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mercredi 16 décembre 2020

Compte rendu de partie D&D5 : La Nuit tombe sur Ambrebois - 1

 Nous avons entamé une nouvelle partie avec mon groupe de joueurs et la fameuse "Compagnie du Hibou Argenté". Le Scénario, intitulé "La Nuit tombe sur Ambrebois" fait suite à celui des "Monolithes de Gwynfiran"

 

La Nuit tombe sur Ambrebois

Compte-rendu n°1 – partie du 14 décembre 2020

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.


L’Histoire jusqu’ici

Quatre mois s’étaient écoulés depuis que la Compagnie du Hibou a vaincu le Prince Marchand Valestar et détruit les sinistres monolithes de Gwynfiran. Les aventuriers retournèrent à Solaun et la disparition de Valestar causa des remous dans la capitale de la République. Inconscients du rôle honteux joué par le défunt Prince Marchant dans la découverte des Monolithes, les autorités et le peuple de Solaun lui avaient accordé des funérailles nationales. Les aventuriers avaient confirmé la mort d’Eryn, la femme de Valestar et bien que la part qu’ils ont pris dans cette trouble affaire ait suscité les rumeurs et les soupçons, ils n’ont pas été inquiétés plus avant.

Depuis lors, nos amis se sont accordés un juste repos. Quine, a engagé ses avoirs dans la construction d’un autel dédié à Corellon Larethian et la location d’une salle de prière. Grâce à ses prêches emplis de conviction, la prêtresse a réussi à réunir une assemblée conséquente de fidèles parmi la population elfique de la cité.

Annasthea Serindë poursuivit sa quête de l’Histoire des elfes, elle a passé le plus clair de son temps à la bibliothèque de Solaun, constatant que les liens entre les elfes et les humains étaient riches et plus proches qu’actuellement du temps de l’ancienne dynastie Orlentar. De nombreux écrits ont pu être conservés.

Lotharo de son côté fit également des recherches, mais sur un tout autre sujet. Sa curiosité débordante l’a conduit sans qu’il ne s’en rende complètement compte, à glaner des informations sur l’Aghna Gruul et le Royaume Lointain. Fasciné par les écrits impies dont il n’a fait qu’entrevoir les vérités lors de la quête des monolithes, le chantelame est encore loin d’en saisir la portée. Mais il est avide d’en savoir plus.

Snaefried a repris sa routine Solaunienne. Mais cette fois, l’ambitieuse roublarde a souhaité passer à la vitesse supérieure. Elle a investi son or dans un réseau secret de contrebande. Actuellement, elle débute et n’a que quelques employés, indics et rabatteurs, mais cela progresse. Toutefois elle soupçonne que la guilde des voleurs l’a peut-être déjà repérée.

Calidor pour sa part ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Il sait, LUI, que leur victoire sur les lapins garous n’est que temporaire. Qu’ils rôdent dans l’ombre et menacent la paix sur terre. Il a donc rencontré des gens de bien, des gens illuminés, des gens qui savent, comme lui. Et ensemble ils ont décidé de mettre sur pied une organisation destinée à lutter contre l’ennemi sournois. Le barbare a investi tous ses gages dans cette entreprise mais il sait, lui, que c’est une nécessité vitale. Il n’a plus eu de nouvelle de la personne à qui il a confié son argent. Il espère qu’elle n’a pas été retrouvée par les lapins garous…

 

***

En une journée ordinaire dans la vie de la cité, Le sergent Lorn « Nez de cochon » entra dans la taverne du hibou argenté pour rencontrer ses célèbres occupants.

Il venait les informer que le ministre de l’intérieur, Lord Drystan souhaite les rencontrer. Il demanda également à parler à Snaefried, mais ses compagnons ne savait pas où elle était.

«  Bon dommage, j’avais … quelques questions à lui poser ». dit il de sa voix nasillarde.

Une fois le sergent de ville reparti, la porte s’ouvrit et un tonneau sur pattes fit son entrée. Il se posa devant les compagnons et la tête de Snaefried en sortit.

« Ouf, je l’ai évité celui-là. Il voulait quoi ? ».

Rendez-vous chez Lord Drystan



Les aventuriers se présentèrent à la tour de la garde sur leur trente et un. Snaefried s’était grimée en druide, elle était méconnaissable avec sa cape de feuilles, son bonnet surmonté de branche de sapins et son bâton de chêne. Les autres se demandaient cependant la raison de ce choix….

