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mardi 29 décembre 2020

Compte rendu de partie D&D5 : La Nuit tombe sur Ambrebois - 3

 

La Nuit tombe sur Ambrebois

Compte-rendu n°3 – partie du 29 décembre 2020

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.

Le Chêne Rouge



L’immense créature s’avança lourdement vers le groupe. Promptes à réagir Annasthea et Snaefried criblèrent la chose de flèches mais cela n’eut qu’assez peu d’effets. L’archère arcanique fit signe à Elefria de se mettre à l’abri et invoqua des chaînes magiques pour tenter de ralentir la chose. Snaefried quant à elle fila se cacher derrière un sapin. Lotharo esquissa la danse de l’épée et lança son sort de flou.

Tandis qu’Annasthea tentait sans succès de ralentir le monstre, ce dernier ramassa un rocher et le propulsa sur cette-dernière.

« Oh bon sang… » Murmura  Annasthea. L’archère fut percutée de plein fouet et envoyée valdinguer de l’autre côté de la clairière sous les cris horrifiés de Quine. Calidor sortit une flasque de feu grégeois et la jeta sur le Chêne Rouge. Le feu prit immédiatement et même s’il était modeste, la réaction de la chose indiqua qu’il n’aimait guère cela.

« Il faut lui jeter du feu !!!! » hurla le barbare.

« C’est vu. » dit Lotharo

Le chantelame incanta à son tour et une boule de feu percuta l’arbre. Mais dans la précipitation il avait mal visée et l’impact fut réduit. Calidor hurla son cri de guerre et fonça sur la chose, la tailladant au maximum mais elle passa devant lui et avança vers la tour sans même lui prêter attention et d’un déluge de coups rageurs, parvint à toucher Lotharo malgré ses protections magique et l’envoya rouler à quelques mètres contre la tour. Heureusement il parvint à maintenir sa concentration.

Snaefried fit à nouveau feu mais manqua son coup. Quine invoqua une arme spirituelle qui frappa la chose et lança une flamme sacrée que l’arbre se permit le luxe d’esquiver.

Annasthea se releva en se tenant les côtes. Elle en avait quelques une de fracturées. Elle ramassa son arc et invoqua une flèche d’ombre qui fit mouche, l’arbre fut temporairement aveuglé mais il sembla très énervé et avança dans sa direction tandis que Calidor continuait de le tailler au passage. Quand il ramassa un autre rocher, tout le monde frissonna. Il sembla chercher où se trouvait sa cible mais s’arrêta finalement dans la direction de l’archère arcanique.

« Ah nan il ne va quand même pas… » Se dit elle.

A la surprise générale le rocher fila vers Annasthea et la percuta une nouvelle fois la faisant reculer d’encore quelques mètres. Au bord de l’inconscience, l’archère roula sur le côté en gémissant.

Pendant ce temps Lotharo incanta à nouveau.

« Ca suffit maintenant. Prends ça ! » Hurla-t-il avant de lancer une nouvelle boule de feu. Cette fois l’impact fut maximum. Dans une explosion de flammes la chose hurla de façon inhumaine en se tortillant en tout sens, son feuillage en partie carbonisé et de l’écorce volant sous l’impact.

« Je crois que tu as toute son attention » commenta Snaefried impressionnée depuis son buisson avant d’ajouter son tir à la scène.

Mais l’arbre n’en avait cure. Il Hurla encore une complainte sinistre qui se répercuta dans tous les alentours. Comme pour y répondre, les feuillages s’agitèrent autour de la clairière et des craquements inquiétants se firent entendre.

« Oh oh… » Murmura Calidor. L’instant d’après, un arbre au nord de la clairière et un second au sud juste à côté de Snaefried s’animèrent.

Profitant de cet intermède, Quine soigna Lotharo et frappa à nouveau de son arme spirituelle. Annasthea se réfugia derrière la tour pour prendre une potion de soins.

Le Chêne Rouge s’avança vers la tour et frappa violemment le sol qui trembla sous le choc propulsant Lotharo et Quine au sol. Calidor résista et se jeta sur la créature la tailladant toujours sans relâche.

Toujours en embrasé à cause du feu grégeois de Calidor, le Treant s’avança et balaya la zone de ses bras immenses avec frénésie. Même Lotharo ne pu échapper à sa fureur. Tous trois furent blessés et envoyés percuter la tour ou rouler au loin. Lotharo et Quine perdirent leur concentration. Snaefried tira à nouveau sur le Chêne Rouge avec plus de succès, il semblait faiblir au moins. Mais la roublarde ne se dissimula pas assez bien, l’arbre invoqué par le Treant la retrouva et la frappa violemment, elle utilisa ses talents de roublard pour se glisser tel un serpent entre deux troncs pour réduire les dommages de l’attaque. Calidor, tout occupé à résister à la fureur du Treant, ne vit pas venir l’autre arbre éveillé dans son dos et ce dernier le frappa violemment.

Pendant un moment le Chêne rouge déchaîna attaque sur attaque contre le barbare et le chantelame. Privé de son flou, Lotharo lança un bouclier pour esquiver un coup, mais  finit tout de même par être touché et tomba inconscient. Quine elle-même frôla la mort de peu pour le soigner. Annasthea, qui souffrait de tous les os de son corps, se força à se remettre debout et revint pour faire feu à la chaîne dans un sursaut héroïque. Ses flèches arcaniques firent mouche et malgré sa résistance l’arbre grogna de douleur. Calidor lui aussi au bord de l’inconscience invoqua la flamme verte et mit un dernier effort dans un déluge de coups qui eut raison de la chose. Au moment où il tomba, les deux autres arbres se plantèrent sur place inanimés.

Snaefried bondit hors de son tronc, s’avança à petite foulée et donna quelques coups frénétiques sur le tréant.

« C’est bon il est mort » dit Calidor

« Mieux vaut assurer » répondit la roublarde.

Le barbare montra à Annasthea et Lotharo l’écorce du Chêne Rouge qui semblait partir en lambeaux et présentait des traces de la substance noire. Ce noble berger des arbres avait lui aussi été corrompu.

Les gens dans la tour leur ouvrirent la porte et leur firent signe de rentrer. Deux humains les accueillirent. Dans un coin de la pièce un elfe semblait inconscient.

« Dornil ! «  cria Elefria en se précipitant vers le blessé.



L’un des humains qui se présenta comme le conseiller Ackerin leur expliqua ce qui s’était passé.

 « Nous étions sur la piste quand soudain la chose est sortie des bois et a tenté de nous tuer. On a alors quitté la piste en panique et on s’est retrouvé près de la Petite Corne. Un brouillard nous a soudain enveloppés. Puis on a vu une silhouette en sortir. Elle était de taille humaine, elle s’est approchée. Ca ressemblait à un vieil homme mais décharné à la limite du squelette. Il avait des longs cheveux gris hirsute et comme des bois de cerf sur la tête. Sa peau était bizarre. Il avait des lambeaux de vêtements plein de feuilles et de branches imbriquées et sa peau semblait comme…de l’écorce d’arbre par endroit. Ses yeux étaient noirs et il y avait de la bave noire bizarre qui coulait de sa bouche. On était pétrifié de peur. Il a prononcé des incantations et Kevar a été pris par des ronces sortant du sol. On l’a entendu hurler de douleur. C’était horrible. On voulait repartir en arrière mais là l’arbre a surgi à son tour du brouillard et ce fut le massacre Jas et Maren ont été écrasés. On est parti en panique vers l’ouest sur la corniche. C’est Dornil qui nous a sauvés en nous emmenant à la tour. Sans lui on n’y serait pas arrivé. Il a pris un méchant coup avant d’arriver ici. »

Quine tâcha de rétablir Dornil et elle fit des miracles compte tenu des circonstances. Le jeune elfe les remercia de l’avoir sauvé et leur indiqua ne pas comprendre ce qui se passait actuellement avec les animaux.

