La Nuit tombe sur Ambrebois
Compte-rendu n°4 – partie du 4 janvier 2021
La compagnie du Hibou Argenté :
- Annasthéa Serindë, l’archère
arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine Holimion la Prêtresse
de Corellon Larethian,
- Lotharo Siannodel, le chantelame en
quête de savoir
- Calidor Eaucalme le barbare
qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du
groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la
compagnie en recherche de richesses.
Vers le Val Muet
Quine termina les soins à Wrogan qui indiqua qu’il pensait dès lors pouvoir rejoindre le village. Mais il ne fallait pas traîner. C’est ainsi qu’il se précipita sur son sac à dos pour prendre ses effets personnels.
Pendant ce temps, le groupe se concerta pour décider de son prochain mouvement. La source de Ruisselune est asse éloignée, mais avec les indications de Wrogan, ils pourraient être à la vieille tombe avant le coucher du soleil.
« J’ai l’intuition que les deux destinations sont liées dans cette histoire, mais je ne sais pas de quelle façon » dit Quine.
Tout le monde convint d’aller vers la vieille tombe. Après un dernier salut à Wrogan, la compagnie s’enfonça dans la forêt au nord. Ils montèrent une colline et redescendirent dans une vallée de l’autre côté. La forêt était toujours très silencieuse, mais il y avait quelques bruits familiers d’insecte et de petits animaux. Après avoir traversé la vallée dans le sens de la largeur, ils montèrent à nouveau une colline via un sentier jusqu’à un petit col.
De l’autre côté la pente était raisonnable mais le terrain devenais de plus en plus accidenté. Ils remarquèrent enfin sur la gauche un vallon boisé. Ils s’y engouffrèrent et l’atmosphère changea graduellement, sans qu’ils ne s’en aperçoivent tout de suite.
Les quelques bruits de la forêt avaient désormais totalement disparu. Pas un son n’émanait de leur environnement ce qui inquiétait Calidor
« C’est pas très naturel tout ça. » fit le barbare, employant une de ses expressions favorites.
Le Val Muet portait décidemment bien son nom. Au fur et à mesure qu’ils descendaient dans le vallon ils avaient l’impression que les arbres formaient une sorte d’entonnoir donnant sur une colline accidentée au nord-ouest. Comme si la forêt cherchait à les attirer dans cette direction.
« Je n’aime pas ça, il y a une drôle d’atmosphère ici » fit Quine.
Le groupe continuait de descendre la pente dans un milieu accidenté et qui venait de rejoindre un ruisseau. Ce dernier allait dans le même sens qu’eux, vers cet amoncellement rocheux en bas de la pente. Le sol était glissant et constellé de rochers de toutes tailles recouverts de mousse.
« Regardez ça » dit Annasthea qui s’était accroupie pour observer le sol.
« Des traces de bottes là. Elles ne sont pas fraîches. Et ici on dirait que quelqu’un a glissé en emportant cette mousse. Y a un peu de sang sur ce rocher d’ailleurs. »
« Bien vu ». Fit Quine, « ça pourrait être ce Jaroy. »
Ils poursuivirent leur route et arrivèrent en vue d’une caverne. Une ouverture dans la montagne qui était de biais par rapport à leur angle d’arrivée. En s’en approchant, ils s’aperçurent que non seulement elle était plus grande qu’ils ne pensaient, mais qu’en plus elle avait clairement été retaillée de la main de l’homme.
Snaefried passa la tête dedans et repéra un escalier étroit descendant dans les ténèbres.
« C’est sombre » commenta-t-elle contrariée. Elle sortit une torche de son sac et l’alluma.
La Vieille tombe
Puis, Quine et elle prirent la tête du groupe et descendirent. L’escalier descendait rapidement et bifurquait vers la droite. Le groupe déboucha sur une grande salle soutenue par 12 colonnes encore en bon état. Ils remarquèrent des portes en métal sur leur droite et leur gauche. Il ne semblait rien y avoir d’autre ici.
