandis que Dregon et ses sbires les regardaient toujours d’un air mauvais.
La présence de Maghra n’enchantait pas certaines personnes qui jetèrent des « Sorcière ! » et des « Va-t-en catin des enfers ! ».
La vieille n’y prêta guère attention et le groupe poursuivit son chemin vers la salle du conseil où elle retrouva le bourgmestre.
Le magistrat fut rassuré des développements avec les elfes et heureux de savoir qu’Ackerin et Rollian avaient survécu. Mais il ne semblait pas y avoir encore de véritable solution au problème des attaques d’animaux. Il accepta de bons cœur d’héberger Maghra et de donner des consignes pour sa protection.
« Votre aide pour garder la ville ce soir serait appréciée si je puis encore solliciter cette faveur » fit le capitaine Dederick
La Compagnie accepta l’invitation pour une nouvelle nuit de combat. A nouveau le même rituel, la brume étrange puis la mélopée et enfin la forêt qui s’animait.
Cette fois leur secteur fut assaillit par une meute de loups menés par deux loups sanguinaires.
Lotharo lança son flou tandis que Snaefried et Annasthea blessaient chacun un animal mais sans parvenir à le tuer. Nos héros furent surpris par la vitesse des canidés d’autant que d’autres surgirent de derrière les maisons abandonnée. Bien vite le groupe fut submergé et les loups déployèrent leur tactique de chasse en meute pour harceler les aventuriers.
Lotharo distrait par un loup fut violemment mordu et mis à terre par un loup sanguinaire. Il perdit sa concentration et se retrouva bien démuni. Quine dégaina son épée courte et invoqua une lame de flammes vertes qui blessa un loup sanguinaire et un loup ordinaire. Snaefried se replia et abattit un loup, de même que Calidor. Mais alors que ce dernier se battait au côté de Quine, ils furent encerclés et attaqués de façon coordonnée et mis au sol. Ils parvinrent à se relever et Quine tua un loup avec sa lame de flammes verte. Un loup se jeta sur Snaefried mais la manqua. Annasthea fut également mis au sol par un loup enragé.
Calidor tua un des deux loups sanguinaires mais alors qu’il reprenait son souffle deux autres loups refermèrent leurs mâchoires sur le barbare qui hurla de douleur. Il leva les mains sur lesquelles pendaient ses deux ennemis acharnés et Lotharo et Quine les embrochèrent. Annasthea tua le dernier loup sanguinaire tandis que Snaefried finit le dernier loup commun.
Les combats ailleurs prirent fin et le calme précaire revint. Après quelques heures le capitaine Dederick leur proposa d’aller prendre un repos bien mérité. Ils acceptèrent et se retirèrent sous des murmures d’approbation.
Il n’y eut pas d’autre attaque cette nuit.
Au matin, nos héros décidèrent d’aller rendre visite au rôdeur Wrogan.
Chez Wrogan le rôdeur.
Le groupe parvint à trouver son chemin dans les collines de l’ouest. Le terrain montait progressivement et au bout de cinq heures le lac argenté fut en vue. C’était un magnifique petit lac situé dans cirque naturel. Au loin on pouvait discerner les toits de plusieurs bâtiments.
En approchant, nos amis entendirent des cris et du bruit. Ils s’avancèrent un peu et tombèrent sur un groupe d’orques en train de piller la ferme du rôdeur.
Dès qu’ils les aperçurent les deux chefs de la bande les désignèrent à leurs sbires et ordonnèrent l’assaut.
Rapide, le chef qui ressemblait à une sorte de chamane incanta une arme spirituelle mais Lotharo fut plus rapide et lança un contresort.
Les orques se jetèrent sur les nouveaux venus en hurlant. Deux d’entre eux lancèrent des javelines et les deux firent mouche sur Calidor. Trois autres arrivèrent au corps à corps mais seul un d’entre eux parvint à blesser Annasthea qui tenta de riposter sans succès. Lotharo intervint et invoqua une onde force qui repoussa deux orques au loin, histoire de dégager ses compagnons ».
L’autre chef, un Orog s’avança avec d’autres orques qui surgirent de derrière les bâtiments. C’est alors qu’une flèche siffla depuis l’habitation et se planta dans la tête d’un orque, le tuant net. A la fenêtre un homme était apparu. Sans doute Wrogan.
L’œil de Gruumsh jeta une injonction sur Calidor et Annasthea. L’archère résista mais le barbare fut sous emprise et s’enfuit en hurlant. Snaefried ajusta l’œil de Gruumsh mais ce dernier semblait solide, elle préféra retourner se cacher ensuite dans un buisson.
Annasthea en profita pour se dégager du dernier orque encore en contact du groupe en lui enfonçant sa rapière dans la gueule. Elle le repoussa du pied et, sans doute un peu trop en confiance, elle s’avança sur les deux que Lotharo venait de repousser.
C’est alors que l’Orog se jeta sur elle et la toucha deux fois avec sa hache à deux mains, l’archère manqua de peut d’être abattue sur le champ. Elle recula en titubant, maculée de sang.
Alors que Wrogan abattait un autre orque qui venait de sortir des toilettes, deux autres sortirent de la grange.