L’arbre rouge ne m’est pas inconnu. » Dit-il « je ne l’avais jamais vu moi-même, mais ma cousine Nuan la druidesse m’en avait parlé, elle disait pourtant que c’était un protecteur bienveillant, le gardien du bosquet des druides. J’ai tenté comme j’ai pu de maintenir l’entente entre nos peuples. Je voulais vraiment arranger les choses, et je le souhaite toujours. Nous sommes à moins de quatre heures d’Omyantel, si nous partons à l’aube nous y seront rapidement »

 

 Omyantel



La nuit se passa sans plus de péripéties. Au matin ils repartirent et atteignirent Omyantel à vers neuf heures.

Ils furent encerclés par des elfes à crans. Visiblement eux aussi étaient en état de siège. Certains semblaient hostiles aux humains, clamant que « c’est là une bonne chance pour les humains que vous ayez ramené Dornil et Elefria, sans quoi nous serions venu les libérer avec moins de civilité ! »

Les éclaireurs leur expliquèrent qu’ils subissaient également les attaques des animaux et que les habitations du sol avaient été abandonnées. Seuls les étages étaient encore occupés.

Montant des escaliers autour d’un grand arbre ils empruntèrent ensuite un pont suspendu pour atteindre une grande salle en partie creusée dans un séquoia.

Les gardes les conduisirent devant un elfe de stature noble et ses conseillers. Elefria se précipita dans ses bras et l’elfe esquissa un soupir de soulagement. Il salua ensuite Dornil avant de se tourner vers le reste du groupe et de les remercier.

Il se présenta comme le seigneur Findril Omyantel, père d’Elefria.

« Je tâcherai de vous aider autant que je le peux, mais sachez que nous ne sommes pour rien dans ce qui se passe. Comme vous avez pu le constater en arrivant ici, nous même subissons les attaques de la forêt devenue folle ! » Dit Findril.

Les aventuriers interrogèrent le chef de clan sur ce qui pouvait avoir causé cela, mais ce dernier n’en avait aucune idée. Leur Druide Nuan n’est pas réapparue depuis deux semaines et les attaques sont montées en intensité ensuite. Les conseillers elfes indiquèrent aux aventuriers qu’il y avait 3 druides qui protégeaient cette partie de la forêt : Nuan (une elfe), Sekobor (un humain) et Dronas (un humain). Aucun n’a été vu depuis le début des événements. Les elfes ne connaissent pas l’emplacement du bosquet des druides.

Fâchés à la nouvelle de l’emprisonnement de Dornil et Elefria, les elfes exigeaient réparation de l’affront. Annasthea et Ackerin plaidèrent avec conviction pour qu’Omyantel et Ambrebois fasse la paix et cause commune concernant les attaques. Annasthea proposa qu’Ackerin reste ici en gage de bonne foi. L’humain, qui affirma avoir une dette envers Dornil accepta sans hésiter et Findril se laissa convaincre de permettre aux aventuriers de la Compagnie du Hibou Argenté de parler en son nom auprès d’Ambrebois. Le second humain, Rollian, appuierait leurs paroles.

« Et… Une dernière chose. Nous avons entendu parler d’une tombe dans le Val Muet. Un aventurier s’y est rendu justement avant le début des incidents. Cela a peut être un rapport. Savez-vous quelque chose à ce propos ? » Dit Annasthea.

Le visage de Findril s’assombrit

« Il n’y a rien là bas croyez moi.»

Quine détecta la nervosité pourtant bien dissimulée du seigneur elfe.

« Vous devriez tout nous dire Monseigneur. Cela peut être important, parlez librement. » Ajouta la prêtresse.

Findril était tendu. Il échangea des regards nerveux avec ses conseillers avant de poursuivre.

« Il faut que vous sachiez que la vieille tombe abritait une… nécromancienne il y a de cela 300 ans, elle avait été vaincue par des héros dont un futur roi de Solaun si je me souviens bien. Je ne connais pas les détails du combat mais plusieurs aventuriers sont périodiquement allés là-bas, mais il n’y avait rien, le tombeau était vide. Toutefois la personne qui y a été tuée était une paria et elle a causé beaucoup de torts à notre peuple. J’éviterais cet endroit si j’étais vous.»

« Je comprends votre réticence, mais cela pourrait être la clé du mystère ». dit Annasthea qui sembla tout à coup très intrigué par cette histoire. Cela lui rappelait quelque chose. Mais quoi ?

 

La Vieille Sorcière.



Sur ces paroles, nos aventuriers prirent congé et quittèrent Omyantel. En poussant un peu ils arriveraient à Ambrebois avant la nuit.

« Et si nous faisions un détour par le Creux de Gore lune pour aller voir cette sorcière ? C’est sur le chemin, le détour n’est pas grand. » Fit Calidor. Tout le monde convint que cela pouvait être une bonne idée.

Après six heures passées à traverser une forêt toujours trop silencieuse, nos amis entrèrent dans le creux de Gorelune et arrivèrent en vue d’un bâtiment.

La chaumière de la sorcière semblait bien calme. Située à côté d’un petit ruisseau, c’était une demeure avec une fondation de pierre d’environ 70 cm au dessus du sol surmontée de planches et de poutres en bois grossièrement arrimées. Ils remarquèrent en s’approchant que les fenêtres avaient été occultées par des planches.

Annasthea toqua à la porte. Sans réponse. Quine discerna cependant du mouvement à l’intérieur et le signala.

L’archère insista. « Boum Boum Boum ! Madame Maghra nous venons d’Ambrebois »

« Fichez le camp je ne reçois pas » fit une voix croassante.

« Nous devons vous parlez, nous venons en amis. C’est très important.».

La porte s’entrouvrit et la tête d’une vieille femme d’environs 70ans, aux cheveux longs et argentés apparut.

« Tous ces elfes ! J’ai fait quelque chose de mal ? » 

« Non ne vous inquiétez pas, c’est moi qui suit en enfer » répondit Snaefried avec son humour noir habituel. Les autres se tournèrent vers elle en lui jetant des regards assassins.

La vieille femme rit de bon cœur. « Allez entrez. »

Elle ouvrit la porte et leur fit signe de la suivre.

La masure était un vrai capharnaüm : des attrapes-rêves, des gousses d’ailles et des gris-gris de toutes sortes pendaient au plafond, des étagères plein de bocaux suspects remplissait les murs et des plantes étaient posées en vrac sur la table de la cuisine. La veille femme désigna d’un doigt squelettique la table sur la droite.

« Collez vot’ cul ici… Et rêvez pas ! J’ai pas de bibine ni de vin elfique, ça s’ra du thé ou rien »

« Ça sera très bien » répondit Annasthea en tâchant d’être polie.

Tandis que Maghra versait une botte d’herbes dans un pot d’eau sur un âtre, elle demanda :

« Qu’est c’qu’une fine équipe comme la vôtre vient faire chez une vieille chouette comme moi ? »

« Eh bien nous venons tentez de régler le problème avec les animaux et les plantes folles. Vous avez eu des problèmes aussi j’imagine » dit Annasthea en tournant la tête dans toute la masure pour examiner les planches qui bloquaient les fenêtres.

« Oh ça oui j’ai eu de quoi faire » répondit la vieille en sortant le pot et en venant verser le contenu dans des tasses sur la table. Elle exhiba son bras gauche couvert de piqures : « ces satanées guêpes » fit elle en ricanant.

Elle poursuivit : « Je ne sais pas ce qui se passe ici mais c’est de la folie. Dronas a dit que quelque chose de grave s’était produit, mais ce fichu ermite n’a pas cru bon de me dire quoi exactement si ce n’est de me barricader et d’attendre qu’il revienne. Ça fait déjà 5 jours qu’il est parti et rien ne s’est arrangé. »

Annasthea jeta un regard à Quine et Lotharo. « Vous avez donc vu le druide ? »

« Oh pas qu’un peu, d’habitude on se croisait et on se contentait de se dire bonjour, mais là je l’ai vu de près et plusieurs jours ! Quand il a frappé à ma porte il y a 10 jours, il était salement amoché. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais il avait des blessures  sur tout le corps, notamment un genre de mucus noir que je n’avais jamais vu et il semblait comme vidé de toute énergie. J’ai mis du temps à le retaper et tout à commencé à partir à vaux l’eau la dehors. J’ai bien tenté d’aller au village récupérer des fournitures mais ceux là aussi sont devenus fous, ils m’ont accusé d’être à l’origine de ce foutoir.