Quine se pencha et pris des ossements dans la main. C’était principalement des os d’animaux mais il y en avait quelques-uns d’humanoïdes. Ils semblaient rongés et cassés.
Snaefried se porta sur la porte de leur droite et écouta. Elle sembla discerner un léger bourdonnement. Après s’être assurée de l’absence de piège, elle s’approcha de la seconde porte et répéta l’opération. Pas de bruit cette fois-ci mais elle remarqua que cette porte semblait clairement être utilisée couramment.
Pendant ce temps Calidor, Annasthea et Lotharo explorèrent le reste de la pièce. Au sud ils firent une découverte intéressante : une fresque en grande partie effacée et attaquée par l’humidité dépeignant une scène morbide oùun squelette en robe tenant un bâton à tête de hibou marchait à la tête d’une armée de squelettes et d’abominations mortesvivantes écrasant des elfes et des humains.
La scène semblait familière, mais personne ne sut dire pourquoi.
Lotharo découvrit alors quelque chose caché derrière les toiles d’araignée. Il épousseta et fut fasciné.
« Regardez ça » dit le chantelame en exhibant un tableau.
Ce dernier représentait une elfe d’une beauté époustouflante et au regard langoureux. La patte du peintre était la même que pour la fresque et il avait un talent certain. Le regard de la femme sur le tableau était intense. En tous les cas le portrait était magiquement protégé au vu de son état impeccable.
Annasthéa eu soudain une illumination et eu un geste de recule.
« Je… Je crois que c’est Hestia. Hestia la félonne. C’était une elfe qui avait trahi le royaume de la Haute-Forêt. On ne sait pas très bien ce qui s’est passé durant la chute, car les aînés n’en parlent pas. On sait juste qu’elle s’est alliée avec l’ennemi. Mais je pense que ça doit être elle. Si c’est le cas, c’est très ancien. Des siècles. »
« Jette ça Lotharo » fit Quine
« Pourquoi ? C’est moi qui l’ai trouvé et cela a un intérêt historique voir même pécuniaire » répondit-il en regardant Snaefried.
La voleuse examina le tableau « Moui, j’y connais pas grand-chose en art, mais avec ce sort de conservation ça devrait au moins se négocier cent pièces d’or. »
« Et alors ? On ne va pas se promener avec cela » insista Quine nerveuse.
« Très bien je le repose là en attendant » concéda Lotharo.
Snaefried suggéra de prendre la porte de gauche. La voleuse ouvrit la porte et tomba directement sur un embranchement. Un couloir partait vers le nord, un autre vers l’Est. Tous deux se terminaient par une porte et au sud on voyait une autre porte en métal fermée. Le bruit des gouttes tombant dans une flaque était perceptible. Quine cependant cru entendre des gémissements.
Le groupe s’enfonça dans le corridor et Snaefrid alla placer une clochette sur la poignée de la porte au sud. Sait-on jamais. Puis le groupe se dirigea vers la porte Est et l’ouvrir pour découvrir une petite salle de forme carrée vide Toutefois le sol semblait maculé d’un mélange de boue et de sang. Il semblait qu’il y avait eu beaucoup de passages à ce niveau. A l’est on discernait une niche avec une statue de squelette et au sud une autre porte.
Curieux comme toujours, Lotharo examina la statue. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il remarqua qu’elle pouvait pivoter et il mit au jour un passage secret.
« Bien joué » fit Snaefried.
D’un pas enjoué, le chantelame entra dans le passage et
déboucha sur un nouvea
u croisement avec une double porte en métal fermée au sud
et un long couloir avec une porte au bout. Il sembla à Lotharo que l’air
semblait saturé d’électricité statique, comme si un sort était incanté. Les
autres le rejoignirent et il proposa d’aller vers la porte au bout du couloir.