Et cela ne rata pas. Alors que le reste du groupe passa le contrôle à l’entrée du château, la roublarde fut refoulée

« Eh toi ! Pas de mendiant ici ! Dégage ! »

Heureusement pour elle, Lotharo arriva rapidement à la rescousse

« Comment osez-vous insulter l’archidruide !? C’est un membre éminent de notre compagnie qui a été dument  invitée par Lord Drystan ! Votre nom et celui de votre supérieur je vous prie.»

Le garde n’en mena pas large et se confondit en excuses.

Le groupe passa la cour et monta les escaliers en direction de  l’administration.

Lord Drystan les accueillit dans son bureau.

 « La Compagnie du Hibou. Enfin nous nous rencontrons. Vous êtes devenus célèbres. J’aurais une mission à vous confier. Comme vous le savez, la guerre contre le Sultanat de Parlak mobilise beaucoup de nos ressources et j’ai besoin de compétences telles que les vôtres pour résoudre un problème bien étrange. »



Il s’adressa à son page :

« Alsteir, allez le chercher je vous prie ».

 

Quelques instants plus tard un homme grand, bien bâti et à la barbe fournie fait son entrée. Il semble avoir subi les affres d’un violent combat si vous en jugez par la canne sur laquelle il s’appuie et les cicatrices sur son front.

 

« Voici Gorfrey. Il est venu pour solliciter notre aide pour la colonie d’Ambrebois sur la frontière de la Haute-Forêt. Ambrebois est un village de bucherons isolé dans les bois. Gorfrey, pouvez-vous dire à ces personnes ce qui vous a amené ici, je vous prie ?»

 

« Oui Messire. Notre village fait depuis plusieurs jours l’objet d’un harcèlement continuel. D’abord il y a eu des disparitions et des meurtres et maintenant toute la forêt semble vouloir notre mort. Des animaux et des créatures étranges sortent des frondaisons à la nuit tombée comme enragées, elles se jettent sur les gens, tentent d’entrer dans les maisons pour tuer quiconque se trouve sur leur

chemin. Beaucoup sont déjà morts ou blessés. Lorsque j’ai quitté la ville les attaques devenaient de plus en plus récurrentes. Le bourgmestre Avedrus, le capitaine Dederick et le Vicaire Gibelin sont désemparés. Ils nous ont envoyé mes compagnons et moi chercher de l’aide. Avant de sortir de la forêt nous avons été attaqués de nuit par des loups enragés, des sangliers et un Ours énorme. Mes amis y sont restés, j’ai pu m’enfuir en attrapant au vol le cheval effrayé d’un d’eux. Je vous en prie il faut faire quelque chose, nos familles sont en danger !! »

 

Annasthea était interloquée : qu’est ce qui pouvait avoir causé cela ? Son premier réflexe fut de soupçonner que des humains aient causé une grave offense envers la forêt, mais Gorfrey protesta que non. Il était cependant évident que les relations avec les elfes n’étaient pas toujours roses.  L’archère arcanique considérait la Haute-Forêt comme son foyer, et si elle était heureuse de pouvoir y retourner, elle ne goûtait guère de devoir aller dans une colonie humaine dont elle désapprouvait l’existence.

 

Drystan proposa la somme de 600 PO par tête pour la mission. Les aventuriers devront cependant partir au plus vite car il faut au moins 3 jours à cheval pour atteindre Ambrebois. Sur place leur mission sera de solutionner le problème ou de lui faire un rapport impliquant l’envoi de troupes en dernier recours.  Drystan leur confia également un sceau d’Intendance qui les nommait officiellement Commissaires de l’intendant avec des pouvoirs d’enquête. Cela ne leur donnait pas le droit de commander au bourgmestre ou au capitaine de la garde ni de prendre le commandement de la Colonie, simplement à réquisitionner toute ressources raisonnables pour les besoins de leur mission et à interroger qui bon leur semble). Gorfrey annonce qu’il les accompagnera.

Voyage vers Ambrebois



Après avoir organisé leur voyage, la Compagnie du Hibou Argenté pris la direction du nord, à travers la passe aux chèvres, puis en direction de la Haute-Forêt. Cela leur donna un sentiment de déjà-vu car ils avaient foulé cette route il y a quatre mois à la poursuite d’Eryn et de Lyran.

Le voyage se passa sans encombre. Nos amis s’accordant sur le chemin une halte à Gwynfiran où ils furent reçu comme des héros et purent bénéficier du gîte et du couvert gracieusement.

Au troisième jour ils s’enfoncèrent dans la forêt et quatre heures plus tard ils firent halte près d’un ruisseau pour déjeuner.