Crétins… »

« Et il a dit quelque chose ? » poursuivit Annasthea

« Pas vraiment. Dans le délire des fièvres il ne cessait de dire le mot Malthuur… Malthuur. Et il parlait de Tumran Jiir… Je ne sais pas ce que c’est. Quand il est allé mieux, il m’a dit qu’il devait aller à la source de Ruisselune pour régler les problèmes. Et pas le temps d’dire Ouf qu’il était déjà parti ! »

Mère Maghra ne savait rien de plus sur Dronas ou sur les druides.

Et cette source de Ruisselune vous savez ou elle est ? » Demanda Calidor.

« Est ce que j’ai l’air d’une carte ? Au cas où vous l’auriez pas remarqué je ne suis pas un foutu rôdeur qui gambade dans la forêt ! ». répondit la vieille.

En fait elle était assiégée chez elle et leur expliqua que la nuit n’allait pas tarder et que si elle avait déjà du mal à survivre seule, elle n’allait pas encore prendre en charge six bouches à nourrir supplémentaires.

« Et si vous veniez à Ambrebois, vous seriez plus en sécurité ? » risqua l’archère arcanique.

« Ah mais je ne dirais pas non, à condition de ne pas me faire lyncher ma bonne dame » répondit Maghra d’un air sarcastique.

« Nous pouvons arranger ça » dit Lotharo.

Et c’est ainsi que le groupe se mit en route pour Ambrebois qu’il atteignit juste avant la tombée de la nuit.

Seconde nuit à Ambrebois



Nos amis firent à nouveau sensation. Ils venaient de ramener Rollian. Une foule se massa autour d’eux tandis que Dregon et ses sbires les regardaient toujours d’un air mauvais.

La présence de Maghra n’enchantait pas certaines personnes qui jetèrent des « Sorcière ! » et des « Va-t-en catin des enfers ! ».

La vieille n’y prêta guère attention et le groupe poursuivit son chemin vers la salle du conseil où elle retrouva le bourgmestre.

Le magistrat fut rassuré des développements avec les elfes et heureux de savoir qu’Ackerin et Rollian avaient survécu. Mais il ne semblait pas y avoir encore de véritable solution au problème des attaques d’animaux. Il accepta de bons cœur d’héberger Maghra et de donner des consignes pour sa protection.

« Votre aide pour garder la ville ce soir serait appréciée si je puis encore solliciter cette faveur » fit le capitaine Dederick

La Compagnie accepta l’invitation pour une nouvelle nuit de combat. A nouveau le même rituel, la brume étrange puis la mélopée et enfin la forêt qui s’animait.

Cette fois leur secteur fut assaillit par une meute de loups menés par deux loups sanguinaires.

Lotharo lança son flou tandis que Snaefried et Annasthea blessaient chacun un animal mais sans parvenir à le tuer. Nos héros furent surpris par la vitesse des canidés d’autant que d’autres surgirent de derrière les maisons abandonnée. Bien vite le groupe fut submergé et les loups déployèrent leur tactique de chasse en meute pour harceler les aventuriers.

Lotharo distrait par un loup fut violemment mordu et mis à terre par un loup sanguinaire. Il perdit sa concentration et se retrouva bien démuni. Quine dégaina son épée courte et invoqua une lame de flammes vertes qui blessa un loup sanguinaire et un loup ordinaire. Snaefried se replia et abattit un loup, de même que Calidor. Mais alors que ce dernier se battait au côté de Quine, ils furent encerclés et attaqués de façon coordonnée et mis au sol. Ils parvinrent à se relever et Quine tua un loup avec sa lame de flammes verte. Un loup se jeta sur Snaefried mais la manqua. Annasthea fut également mis au sol par un loup enragé.

Calidor tua un des deux loups sanguinaires mais alors qu’il reprenait son souffle deux autres loups refermèrent leurs mâchoires sur le barbare qui hurla de douleur. Il leva les mains sur lesquelles pendaient ses deux ennemis acharnés et Lotharo et Quine les embrochèrent. Annasthea tua le dernier loup sanguinaire tandis que Snaefried finit le dernier loup commun.

Les combats ailleurs prirent fin et le calme précaire revint. Après quelques heures le capitaine Dederick leur proposa d’aller prendre un repos bien mérité. Ils acceptèrent et se retirèrent sous des murmures d’approbation.

Il n’y eut pas d’autre attaque cette nuit.

Au matin, nos héros décidèrent d’aller rendre visite au rôdeur Wrogan.


 

Chez Wrogan le rôdeur.



Le groupe parvint à trouver son chemin dans les collines de l’ouest. Le terrain montait progressivement et au bout de cinq heures le lac argenté fut en vue. C’était un magnifique petit lac situé dans cirque naturel. Au loin on pouvait discerner les toits de plusieurs bâtiments.

En approchant, nos amis entendirent des cris et du bruit. Ils s’avancèrent un peu et tombèrent sur un groupe d’orques en train de piller la ferme du rôdeur.

Dès qu’ils les aperçurent les deux chefs de la bande les désignèrent à leurs sbires et ordonnèrent l’assaut.

Rapide, le chef qui ressemblait à une sorte de chamane incanta une arme spirituelle mais Lotharo fut plus rapide et lança un contresort.

Les orques se jetèrent sur les nouveaux venus en hurlant. Deux d’entre eux lancèrent des javelines et les deux firent mouche sur Calidor. Trois autres arrivèrent au corps à corps mais seul un d’entre eux parvint à blesser Annasthea qui tenta de riposter sans succès. Lotharo intervint et invoqua une onde force qui repoussa deux orques au loin, histoire de dégager ses compagnons ».

L’autre chef, un Orog s’avança avec d’autres orques qui surgirent de derrière les bâtiments. C’est alors qu’une flèche siffla depuis l’habitation et se planta dans la tête d’un orque, le tuant net. A la fenêtre un homme était apparu. Sans doute Wrogan.

L’œil de Gruumsh jeta une injonction sur Calidor et Annasthea. L’archère résista mais le barbare fut sous emprise et s’enfuit en hurlant. Snaefried ajusta l’œil de Gruumsh mais ce dernier semblait solide, elle préféra retourner se cacher ensuite dans un buisson.

Annasthea en profita pour se dégager du dernier orque encore en contact du groupe en lui enfonçant sa rapière dans la gueule. Elle le repoussa du pied et, sans doute un peu trop en confiance, elle s’avança sur les deux que Lotharo venait de repousser.

C’est alors que l’Orog se jeta sur elle et la toucha deux fois avec sa hache à deux mains, l’archère manqua de peut d’être abattue sur le champ. Elle recula en titubant, maculée de sang.

Alors que Wrogan abattait un autre orque qui venait de sortir des toilettes, deux autres sortirent de la grange.

« ca commence à faire beaucoup » s’alarma Quine à voix haute.

Pire encore Les Orques s’agitèrent tandis que l’un d’eux semblait convulser. Son corps se gonfla et se tendit, les os craquèrent, et son nez prit la forme d’un groin. Quelques instants plus tard, il avait prit la forme d’un homme sanglier.

Après avoir jeté un œil à l’orog, le prêtre orque s’adressa à la chose :

« Vas y fait toi plaisir ! Piétine moi ces enfoirés et tu pourras en bouffer ! ». Dans un cri porcin la chose hurla et chargea Quine la percutant avec une violence inouïe et la souleva en l’empalant de ses défenses.