Le destin de Jaroy
La salle qui s’offrait à eux avait sans doute dû être majestueuse autrefois mais était aujourd’hui quasi entièrement inondée. Ses murs étaient couverts de mousses et des lianes touffues et feuillues tombaient du plafond. A l’est, dépassant de la surface de l’eau se trouvaient des marches et une estrade de pierre contenant un sarcophage stylisé qui semblait sans couvercle. Au centre de la pièce, une étrange lumière violette émanait d’une perle noire enlévitation autour du corps en décomposition d’un animal. L’atmosphère du lieu était oppressante, principalement pour Quine qui supportait difficilement tant de malfaisance.
« Le mal sature cet endroit » murmura douloureusement la prêtresse.
La pièce était vide, aussi nos amis entrèrent prudemment. Lotharo et Annasthea en tête, avancèrent difficilement vers l’estrade à l’est. Snaefried entra mais se colla contre le mur de l’entrée
« Psst » fit la roublarde aux autres en désignant du doigt le mur sud. Il y avait une autre porte là-bas.
Quine se força à entrer mais resta proche de la porte. Calidor ferma la marche et resta sur le perron.
Soudain Quine vit une tête sortir de l’eau et avancer vers le dos de Lotharo. La chose ne provoquait aucun remous et semblait se jouer de l’eau.
« Attention Lotharo derrière toi ! » hurla-t-elle.
Mais ce fut trop tard et le chantelame senti une étreinte glacée sur son cœur. Il lui semblait que son énergie lui était enlevée. Dans le même temps un autre monstre similaire jaillit de l’eau pour attaquer Calidor qui fut lui aussi victime du contact nécrotique de la chose.
« Des spectres !! » cria Quine. « Je vais m’en charger. « Oh puissant Corellon j’invoque ta lumière pour repousser les séides de la non vie » incanta la prêtresse. Les abominations mortes vivantes hurlèrent de terreur et voulurent s’enfuir, mais Calidor par réflexe voulut détruire le spectre devant lui et déclencha un déluge de coups qui laissèrent son ennemi blessé mais lui permirent de reprendre ses esprit. Lotharo laissa filer le second spectre.
Mais le groupe n’était pas au bout de ses surprises. Un point lumineux flottant dans l’air apparut et grossit derrière Annasthea. Un feu follet. La chose lança un éclair sur l’archère arcanique mais celle-ci l’évita juste à temps et il fusa entre elle et le chantelame. Snaefried manqua son tir contre le spectre.
Alors que tout le monde était concentré sur le feu follet et le spectre, Quine qui tenait toujours ses ennemis en respect avec son symbole sacré n’eut pas le temps de réagir quand elle vit une tête aux yeux rouges sortir d’un énorme buisson de lichen pendant du plafond. La chose sauta et tomba au sol à côté de la prêtresse, éjectant une masse d’eau au passage.
Une main froide se referma tel un étau sur la main de Quine et la tira vers la chose qui planta des crocs d’animal dans sa gorge.
Tout le groupe fut choqué par la soudaineté et la brutalité de l’attaque. La créature sembla se nourrir du sang de Quine qui gémissait de douleur. Il s’agissait d’un humain, assez jeune et beau au teint blafard et aux cheveux brun bouclés. Il ressemblait à la description faite par les villageois de Jaroy.
Lotharo fut le premier à réagir
« Laisse là » cracha-t-il en invoquant un fouet arcanique.
Avec un sourire narquois la créature attrapa le fouet au vol et d’une force surhumaine, c’est lui qui tira le magelame et non l’inverse.
« C’est si bon ! La Maîtresse avait raison. Votre sang est si… goûteux. Une sensation si extatique !!!! »
Snaefried coupa court à son monologue et le transperça d’une flèche. Jaroy feula et découvrit à nouveau ses crocs gorgés de sang.
Ils avaient en face d’eux un vampire. Calidor le frappa mais la chose riposta et le blessa également.
Toujours à moitié étourdie de douleur Quine eu cependant la force de profiter de l’occasion pour incanter un sort.