« C’est bizarre » dit Lotharo. C’est étrangement calme. «Je me faisais la même réflexion. Nous n’avons croisé ni aperçu quasiment aucun animal. Il y a définitivement quelque chose qui cloche » renchérit Annasthea.

C’est alors qu’ils entendirent des jappements et des hurlements. Quelques instants plus tard 4 loups gris apparurent sur une colline proche. Ils semblaient malingres et fixèrent intensément le groupe.

Mal à l’aise, les aventuriers mirent fin à leur pause et reprirent leur route tandis que les canidés disparaissaient à leur vue.

Environ quatre heures plus tard le groupe arriva en vue d’Ambrebois. Le bucolique village s’était retranché derrière une palissade encore en construction.

Les bâtiments extérieurs étaient visiblement à l’abandon, à l’exception de la scierie qui était fortement gardée. Que cela soit sur la palissade ou à la scierie les gardes regardèrent le groupe avec un air hagard. Ils portaient tous des boucliers et scrutaient autant le ciel que les bois. 

A leur arrivée en ville les aventuriers drainèrent une foule nombreuse. Les attitudes qui se lisaient sur les visages étaient mitigées. Certains étaient plein d’espoir, d’autre déçus et un troisième groupe semblaient franchement hostile.

Au moins, la femme de Gorfrey fut heureuse de revoir son mari. Elle fendit la foule pour se jeter dans ses bras. Les épouses de ses deux compagnons n’eurent pas cette chance. Accourues aux nouvelles elles fondirent en larmes à l’annonce de leur mort.

Un homme aux cheveux rasés et portant une armure lourde accompagné de deux garde se fraya un chemin vers les nouveaux arrivants. Il se présenta comme le capitaine Dederick. Nos amis se présentèrent et lui montrèrent leur sceau d’intendance.

« Content de voir que la mère-patrie nous envoie du soutien » dit-il sur un ton mi-sérieux mi-grinçant.

« Hé Dederick » hurla un homme dans la foule « Je croyais qu’on avait demandé des soldats pour aller montrer de quel bois on se chauffe à ces elfes ? Et on nous en envoie 4 de plus ?! »

« Ferme là Dregon ! Le sceau est officiel. Fiche le camp d’ici !»

Toujours taquin, Lotharo ajouta :

« Tu veux peux être nous le dire en face ? »

L’homme ne se laissa pas démonter et s’avança au premier rang.

« J’ai pas peur de vous. Toute cette merde on sait très bien que c’est de la sorcellerie elfique. Vous et vos petits amis druides vous avez concocté ça pour nous chasser mais on se laissera pas faire ! »

« Il suffit ! Rentrez chez vous ! On aura bien assez à faire cette nuit. » hurla le capitaine excédé.

« Venez nous devons voir le bourgmestre ». Ajouta-t-il aux aventuriers

Ambrebois



« Comment cela se passe ici ? Pourquoi scrutent-ils le ciel vos hommes ?  » Dit Lotharo à Dederick

« Parce que toute la putain de forêt veut notre mort. Les attaques sont quotidiennes. Il y en a une ou deux toutes les nuits. Même les insectes et les oiseaux s’y mettent. Au moins quand on aura terminé cette fichue barricade ça repoussera les quadrupèdes. J’avais dit au bourgmestre qu’on aurait dû construire ça plus tôt. Comme vous voyez c’est de pire en pire : maintenant j’ai des agités qui commencent à souffler sur les braises de la rébellion »

***

Le groupe entra dans une grande longère de bois servant à la fois de salle des fêtes et de salle du conseilLe bourgmestre les y attendait, assis derrière un bureau. C’était un petit homme nerveux qui épongeait régulièrement son front à leur approche. On le sentait dépassé. Il était accompagné d’un jeune homme aux cheveux mi- longs en tenue de combat qu’il présenta comme le vicaire Gibelin de Chauntéa.

 « Nous sommes si heureux de vous voir » dit Avedrus plein d’espoir « la situation ici est terrible. Tous les animaux en ont après nous. » Il expliqua que les problèmes avaient commencé il y a 15 jours par des disparitions puis c’est monté crescendo. Désormais c’est l’état de siège. La grogne monte, beaucoup de gens accusent les elfes d’avoir propagé une magie sur la faune et la flore pour chasser les humains.

« Avez-vous  fait quelque chose pour susciter une telle réaction ? Coupé trop d’arbres ? Piller des tombes ? » dit Annasthea un poile inquisitrice.

« Non non rien de tout ça. » se defendit Avedrus.

«  Jusque-là les rapports étaient compliqués mais non violent avec les elfes. Mais…hem il y a eu un esclandre il y a 4 jours. » ajouta-t-il.