La prêtresse de Corellon cracha du sang sous l’impact et manqua de peu sombrer dans l’inconscience.

La situation était très mauvaise.

« Bon il faut faire un peu de ménage… » Se dit Lotharo en invoquant ses pouvoirs magiques. Une boule de feu jaillit et explosa dans l’arrière du groupe d’orques en immolant trois dans les flammes et les cris.

« Bien joué ! » cria Calidor qui revenait à toute vitesse. Le barbare entra en rage et il déclencha un phénomène arcanique dont il avait le secret. Un étrange lapin en smoking apparu juste à côté du sanglier garou et d’un orque, tira sur sa pipe et explosa blessant le sanglier qui lâcha Quine.

Tout le monde sembla estomaqué par ce qui s’était passé.

Snaefried en profita pour ressortir de son buisson et pour tirer en traître sur l’œil de Gruumsh. La flèche se planta dans sa gorge et ce dernier vacilla sous l’impact mais ne voulait décidément pas mourir.

Quine encore titubante, tenta de rassembler ses esprits et sa foi pour invoquer les pouvoirs de Corellon et parvint à  se soigner. C’était moins une.

Wrogan abattit un des orques devant Annasthea.

Voyant son sang couler de ses plaies et sa fin proche, l’œil de Gruumsh se jeta sur Annasthea pour l’honneur, lance en avant et … manqua son coup. L’archère arcanique esquiva en tournant sur elle-même et transperça l’orque de sa rapière, mettant fin à son existence.

Calidor et Lotharo s’attaquèrent au sanglier garou. La résistance de ce dernier n’était d’aucun secours face aux attaques arcaniques de ses adversaires et il fut rapidement en péril. Il continua cependant de s’acharner obstinément sur Quine mais cette fois elle encaissa le choc. Elle évita également de justesse un coup de hache d’un autre orque.

Un troisième orque profita cependant de la confusion pour porter un coup critique à Calidor qui fut sérieusement blessé. Le barbare rappela le lapin en smoking qui explosa à nouveau sur le sanglier garou, avant de trancher l’orque.

Snaefried et Lotharo prirent pour cible l’orog encore enflammé et le tuèrent.

Fou furieux le sanglier continua de s’acharner sur Quine et la blessa gravement, la prêtresse manqua de périr si Annasthea n’était pas intervenu pour transpercer le crâne du  lycanthrope in extremis.

Calidor décapita le dernier orque et le groupe put enfin souffler.

« ca va ? » dit Annasthea en venant au chevet de Quine.

La prêtresse avait été méchamment blessée. « J’ai connu des jours meilleurs » répondit-elle avant d’utiliser sa magie de guérison pour se soigner avant de s’occuper des autres.

Le groupe alla trouver Wrogan. Sa maison était entourée de cadavres d’animaux en tout genre. Le rôdeur les accueillit avec soulagement. Il semblait en piteux état également. Sa jambe semblait brisée et il s’était traîné à la fenêtre pour leur prêter main forte avec son arc.

Sans surprise il avait fait les frais des attaques d’animaux.

« Lors de l’attaque j’ai à peine eu le temps de m’enfermer chez moi. J’ai tenté tous mes trucs de rôdeurs pour les calmer, rien à faire, ils étaient comme fous, je n’ai jamais vu ça. C’était peut être la rage. J’ai dû les abattre. C’est alors qu’un ours hibou s’est pointé et a martelé la porte comme un automate. J’ai eu le temps de fabriquer un piège de fortune avec un rondin taillé, la porte a lâché et il  s’est empalé sur mon piège…

Mais j’aurais dû lui coller une flèche de plus dans le citron, ce fils de garce en se débattant dans un ultime sursaut m’a brisé la jambe et je me suis retrouvé coincé chez moi. Rejoindre le village avant la nuit dans mon état est impossible.

C’est la nuit que les animaux attaquent. Je ne sais pas ce qui se passe. Un soir au crépuscule j’ai entendu une sorte de chant, comme une mélopée. Il y avait une drôle de brume sur le lac, j’ai presque cru voir une silhouette sur la rive. Puis l’attaque a repris… C’était épuisant de repousser ces assauts. Et là juste avant votre arrivée, des orques de la tribu des Mains Sanglantes se sont pointés. Je les ai entendus mettre ma grange sans dessus dessous. Ils ont tué des poules et mes vaches enfermées dans la grange je les ai vus ramasser tout ce qu’ils pouvaient, ils semblaient affamés. Heureusement que vous êtes arrivés, je serais sûrement mort à l’heure qu’il est.»

mardi 22 décembre 2020

Compte rendu de partie D&D5 : La Nuit tombe sur Ambrebois - 2

 

La Nuit tombe sur Ambrebois

Compte-rendu n°2 – partie du 21 décembre 2020

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  AnnasthéaSerindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de CorellonLarethian,
  • LotharoSiannodel, le chantelame en quête de savoir
  • CalidorEaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.

Combat pour Ambrebois



Des dizaines de silhouettes surgirent de la lisière des arbres pour se jeter sur les défenseurs. A la lueur de la pleine lune il était facile de les distinguer : ours, loup, élan. Mais aussi, plus surprenant, des hommes-plantes et des insectes.

Les pièges posés par Snaefried et les villageois firent leur office, de nombreux quadrupèdes tombèrent dans les fosses hérissées de pieux et furent mis hors de combat.

Nos amis s’étaient positionnés au sud-ouest d’Ambrebois près d’un groupe de maisons abandonnées. Devant eux, un loup avait réussi à éviter les pièges et fonçait sur eux la bave aux lèvres.  Derrière lui suivaient des plantes vivantes de formes humanoïdes hérissées d’aiguilles. Dans un fracas un immense tertre fit son apparition et avança pesamment en direction de la compagnie.

Calidor esquiva sans problème le loup visiblement épuisé et le trancha de ses lames. Lotharo invoqua ses pouvoirs et devint flou puis il esquissa les premiers pas de la danse de l’épée. Quine invoqua la bénédiction de Corellon Larethian,  Annasthea blessa un épineux d’une flèche bien placée tandis que Snaefried faisait de même sur un autre.

Ces derniers s’avancèrent et ripostèrent en lançant des volées d’épines acérées. Calidor fut touché à deux reprises et sérieusement blessé, mais Quine veillait au grain et se précipita pour le soigner. Le tertre avança vers eux et Snaefried qui s’était cachée derrière un mur enflamma une flasque d’huile avant de la jeter sur l’immense créature. A la surprise générale, les flammes n’eurent pas l’effet escompté sur elle.

Durant ce temps, un bourdonnement résonna à proximité et deux nuées d’insectes noirs et fluorescents volèrent par-dessus les toits sur la gauche et la droite du groupe.

Lassé, Lotharo pronona une incantation et lança une boule de feu qui explosa dans le groupe de plantes, tuant sur le coup trois épineux et endommageant quelque peu le tertre errant. La créature enragée avança sur Lotharo et le frappa de ses énormes bras mais ne parvint pas à le toucher.

Les insectes tombèrent sur Calidor et Annasthea, les piquant violemment. L’archère lâcha son arc et se réfugia derrière son bouclier tandis que le barbare frappait furieusement tout autour de lui. Quine l’aida à se débarrasser de ces encombrants insectes pendant que Lotharo continuait de retenir l’immense tertre. Ce dernier commença à frapper indistinctement le  barbare et le chantelame mais aucun de ses coups ne porta. Snaefried abattit le dernier épineux d’un carreau mortel. Libéré des insectes Calidor commença à s’acharner avec rage sur le tertre errant. Ses lames arrachant branches après branches. Avec l’aide de Snaefried et de Lotharo, le tertre ne fit pas long feu et s’effondra avec fracas. Annasthea qui avait dégainé son arme et tenté de riposter fut à nouveau submergée par les insectes  et blessée, mais Quine invoqua le fanal de l’espoir sur la zone et soigna l’archère arcanique tandis que Snaefried l’aida à détruire les insectes.