« ca commence à faire beaucoup » s’alarma Quine à voix haute.
Pire encore Les Orques s’agitèrent tandis que l’un d’eux semblait convulser. Son corps se gonfla et se tendit, les os craquèrent, et son nez prit la forme d’un groin. Quelques instants plus tard, il avait prit la forme d’un homme sanglier.
Après avoir jeté un œil à l’orog, le prêtre orque s’adressa à la chose :
« Vas y fait toi plaisir ! Piétine moi ces enfoirés et tu pourras en bouffer ! ». Dans un cri porcin la chose hurla et chargea Quine la percutant avec une violence inouïe et la souleva en l’empalant de ses défenses.
La prêtresse de Corellon cracha du sang sous l’impact et manqua de peu sombrer dans l’inconscience.
La situation était très mauvaise.
« Bon il faut faire un peu de ménage… » Se dit Lotharo en invoquant ses pouvoirs magiques. Une boule de feu jaillit et explosa dans l’arrière du groupe d’orques en immolant trois dans les flammes et les cris.
« Bien joué ! » cria Calidor qui revenait à toute vitesse. Le barbare entra en rage et il déclencha un phénomène arcanique dont il avait le secret. Un étrange lapin en smoking apparu juste à côté du sanglier garou et d’un orque, tira sur sa pipe et explosa blessant le sanglier qui lâcha Quine.
Tout le monde sembla estomaqué par ce qui s’était passé.
Snaefried en profita pour ressortir de son buisson et pour tirer en traître sur l’œil de Gruumsh. La flèche se planta dans sa gorge et ce dernier vacilla sous l’impact mais ne voulait décidément pas mourir.
Quine encore titubante, tenta de rassembler ses esprits et sa foi pour invoquer les pouvoirs de Corellon et parvint à se soigner. C’était moins une.
Wrogan abattit un des orques devant Annasthea.
Voyant son sang couler de ses plaies et sa fin proche, l’œil de Gruumsh se jeta sur Annasthea pour l’honneur, lance en avant et … manqua son coup. L’archère arcanique esquiva en tournant sur elle-même et transperça l’orque de sa rapière, mettant fin à son existence.
Calidor et Lotharo s’attaquèrent au sanglier garou. La résistance de ce dernier n’était d’aucun secours face aux attaques arcaniques de ses adversaires et il fut rapidement en péril. Il continua cependant de s’acharner obstinément sur Quine mais cette fois elle encaissa le choc. Elle évita également de justesse un coup de hache d’un autre orque.
Un troisième orque profita cependant de la confusion pour porter un coup critique à Calidor qui fut sérieusement blessé. Le barbare rappela le lapin en smoking qui explosa à nouveau sur le sanglier garou, avant de trancher l’orque.
Snaefried et Lotharo prirent pour cible l’orog encore enflammé et le tuèrent.
Fou furieux le sanglier continua de s’acharner sur Quine et la blessa gravement, la prêtresse manqua de périr si Annasthea n’était pas intervenu pour transpercer le crâne du lycanthrope in extremis.
Calidor décapita le dernier orque et le groupe put enfin souffler.
« ca va ? » dit Annasthea en venant au chevet de Quine.
La prêtresse avait été méchamment blessée. « J’ai connu des jours meilleurs » répondit-elle avant d’utiliser sa magie de guérison pour se soigner avant de s’occuper des autres.
Le groupe alla trouver Wrogan. Sa maison était entourée de cadavres d’animaux en tout genre. Le rôdeur les accueillit avec soulagement. Il semblait en piteux état également. Sa jambe semblait brisée et il s’était traîné à la fenêtre pour leur prêter main forte avec son arc.
Sans surprise il avait fait les frais des attaques d’animaux.
« Lors de l’attaque j’ai à peine eu le temps de m’enfermer chez moi. J’ai tenté tous mes trucs de rôdeurs pour les calmer, rien à faire, ils étaient comme fous, je n’ai jamais vu ça. C’était peut être la rage. J’ai dû les abattre. C’est alors qu’un ours hibou s’est pointé et a martelé la porte comme un automate. J’ai eu le temps de fabriquer un piège de fortune avec un rondin taillé, la porte a lâché et il s’est empalé sur mon piège…
Mais j’aurais dû lui coller une flèche de plus dans le citron, ce fils de garce en se débattant dans un ultime sursaut m’a brisé la jambe et je me suis retrouvé coincé chez moi. Rejoindre le village avant la nuit dans mon état est impossible.
C’est la nuit que les animaux attaquent. Je ne sais pas ce qui se passe. Un soir au crépuscule j’ai entendu une sorte de chant, comme une mélopée. Il y avait une drôle de brume sur le lac, j’ai presque cru voir une silhouette sur la rive. Puis l’attaque a repris… C’était épuisant de repousser ces assauts. Et là juste avant votre arrivée, des orques de la tribu des Mains Sanglantes se sont pointés. Je les ai entendus mettre ma grange sans dessus dessous. Ils ont tué des poules et mes vaches enfermées dans la grange je les ai vus ramasser tout ce qu’ils pouvaient, ils semblaient affamés. Heureusement que vous êtes arrivés, je serais sûrement mort à l’heure qu’il est.»