« Comment ça ? » dit Quine soupçonneuse.

Le Bourgmestre rougit et baissa la tête.

Il expliqua que des habitants en colère s’en étaient pris à 3 elfes qui venaient habituellement commercer au village. Ces trois elfes se nommaient Elefria, Mirial et Dornil. Elefria etait la nièce de Findril le chef elfe.  La foule avait commencé à s’échauffer, encouragée notamment par un homme amer du nom de Dregon

 

«  celui que vous avez eu le plaisir de rencontrer dehors » précisa Dederick.

 

Le bourgmestre expliqua que Dregon avait perdu son fils disparu 3 jours auparavant dans les bois lors d’une chasse. Il avait toujours eu maille à partir avec les elfes à cause de sa coupe de bois litigieuse et il a de surcroît dû abandonner son exploitation à l’extérieur. Il est donc très remonté et s’est constitué des partisans qui imputent tout ça « aux elfes et à leurs copains druides ».

 

Le bourgmestre a fait extraire  les elfes par les gardes avant que ça ne dégénère et les a mis dans la prison mais le dénommé Mirial s’est enfui avant d’être enfermé. Au départ c’était plus pour leur propre sécurité car ils avaient été frappés et des gens faisait le pied de grue devant la caserne en les insultant. Ça s’était ensuite calmé et Dornil avait proposé de conduire une délégation à Omyandel pour régler la question et prouver leur bonne foi. 5 chasseurs menés par Ackner un conseiller très respecté d’Ambrebois étaient partis avec lui… et ne sont jamais revenus.

 

La tension est donc à remont et les aventuriers ont l’impression que le bourgmestre gardait aussi Elefria comme otage au cas où…

 

« C’est vraiment une idée ridicule. Nous voulons parler à cette elfe. » S’indigna Quine

 

« Oui… euh, Dederick, vous les conduirez à Elefria » répondit Avedrus

 

Avant de prendre congé, Gibelin précisa pour répondre à leurs interrogations concernant le pillage de tombe, qu’il y avait régulièrement des aventuriers qui faisaient halte dans le village avant de poursuivre plus au nord pour explorer les différentes ruines de la Haute-Forêt.  Un jeune homme appelé Jaroy était venu il y a 15 jours en ville. Il s’est ravitaillé dans le but d’explorer des ruines dans le Val Muet. Une piste intéressante pour nos aventuriers.

 

Calidor, Snaefried  et Lotharo se rendirent à la périphérie du village.

 

Un groupe de villageois creusait des trous pour des pièges. Snaefried se proposa d’aller les conseiller.

 

Les cadavres de la nuit dernière avaient été entassés par les gardes. L’odeur émanant du charnier était déjà bien nauséabonde. En inspectant les corps Lotharo remarqua que l’odeur provenait en fait d’un liquide noir visqueux qui suintait des naseaux des victimes.

« tiens tiens » fit le chantelame en recueillant un échantillon dans une fiole. Après avoir examiné deux autres corps il remarqua que tous étaient très amaigris, voir rachitiques pour certains, comme les loups qu’ils avaient vu en arrivant. Et tous portaient à un endroit une tache noire nécrosée en forme de main. Il montra sa découverte à Calidor.

 

Le barbare examina ces éléments et exclut immédiatement l’hypothèse de la maladie.

 

« C’est pas très très naturel tout ça ». fit-il.

 

Il utilisa tout de même ses sens magique sur le liquide qui lui confirma une faible aura nécromantique. Ces animaux étaient victimes d’un envoûtement. Mais par qui ?

 

***

 

Quine pendant ce temps fut conduit à la caserne où elle put s’entretenir avec Elefria la jeune elfe emprisonnée.

 

« Vous allez bien ?» fit la prêtresse.


« J’ai été bien traitée si c’est ce que vous voulez savoir. Je m’attendais à voir mon père ou quelqu’un du clan. Je ne vous connais pas » déclara Elefria

 

« Mes compagnons et moi sommes venus enquêter sur ces problèmes » dit Annasthea

 

 «  Alors vous devriez savoir que nous ne sommes pour rien dans ce qui s’est passé. Nous aussi nous sommes victimes. J’ai commercé avec ces gens en toute bonne foi, je pensais pouvoir tisser un lien et  on nous a frappé. Dornil a essayé de leur prouver sa bonne fois en conduisant la délégation humaine vers Omyantel. Maintenant il doit être mort. Et à présent c’est encore pire. Je les entends dire que nous aurions pendu la délégation aux arbres. Jamais mon père ne ferait ça. »

 

« En ce cas aidez-nous à le prouver ! Nous voulons rencontrer votre père. Et peut-être pourrons nous découvrir ce qui s’est passé et trouver une solution. Si vous nous conduisez à lui nous avons autorité pour libérer. Vous ne devez pas vous excuser d’avoir voulu faire le bien.» plaida Quine

 

La jeune fille fut touchée par la sincérité qui transpirait de la voix de la prêtresse et elle accepta de les conduire.