Le combat était fini, ailleurs, les gardes et les miliciens avaient également triomphé mais il y avait de nombreux blessés. Autour d’eux, la nuit retrouva son calme.  La compagnie du Hibou Argenté rejoignit le reste des hommes. Quine alla apporter une aide bienvenue au vicaire Gibelin dans son hôpital de fortune. Les autres attendaient nerveusement un autre assaut éventuel. Les heures s’écoulèrent et rien ne vint. Quine rejoignit ses amis et tous observaient les bois. C’est alors que la prêtresse de Corellon discerna une silhouette fantomatique dans le brouillard. Ça avait l’air humanoïde mais impossible de savoir si c’était un homme ou une femme. En un instant l’apparition fut enveloppée par le brouillard.

L’atmosphère de menace sembla s’estomper. Le capitaine Dederick autorisa certains miliciens à rentrer, il ne pensait pas qu’un autre assaut aurait lieu. Les compagnons rejoignirent l’auberge du Satyre Rieur aux aurores. Devant l’établissement le bourgmestre Avedrus et l’aubergiste fournissaient boissons et nourriture aux combattants épuisés.

Voyage vers Omyantel



Après un repos réparateur, nos amis se levèrent vers midi et se réunirent pour décider de leur prochain objectif. En descendant ils remarquèrent que l’auberge était pleine. A nouveau les têtes se tournèrent dans leur direction, mais cette fois, nulle hostilité à leur endroit. Ils avaient gagné le respect dans le feu de la bataille.

« Je pense pour ma part qu’aller chez les elfes devrait être notre priorité » dit Quine.

«  Je le pense aussi, il faut demander à Avedrus de libérer Elefria pour qu’elle nous guide » répondit Annasthea.

Les autres ne trouvèrent rien à y redire.

Ils allèrent donc voir le bourgmestre et le persuadèrent qu’il fallait rencontrer les elfes, que ceux-ci n’étaient clairement par responsables des attaques et que l’aide d’Elefria était vitale pour trouver Omyantel.

« Je n’aime pas l’idée de perdre encore un groupe de personnes dans cette forêt, mais si vous lui faites confiance et que cela vous semble la meilleure solution, alors soit. »

Il ordonna à Dederick de libérer l’elfe. Toutefois, étant donné le climat d’extrême tension au sein du village, il ne fallait surtout pas que cette libération attire l’attention. Dederick leur demanda de sortir discrètement. Snaefried la déguisa donc à sa façon : la frêle elfe était devenue un vagabond des forêts, barbu et bedonnant.

« Vous êtes sûr que je dois porter ces loques ? » dit Elefria

« Mais oui enfin, je connais mon métier, là tu vois ma chérie tu es habillée comme un sac mais c’est justement le propos tu vois » lui dit la roublarde d’un air malicieux.

Peu convaincu, l’elfe et les compagnons sortirent discrètement de la ville pendant que le Capitaine Dederick distrayait la foule en annonçant un changement des équipes pour ce soir.  Le groupe vu plus discret d’une ombre et s’enfonça dans les bois à l’Est sans avoir attiré l’attention de qui que ce soit. Elefria prit la tête mais la jeune elfe leur  indiqua son inquiétude : il faudrait 10h de marche pour rejoindre Omyantel , impossible d’y arriver avant la nuit.

Quine et Annasthea se dévisagèrent catastrophée, elles n’avaient pas envisagé ce fait.

« Il faudra se résoudre à trouver un abri sûr pour passer la nuit quelque part sur le chemin »

« j’m’en occuperait » dit Calidor nonchalamment en dégustant un biscuit au miel.

La marche se poursuivit et l’après-midi défila.

Le Chêne Rouge



Intriguée par la disparition de la délégation humaine, Annasthea prit soin durant tout le trajet d’essayer de repérer chaque indice de leur passage. Alors que le soleil déclinait, elle vit des traces.

« Ici regardez, ça va vers cette direction» dit l’archère arcanique

« C’est la Petite Corne », c’est une vallée isolée, il y a de nombreuses ruines par-là » expliqua Elefria.

Le groupe avança et découvrit une scène de combat. Trois cadavres gisaient au sol. Elefria paniquée se précipita pour voir ce qu’il en était mais c’était trois humains, elle indiqua cependant qu’elle pensait qu’ils étaient du village.

Quine se pencha pour examiner les corps

« Ces deux-là ont été écrasés par une force monstrueuse, je parie que tous les os de leurs corps sont en morceaux » dit la prêtresse. « Et celui-là semble avoir été transpercé de toutes parts par des objets perforants » poursuivit-elle en désignant le troisième cadavre.

« Peut-être les épineux ? » proposa Lotharo.

« Peut-être… Mais les blessures sont plus profondes et je ne trouve aucune épine dans les plaies » répondit Quine

« Regardez ces traces, elles sont gigantesques ». interrompit Calidor. Le barbare désigna une empreinte massive sur le sol puis une autre. Elle semblait allez dans la même direction que trois paires d’empreinte différentes.

« Ils se sont enfuis et ont été poursuivis » énonça calmement Annasthea.

« Par Corellon ! Dornil ! Il est en danger, il faut le retrouver » supplia Elefria paniquée.

Tout le monde fixa avec inquiétude le soleil qui avait atteint la ligne d’horizon.

« Il faut partir maintenant alors. La nuit va tomber » dit Lotharo.

« Pas question, pas avant d’avoir donné à ces gens une sépulture décente » objecta Quine.

« Mais pourquoi ? Ce n’est pas gentil pour les animaux de les priver de repas, on devrait les laisser comme ça. » Dit Calidor

« Calidor Eldeneth Eaucalme !! » Cria Quine indignée les mains sur les hanches avant de pointer un doigt accusateur sur le barbare. « Ton manque d’empathie me consterne ! Comment peux-tu mépriser ainsi la dignité des êtres qui baignent dans la douce lumière de Corellon ?! »

Les autres se regardèrent avant de soupirer. Pas la peine de discuter lorsqu’elle devenait hystérique comme ça. Snaefried et Lotharo ramassèrent des cailloux pour des obsèques forestières. En vingt minutes  les trois corps furent assemblés et recouverts de pierres et de branchages avec une pile de cailloux en guise de stèle. La prêtresse prononça quelques paroles en leur honneur.

Puis le groupe fixa la rouge couronne du crépuscule et le dernier quart de disque du soleil encore visible derrière les montagnes. Il fallait faire vite. Ils remontèrent la piste des rescapés. En suivant cette piste ils découvrirent un chemin qui montait une falaise boisée. C’était presque une corniche sur la fin et cela déboucha sur une sorte de plateau plat. Ils traversèrent une rangée d’arbres et débouchèrent dans une petite clairière abritant les restes d’une tour dont le sommet avait été détruit. Nul ne savait depuis combien de temps ce bâtiment était à l’abandon.

« Certainement une construction humaine, ça manque de grâce » énonça Annasthea

« Elles sont très anciennes » renchérit Elefria.

Quine leur intima le silence et se concentra. Elle fit signe à tous qu’elle avait entendu des bruits dans la tour.

Sans attendre, Elefria courut vers la tour, les autres firent les gros yeux mais ils n’avaient plus le choix et se décidèrent à la suivre.

« Ohé Dornil ! C’est toi ?! C’est moi Elefria ! »

Une voix tremblante répondit depuis l’intérieur de la tour.

« Elefria ? Vous venez du village ?! ». Ce n’était pas la voix de Dornil, mais l’interlocuteur semblait avoir reconnu le nom de la jeune elfe.