« Oh puissant Corellon aide ta fidèle servante ! Que ta lumière brûle les âmes impies ! » Hurla Quine.
Une puissante lumière émana d’elle aveuglant tout le monde aux alentour, comme si un soleil venait de se lever dans la pièce.
Jaroy hurla de douleur. Sa peau se couvrit de plaque et brûlait littéralement. D’une roulade il se faufila devant Calidor et couru dans le couloir à moitié en feu, laissant choir la prêtresse, sans force, qui fut rattrapée par Lotharo.
« Oh non salopard » dit Snaefried qui incanta un sort dans la foulée. Un puissant vent magique souffla autour d’elle et sembla la porter à une vitesse prodigieuse. La roublarde fonça comme une bourrasque dans le couloir et en un clin d’œil elle avait rattrapé le vampire.
Elle arma son arbalète et fit feu dans le dos de Jaroy. Le carreau se ficha dans son cœur et dans un cri de rage il tomba en poussière.
Pendant ce temps Annasthea décocha deux flèches sur le Feu follet qui sembla perdre en intensité. La porte au sud s’ouvrit et un énorme humanoïde voutée et pâle bondit sur Calidor et le blessa de ses griffes Le barbare riposta par un déluge de coups rageurs qui blessa sévèrement la créature. A la suite de ce monstre (qu’ils identifièrent comme une blême) des zombies d’élans en putréfaction arrivèrent.
Voyant la déconfiture du feu follet, l’humanoïde se désengagea et reparti vers la porte abrité derrière ses zombies.
« Ça va aller ? » dit Lotharo à Quine.
La prêtresse pressait une main contre sa gorge et fit un signe de tête affirmatif.
Le chantelame bondit sur l’un des élans et invoqua la lame de flammes vertes, le zombi fut transpercé et Lotharo dirigea le jet de flammes de sa lame par-dessus la cible vers la blême qui se croyait sauvée. Les flammes vertes percutèrent et embrasèrent le mort vivant qui hurla de douleur et s’effondra dans une terrible agonie. Dans la foulée de son attaque, Lotharo donna un deuxième coup à l’élan qui s’effondra. Alors que le second zombie allait le frapper une série de tirs précis venant de l’estrade se fichèrent dans son corps et il s’effondra. Annasthea était intervenue à temps.
« Wouhouuuuu ! » Fit Snaefried en rentrant à toute vitesse portée par un nuage. « Celui-là ne mordra plus personne ! Par contre y a des gens qui ne sont pas contents derrière la double porte. »
En effet les bruits de la porte qui se secouait sous la pression de quelque chose étaient clairement audibles.
« Apparemment la porte doit être verrouillée, on a de la chance » dit Calidor.
« Bon on fait quoi avec ce truc ? » interrompit Quine en désignant le cristal flottant au centre de la pièce tout en pressant son autre main sur son cou pour arrêter l’hémorragie. Elle était encore dans le gaz mais elle incanta un sort pour soulager ses blessures.
Lotharo et Annasthea examinèrent attentivement la chose tandis que Snaefried et Calidor surveillaient nerveusement les entrées.
L’archère arcanique finit par décocher une flèche mais celle-ci se brisa comme si elle avait heurté une plaque de granit.
« Hinhin... Fit Lotharo en secouant la tête. On dirait qu’il est indestructible. C’est un focaliseur mais qui ne ressemble à rien de ce que je connais » dit le chantelame.
Un rayon violacé partait du focaliseur jusqu’au cadavre d’animal qui flottait sous lui, le cadavre semblait animé de spasmes
« On dirait qu’il lance un sort d’animation sur ce cadavre. » poursuivit Lotharo
« Alors enlevons –les » fit Annasthea qui déplaça le cadavre de la portée du rayon.
« On va devoir faire un rituel pour le détruire » dit Lotharo en grimaçant de contrariété.
« Super… » Commenta Snaefried en tournant la tête vers le couloir Ouest où les coups sourds s’intensifiaient.
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