 

« Enfin. Il faudra d’abord passer la nuit » dit Elefria.

Quand vient la nuit



Annasthea s’occupa de leur prendre des chambres à l’auberge du Satyre Rieur.

Les villageois qui travaillaient à l’extérieur rentrèrent aussi et Snaefried bondit hors de sa tranchée en s’époussetant. Le garde à côté de Lotharo lui dit qu’il faudrait retourner au village. La nuit allait arriver et ça se passe la nuit. Le chantelame  se releva et fixa pensivement les bois.

 

Comme si quelqu’un avait répondu à ses pensées Lotharo entendit une voix derrière lui :

 

« Quand vient la nuit, y a d’abord qu’ le silence. Puis ce vent bizarre et la brume qui entoure la lisière des bois. Lorsque ce chant étrange retentit ça signifie le début de l’attaque. Après, ils jaillissent de tous les côtés : ours, loups, corbeaux, élans, insectes. On les dirait tous possédés ! »

 

Un vieil homme une chope à la main se tenait derrière lui profitant des derniers rayons du soleil.

 

« Vous connaissez le coin l’ancêtre ? » fit Lotharo.

 

 « Un peu, grandes oreilles» fit le vieux. « Vous voulez savoir quoi ? »

 

« Ils sont où ces druides ? » dit Lotharo.

 

« Sait pas. La plupart du temps ils évitent tout contact, mais certaines personnes à l’allure sauvage v’naient parfois au village. Mais ils n’ont plus été aperçus depuis un bon moment. De toute manière aucune de ces personnes ne s’est jamais présentées comme tel, alors comment savoir si c’était vraiment des druides ? Seul le rôdeur Wrogan pourrait les connaître mais personne ne l’a vu lui non plus. Avec tout ce cirque, personne n’a osé aller voir dans sa cabane du vallon gris ce qu’il était advenu de lui. Toute façon, les druides n’ont pas bonne presse non plus. Aussi mauvaise que les elfes et la vieille sorcière pour tout dire»

 

« Une sorcière ? » fit Lotharo intrigué

 

« Oui Maghra. Mon avis c’est qu’elle pas plus sorcière que j’suis sobre à la sortie d’la taverne. Sûr qu’elle est bizarre et qu’elle se mélange pas avec nous. Y a un paquet de gens au village qui disent que c’est elle qui a lancé une malédiction. Mais la fois où j’ai eu une blessure infectée et que le curé était pas là, j’tait bien content qu’elle s’occupe de mon cas. » Poursuivit le vieux

 

« Et elle habite où cette dame ? » répondit  Lotharo curieux

 

«  Au Creux de Gorelune mon bon. Au fait moi c’est Dunran, gars » répondit le vieux.

 

« Lotharo. Enchanté. Vous reprenez une choppe ? ».

 

« J’dis jamais non. »

 

***

 

Après un dîner rapide. Le groupe décida en accord avec le capitaine Dederick de prendre en charge un secteur non barricadé.

 

« Donc au nord se trouve Dregon et sa clique… Franchement je n’ai aucune envie de mourir pour défendre ces crevures. Je propose l’Ouest » dit Lotharo. Personne n’y vit d’objection. »

 

Ils sortirent prendre position. Au bout d’une heure le  silence devint oppressant. Puis une heure plus tard un vent se leva. Pour Calidor, ce n’était pas naturelle. La forêt semblait retenir son souffle puis des grognements, des brames et des hurlements de différents animaux se firent entendre au loin.

 

Une pluie fine se mit à tomber et des éclairs annoncèrent un orage au loin. Le concert de hurlements se fit plus fort et le vent  souffla avec plus de vigueur.

 

Puis ils entendirent le chant. Une mélopée semblant venir de toutes les directions. Pour nos amis, ce chant était dérangeant et puissant. Annasthea cru discerner des paroles proches du Sylvain. Cela ressemblait fort à l’incantation d’un sort. Quelqu’un lançait une malédiction.

 

« C’est exactement comme l’a dit le vieux » murmura Lotharo pour lui-même.

 

Comme pour appuyer cette terrible déduction des dizaines de paires d’yeux apparurent à la lisière des arbres.

 

Et l’attaque fut déclenchée.

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