L’homme semble soulagé d’entendre une voix amicale mais il cria avec un accent de panique :

 « v-vous devriez vite entrer avant qu’il ne revienne. Nous…Nous avons essayé de sortir, mais même en journée il est là… il nous maintient ici, nous sommes sans nourriture depuis 3 jours. Dornil est mal en point. Nous avons mis un tas de gravats… et tout ce qu’on a pu trouvé devant la porte pour la bloquer. Ca va prendre un moment avant qu’on puisse vous ouvrir mais peut être que nous pourrons…. »

 Il n’eut  pas le temps de finir sa phrase qu’un fracas immense se fit entendre. Les arbres à gauche furent violemment secoués. Une masse énorme émergea de la lisière.

 « Par… Par Chauntéa il est là…. » Fuyez ! Fuyez ! Hurla  la voix derrière la meurtrière

 Dans les derniers rayons d’un soleil rougeoyant, un arbre semblant se mouvoir de lui-même avança dans la clairière directement vers le groupe. Il faisait au moins 10 mètres de haut et semblait avoir une forme vaguement humanoïde. Son feuillage était d’un rouge automnal mais même son bois était rougeâtre. Même par rapport au tertre errant qu’ils avaient déjà affronté, cet adversaire semblait énorme. Le combat s’annonçait dangereux.

 

mercredi 16 décembre 2020

Compte rendu de partie D&D5 : La Nuit tombe sur Ambrebois - 1

 Nous avons entamé une nouvelle partie avec mon groupe de joueurs et la fameuse "Compagnie du Hibou Argenté". Le Scénario, intitulé "La Nuit tombe sur Ambrebois" fait suite à celui des "Monolithes de Gwynfiran"

 

La Nuit tombe sur Ambrebois

Compte-rendu n°1 – partie du 14 décembre 2020

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.


L’Histoire jusqu’ici

Quatre mois s’étaient écoulés depuis que la Compagnie du Hibou a vaincu le Prince Marchand Valestar et détruit les sinistres monolithes de Gwynfiran. Les aventuriers retournèrent à Solaun et la disparition de Valestar causa des remous dans la capitale de la République. Inconscients du rôle honteux joué par le défunt Prince Marchant dans la découverte des Monolithes, les autorités et le peuple de Solaun lui avaient accordé des funérailles nationales. Les aventuriers avaient confirmé la mort d’Eryn, la femme de Valestar et bien que la part qu’ils ont pris dans cette trouble affaire ait suscité les rumeurs et les soupçons, ils n’ont pas été inquiétés plus avant.

Depuis lors, nos amis se sont accordés un juste repos. Quine, a engagé ses avoirs dans la construction d’un autel dédié à Corellon Larethian et la location d’une salle de prière. Grâce à ses prêches emplis de conviction, la prêtresse a réussi à réunir une assemblée conséquente de fidèles parmi la population elfique de la cité.

Annasthea Serindë poursuivit sa quête de l’Histoire des elfes, elle a passé le plus clair de son temps à la bibliothèque de Solaun, constatant que les liens entre les elfes et les humains étaient riches et plus proches qu’actuellement du temps de l’ancienne dynastie Orlentar. De nombreux écrits ont pu être conservés.

Lotharo de son côté fit également des recherches, mais sur un tout autre sujet. Sa curiosité débordante l’a conduit sans qu’il ne s’en rende complètement compte, à glaner des informations sur l’Aghna Gruul et le Royaume Lointain. Fasciné par les écrits impies dont il n’a fait qu’entrevoir les vérités lors de la quête des monolithes, le chantelame est encore loin d’en saisir la portée. Mais il est avide d’en savoir plus.

Snaefried a repris sa routine Solaunienne. Mais cette fois, l’ambitieuse roublarde a souhaité passer à la vitesse supérieure. Elle a investi son or dans un réseau secret de contrebande. Actuellement, elle débute et n’a que quelques employés, indics et rabatteurs, mais cela progresse. Toutefois elle soupçonne que la guilde des voleurs l’a peut-être déjà repérée.

Calidor pour sa part ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Il sait, LUI, que leur victoire sur les lapins garous n’est que temporaire. Qu’ils rôdent dans l’ombre et menacent la paix sur terre. Il a donc rencontré des gens de bien, des gens illuminés, des gens qui savent, comme lui. Et ensemble ils ont décidé de mettre sur pied une organisation destinée à lutter contre l’ennemi sournois. Le barbare a investi tous ses gages dans cette entreprise mais il sait, lui, que c’est une nécessité vitale. Il n’a plus eu de nouvelle de la personne à qui il a confié son argent. Il espère qu’elle n’a pas été retrouvée par les lapins garous…

 

***

En une journée ordinaire dans la vie de la cité, Le sergent Lorn « Nez de cochon » entra dans la taverne du hibou argenté pour rencontrer ses célèbres occupants.

Il venait les informer que le ministre de l’intérieur, Lord Drystan souhaite les rencontrer. Il demanda également à parler à Snaefried, mais ses compagnons ne savait pas où elle était.

«  Bon dommage, j’avais … quelques questions à lui poser ». dit il de sa voix nasillarde.

Une fois le sergent de ville reparti, la porte s’ouvrit et un tonneau sur pattes fit son entrée. Il se posa devant les compagnons et la tête de Snaefried en sortit.

« Ouf, je l’ai évité celui-là. Il voulait quoi ? ».

Rendez-vous chez Lord Drystan



Les aventuriers se présentèrent à la tour de la garde sur leur trente et un. Snaefried s’était grimée en druide, elle était méconnaissable avec sa cape de feuilles, son bonnet surmonté de branche de sapins et son bâton de chêne. Les autres se demandaient cependant la raison de ce choix….

Et cela ne rata pas. Alors que le reste du groupe passa le contrôle à l’entrée du château, la roublarde fut refoulée

« Eh toi ! Pas de mendiant ici ! Dégage ! »

Heureusement pour elle, Lotharo arriva rapidement à la rescousse

« Comment osez-vous insulter l’archidruide !? C’est un membre éminent de notre compagnie qui a été dument  invitée par Lord Drystan ! Votre nom et celui de votre supérieur je vous prie.»

Le garde n’en mena pas large et se confondit en excuses.

Le groupe passa la cour et monta les escaliers en direction de  l’administration.

Lord Drystan les accueillit dans son bureau.

 « La Compagnie du Hibou. Enfin nous nous rencontrons. Vous êtes devenus célèbres. J’aurais une mission à vous confier. Comme vous le savez, la guerre contre le Sultanat de Parlak mobilise beaucoup de nos ressources et j’ai besoin de compétences telles que les vôtres pour résoudre un problème bien étrange. »



Il s’adressa à son page :

« Alsteir, allez le chercher je vous prie ».

 

Quelques instants plus tard un homme grand, bien bâti et à la barbe fournie fait son entrée. Il semble avoir subi les affres d’un violent combat si vous en jugez par la canne sur laquelle il s’appuie et les cicatrices sur son front.

 

« Voici Gorfrey. Il est venu pour solliciter notre aide pour la colonie d’Ambrebois sur la frontière de la Haute-Forêt. Ambrebois est un village de bucherons isolé dans les bois. Gorfrey, pouvez-vous dire à ces personnes ce qui vous a amené ici, je vous prie ?»

 

« Oui Messire. Notre village fait depuis plusieurs jours l’objet d’un harcèlement continuel. D’abord il y a eu des disparitions et des meurtres et maintenant toute la forêt semble vouloir notre mort. Des animaux et des créatures étranges sortent des frondaisons à la nuit tombée comme enragées, elles se jettent sur les gens, tentent d’entrer dans les maisons pour tuer quiconque se trouve sur leur

chemin. Beaucoup sont déjà morts ou blessés. Lorsque j’ai quitté la ville les attaques devenaient de plus en plus récurrentes. Le bourgmestre Avedrus, le capitaine Dederick et le Vicaire Gibelin sont désemparés. Ils nous ont envoyé mes compagnons et moi chercher de l’aide. Avant de sortir de la forêt nous avons été attaqués de nuit par des loups enragés, des sangliers et un Ours énorme. Mes amis y sont restés, j’ai pu m’enfuir en attrapant au vol le cheval effrayé d’un d’eux. Je vous en prie il faut faire quelque chose, nos familles sont en danger !! »

 

Annasthea était interloquée : qu’est ce qui pouvait avoir causé cela ? Son premier réflexe fut de soupçonner que des humains aient causé une grave offense envers la forêt, mais Gorfrey protesta que non. Il était cependant évident que les relations avec les elfes n’étaient pas toujours roses.  L’archère arcanique considérait la Haute-Forêt comme son foyer, et si elle était heureuse de pouvoir y retourner, elle ne goûtait guère de devoir aller dans une colonie humaine dont elle désapprouvait l’existence.

 

Drystan proposa la somme de 600 PO par tête pour la mission. Les aventuriers devront cependant partir au plus vite car il faut au moins 3 jours à cheval pour atteindre Ambrebois. Sur place leur mission sera de solutionner le problème ou de lui faire un rapport impliquant l’envoi de troupes en dernier recours.  Drystan leur confia également un sceau d’Intendance qui les nommait officiellement Commissaires de l’intendant avec des pouvoirs d’enquête. Cela ne leur donnait pas le droit de commander au bourgmestre ou au capitaine de la garde ni de prendre le commandement de la Colonie, simplement à réquisitionner toute ressources raisonnables pour les besoins de leur mission et à interroger qui bon leur semble). Gorfrey annonce qu’il les accompagnera.

Voyage vers Ambrebois



Après avoir organisé leur voyage, la Compagnie du Hibou Argenté pris la direction du nord, à travers la passe aux chèvres, puis en direction de la Haute-Forêt. Cela leur donna un sentiment de déjà-vu car ils avaient foulé cette route il y a quatre mois à la poursuite d’Eryn et de Lyran.

Le voyage se passa sans encombre. Nos amis s’accordant sur le chemin une halte à Gwynfiran où ils furent reçu comme des héros et purent bénéficier du gîte et du couvert gracieusement.

Au troisième jour ils s’enfoncèrent dans la forêt et quatre heures plus tard ils firent halte près d’un ruisseau pour déjeuner.

« C’est bizarre » dit Lotharo. C’est étrangement calme. «Je me faisais la même réflexion. Nous n’avons croisé ni aperçu quasiment aucun animal. Il y a définitivement quelque chose qui cloche » renchérit Annasthea.

C’est alors qu’ils entendirent des jappements et des hurlements. Quelques instants plus tard 4 loups gris apparurent sur une colline proche. Ils semblaient malingres et fixèrent intensément le groupe.

Mal à l’aise, les aventuriers mirent fin à leur pause et reprirent leur route tandis que les canidés disparaissaient à leur vue.

Environ quatre heures plus tard le groupe arriva en vue d’Ambrebois. Le bucolique village s’était retranché derrière une palissade encore en construction.

Les bâtiments extérieurs étaient visiblement à l’abandon, à l’exception de la scierie qui était fortement gardée. Que cela soit sur la palissade ou à la scierie les gardes regardèrent le groupe avec un air hagard. Ils portaient tous des boucliers et scrutaient autant le ciel que les bois. 

A leur arrivée en ville les aventuriers drainèrent une foule nombreuse. Les attitudes qui se lisaient sur les visages étaient mitigées. Certains étaient plein d’espoir, d’autre déçus et un troisième groupe semblaient franchement hostile.

Au moins, la femme de Gorfrey fut heureuse de revoir son mari. Elle fendit la foule pour se jeter dans ses bras. Les épouses de ses deux compagnons n’eurent pas cette chance. Accourues aux nouvelles elles fondirent en larmes à l’annonce de leur mort.

Un homme aux cheveux rasés et portant une armure lourde accompagné de deux garde se fraya un chemin vers les nouveaux arrivants. Il se présenta comme le capitaine Dederick. Nos amis se présentèrent et lui montrèrent leur sceau d’intendance.

« Content de voir que la mère-patrie nous envoie du soutien » dit-il sur un ton mi-sérieux mi-grinçant.

« Hé Dederick » hurla un homme dans la foule « Je croyais qu’on avait demandé des soldats pour aller montrer de quel bois on se chauffe à ces elfes ? Et on nous en envoie 4 de plus ?! »

« Ferme là Dregon ! Le sceau est officiel. Fiche le camp d’ici !»

Toujours taquin, Lotharo ajouta :

« Tu veux peux être nous le dire en face ? »

L’homme ne se laissa pas démonter et s’avança au premier rang.

« J’ai pas peur de vous. Toute cette merde on sait très bien que c’est de la sorcellerie elfique. Vous et vos petits amis druides vous avez concocté ça pour nous chasser mais on se laissera pas faire ! »

« Il suffit ! Rentrez chez vous ! On aura bien assez à faire cette nuit. » hurla le capitaine excédé.

« Venez nous devons voir le bourgmestre ». Ajouta-t-il aux aventuriers

Ambrebois



« Comment cela se passe ici ? Pourquoi scrutent-ils le ciel vos hommes ?  » Dit Lotharo à Dederick

« Parce que toute la putain de forêt veut notre mort. Les attaques sont quotidiennes. Il y en a une ou deux toutes les nuits. Même les insectes et les oiseaux s’y mettent. Au moins quand on aura terminé cette fichue barricade ça repoussera les quadrupèdes. J’avais dit au bourgmestre qu’on aurait dû construire ça plus tôt. Comme vous voyez c’est de pire en pire : maintenant j’ai des agités qui commencent à souffler sur les braises de la rébellion »

***

Le groupe entra dans une grande longère de bois servant à la fois de salle des fêtes et de salle du conseilLe bourgmestre les y attendait, assis derrière un bureau. C’était un petit homme nerveux qui épongeait régulièrement son front à leur approche. On le sentait dépassé. Il était accompagné d’un jeune homme aux cheveux mi- longs en tenue de combat qu’il présenta comme le vicaire Gibelin de Chauntéa.

 « Nous sommes si heureux de vous voir » dit Avedrus plein d’espoir « la situation ici est terrible. Tous les animaux en ont après nous. » Il expliqua que les problèmes avaient commencé il y a 15 jours par des disparitions puis c’est monté crescendo. Désormais c’est l’état de siège. La grogne monte, beaucoup de gens accusent les elfes d’avoir propagé une magie sur la faune et la flore pour chasser les humains.

« Avez-vous  fait quelque chose pour susciter une telle réaction ? Coupé trop d’arbres ? Piller des tombes ? » dit Annasthea un poile inquisitrice.

« Non non rien de tout ça. » se defendit Avedrus.

«  Jusque-là les rapports étaient compliqués mais non violent avec les elfes. Mais…hem il y a eu un esclandre il y a 4 jours. » ajouta-t-il.

« Comment ça ? » dit Quine soupçonneuse.

Le Bourgmestre rougit et baissa la tête.

Il expliqua que des habitants en colère s’en étaient pris à 3 elfes qui venaient habituellement commercer au village. Ces trois elfes se nommaient Elefria, Mirial et Dornil. Elefria etait la nièce de Findril le chef elfe.  La foule avait commencé à s’échauffer, encouragée notamment par un homme amer du nom de Dregon

 

«  celui que vous avez eu le plaisir de rencontrer dehors » précisa Dederick.

 

Le bourgmestre expliqua que Dregon avait perdu son fils disparu 3 jours auparavant dans les bois lors d’une chasse. Il avait toujours eu maille à partir avec les elfes à cause de sa coupe de bois litigieuse et il a de surcroît dû abandonner son exploitation à l’extérieur. Il est donc très remonté et s’est constitué des partisans qui imputent tout ça « aux elfes et à leurs copains druides ».

 

Le bourgmestre a fait extraire  les elfes par les gardes avant que ça ne dégénère et les a mis dans la prison mais le dénommé Mirial s’est enfui avant d’être enfermé. Au départ c’était plus pour leur propre sécurité car ils avaient été frappés et des gens faisait le pied de grue devant la caserne en les insultant. Ça s’était ensuite calmé et Dornil avait proposé de conduire une délégation à Omyandel pour régler la question et prouver leur bonne foi. 5 chasseurs menés par Ackner un conseiller très respecté d’Ambrebois étaient partis avec lui… et ne sont jamais revenus.

 

La tension est donc à remont et les aventuriers ont l’impression que le bourgmestre gardait aussi Elefria comme otage au cas où…

 

« C’est vraiment une idée ridicule. Nous voulons parler à cette elfe. » S’indigna Quine

 

« Oui… euh, Dederick, vous les conduirez à Elefria » répondit Avedrus

 

Avant de prendre congé, Gibelin précisa pour répondre à leurs interrogations concernant le pillage de tombe, qu’il y avait régulièrement des aventuriers qui faisaient halte dans le village avant de poursuivre plus au nord pour explorer les différentes ruines de la Haute-Forêt.  Un jeune homme appelé Jaroy était venu il y a 15 jours en ville. Il s’est ravitaillé dans le but d’explorer des ruines dans le Val Muet. Une piste intéressante pour nos aventuriers.

 

Calidor, Snaefried  et Lotharo se rendirent à la périphérie du village.

 

Un groupe de villageois creusait des trous pour des pièges. Snaefried se proposa d’aller les conseiller.

 

Les cadavres de la nuit dernière avaient été entassés par les gardes. L’odeur émanant du charnier était déjà bien nauséabonde. En inspectant les corps Lotharo remarqua que l’odeur provenait en fait d’un liquide noir visqueux qui suintait des naseaux des victimes.

« tiens tiens » fit le chantelame en recueillant un échantillon dans une fiole. Après avoir examiné deux autres corps il remarqua que tous étaient très amaigris, voir rachitiques pour certains, comme les loups qu’ils avaient vu en arrivant. Et tous portaient à un endroit une tache noire nécrosée en forme de main. Il montra sa découverte à Calidor.

 

Le barbare examina ces éléments et exclut immédiatement l’hypothèse de la maladie.

 

« C’est pas très très naturel tout ça ». fit-il.

 

Il utilisa tout de même ses sens magique sur le liquide qui lui confirma une faible aura nécromantique. Ces animaux étaient victimes d’un envoûtement. Mais par qui ?

 

***

 

Quine pendant ce temps fut conduit à la caserne où elle put s’entretenir avec Elefria la jeune elfe emprisonnée.

 

« Vous allez bien ?» fit la prêtresse.


« J’ai été bien traitée si c’est ce que vous voulez savoir. Je m’attendais à voir mon père ou quelqu’un du clan. Je ne vous connais pas » déclara Elefria

 

« Mes compagnons et moi sommes venus enquêter sur ces problèmes » dit Annasthea

 

 «  Alors vous devriez savoir que nous ne sommes pour rien dans ce qui s’est passé. Nous aussi nous sommes victimes. J’ai commercé avec ces gens en toute bonne foi, je pensais pouvoir tisser un lien et  on nous a frappé. Dornil a essayé de leur prouver sa bonne fois en conduisant la délégation humaine vers Omyantel. Maintenant il doit être mort. Et à présent c’est encore pire. Je les entends dire que nous aurions pendu la délégation aux arbres. Jamais mon père ne ferait ça. »

 

« En ce cas aidez-nous à le prouver ! Nous voulons rencontrer votre père. Et peut-être pourrons nous découvrir ce qui s’est passé et trouver une solution. Si vous nous conduisez à lui nous avons autorité pour libérer. Vous ne devez pas vous excuser d’avoir voulu faire le bien.» plaida Quine

 

La jeune fille fut touchée par la sincérité qui transpirait de la voix de la prêtresse et elle accepta de les conduire.

 

« Enfin. Il faudra d’abord passer la nuit » dit Elefria.

Quand vient la nuit



Annasthea s’occupa de leur prendre des chambres à l’auberge du Satyre Rieur.

Les villageois qui travaillaient à l’extérieur rentrèrent aussi et Snaefried bondit hors de sa tranchée en s’époussetant. Le garde à côté de Lotharo lui dit qu’il faudrait retourner au village. La nuit allait arriver et ça se passe la nuit. Le chantelame  se releva et fixa pensivement les bois.

 

Comme si quelqu’un avait répondu à ses pensées Lotharo entendit une voix derrière lui :

 

« Quand vient la nuit, y a d’abord qu’ le silence. Puis ce vent bizarre et la brume qui entoure la lisière des bois. Lorsque ce chant étrange retentit ça signifie le début de l’attaque. Après, ils jaillissent de tous les côtés : ours, loups, corbeaux, élans, insectes. On les dirait tous possédés ! »

 

Un vieil homme une chope à la main se tenait derrière lui profitant des derniers rayons du soleil.

 

« Vous connaissez le coin l’ancêtre ? » fit Lotharo.

 

 « Un peu, grandes oreilles» fit le vieux. « Vous voulez savoir quoi ? »

 

« Ils sont où ces druides ? » dit Lotharo.

 

« Sait pas. La plupart du temps ils évitent tout contact, mais certaines personnes à l’allure sauvage v’naient parfois au village. Mais ils n’ont plus été aperçus depuis un bon moment. De toute manière aucune de ces personnes ne s’est jamais présentées comme tel, alors comment savoir si c’était vraiment des druides ? Seul le rôdeur Wrogan pourrait les connaître mais personne ne l’a vu lui non plus. Avec tout ce cirque, personne n’a osé aller voir dans sa cabane du vallon gris ce qu’il était advenu de lui. Toute façon, les druides n’ont pas bonne presse non plus. Aussi mauvaise que les elfes et la vieille sorcière pour tout dire»

 

« Une sorcière ? » fit Lotharo intrigué

 

« Oui Maghra. Mon avis c’est qu’elle pas plus sorcière que j’suis sobre à la sortie d’la taverne. Sûr qu’elle est bizarre et qu’elle se mélange pas avec nous. Y a un paquet de gens au village qui disent que c’est elle qui a lancé une malédiction. Mais la fois où j’ai eu une blessure infectée et que le curé était pas là, j’tait bien content qu’elle s’occupe de mon cas. » Poursuivit le vieux

 

« Et elle habite où cette dame ? » répondit  Lotharo curieux

 

«  Au Creux de Gorelune mon bon. Au fait moi c’est Dunran, gars » répondit le vieux.

 

« Lotharo. Enchanté. Vous reprenez une choppe ? ».

 

« J’dis jamais non. »

 

***

 

Après un dîner rapide. Le groupe décida en accord avec le capitaine Dederick de prendre en charge un secteur non barricadé.

 

« Donc au nord se trouve Dregon et sa clique… Franchement je n’ai aucune envie de mourir pour défendre ces crevures. Je propose l’Ouest » dit Lotharo. Personne n’y vit d’objection. »

 

Ils sortirent prendre position. Au bout d’une heure le  silence devint oppressant. Puis une heure plus tard un vent se leva. Pour Calidor, ce n’était pas naturelle. La forêt semblait retenir son souffle puis des grognements, des brames et des hurlements de différents animaux se firent entendre au loin.

 

Une pluie fine se mit à tomber et des éclairs annoncèrent un orage au loin. Le concert de hurlements se fit plus fort et le vent  souffla avec plus de vigueur.

 

Puis ils entendirent le chant. Une mélopée semblant venir de toutes les directions. Pour nos amis, ce chant était dérangeant et puissant. Annasthea cru discerner des paroles proches du Sylvain. Cela ressemblait fort à l’incantation d’un sort. Quelqu’un lançait une malédiction.

 

« C’est exactement comme l’a dit le vieux » murmura Lotharo pour lui-même.

 

Comme pour appuyer cette terrible déduction des dizaines de paires d’yeux apparurent à la lisière des arbres.

 

Et l’attaque fut déclenchée.

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Comme tous les ans j'ai fais un petit diorama pour la bourse aux figurines de Soultz. Cette année ce fut du Napoléonien avec la bataille...