Compte-rendu n°5 – partie du 15
octobre 2022
La compagnie du Hibou Argenté :
- Annasthéa Serindë, l’archère arcanique
cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine
Holimion la
Prêtresse de Corellon Larethian,
- Lotharo
Siannodel,
le chantelame en quête de savoir
- Calidor
Eaucalme le
barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried
Ombreuse,
seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de
Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.
Avant l’Aube
Au cœur de la nuit une bouche d’égout
s’ouvrit dans une ruelle de la ville et des silhouettes sombres en sortirent.
Le groupe se dirigea vers le quartier administratif et s’arrêta devant la
redoutée prison de Solaun.
Tout était calme. Le chemin des
patrouilles leur était connu. Le moment a été bien choisi.
Snaefried prit la tête de la
petite troupe qui escalada habilement le mur d’enceinte avec des grappins. Une
fois sur le mur, la roublarde neutralisa facilement les gardes et descendit
vers l’endroit le moins bien gardé de la forteresse : les locaux de
l’intendance.
Crochetant la serrure du
réfectoire les intrus se rassemblèrent à l’intérieur. La seconde porte donnait
sur la cuisine, la troisième sur le couloir menant au hall d’entrée. De là-bas,
il leur sera possible d’accéder à toutes les parties du bâtiment et notamment à
leur objectif : les cellules.
D’après les renseignements de
Lotharo, la relève était prévue pour 6h. Après ça l’alerte sera donnée lorsque
les cadavres des sentinelles seront découverts. Snaefried sourit. Ça leur
laissait amplement le temps d’agir.
***
Quine arpentait le village de
toiles des réfugiés à l’extérieur de la ville. Cette vision lui provoquait toujours
une infinie tristesse. Le campement s’éveillait doucement avec l’aurore. Des
gens coupaient du bois, d’autres allait chercher de l’eau, des mères de
familles s’occupaient d’enfants en pleurs… Certain vinrent saluer la prêtresse.
Il faut dire qu’elle les avait souvent visités pour les préparatifs du
soulèvement. Aujourd’hui le temps était venu. Des enfants affamés tirèrent sur
sa robe pour lui demander de la nourriture.
Quine leur tendit une demi-miche
de pain et ses yeux s’embuèrent de larmes.
« Je suis désolée, c’est
tout ce qu’il me reste. »
Elle se tourna vers les partisans
qu’elle avait emmené.
« Rassemblez un maximum de
monde. Je dois leur parler »
Après un dernier regard aux
enfants elle serra le poing, grimpa sur une caisse et toisa la foule qui venait
l’écouter.
« J’en ai assez ! Assez
de ces morts, de cette misère, de cette injustice ! » cria-t-elle.
La foule affluait de plus en
plus.
« Hier encore j’enterrais 3 enfants.
C’est inacceptable ! La tyrannie vous opprime et elle vous broie vous et
vos familles. N’en avez-vous pas assez ? Il est temps que nous nous
levions contre l’injustice et l’oppression ! Me suivrez-vous ? Reprendrez-vous
votre avenir en main avec moi !?»
La foule gronda puis explosa. Oui
ils en avaient assez ! Cette fois ils allaient se battre.
Quine leva son symbole sacré en
l’air et une lumière intense comme celle du soleil jaillit, captivant encore
davantage son auditoire. Elle désigna la porte Nord de Solaun…. Qui s’ouvrit à
la stupeur générale. Quelques instants après des silhouettes sur la tour
agitaient le drapeau royal.
« Voyez ! La reine est
de retour et elle va se battre avec nous pour renverser le tyran ! C’est
notre chance ! Saisissons là ! Suivez-moi ! »
Une foule en colère armée de tout
ce qui pouvait servir d’arme avança dans le petit matin en direction de la
porte.
***
Au même moment au centre-ville
non loin du parc du Trident, une foule silencieuse se rassemblait également.
Les patrouilles de gardes avaient
été choisies par Drystan en personne de sorte que personne ne devrait donner
l’alerte avant le signal de départ.
Les royalistes avaient rassemblé
toutes leurs forces à l’appel d’Eryn. Des hommes armés d’épées, de haches ou de
masses. Pas d’armures en général, quoique certains avaient visiblement de
l’équipement militaire. Ils étaient en tout cas hautement motivés. Mais ils ne
représentaient qu’un petit millier d’hommes.
« Ça ne sera pas suffisant »
marmonna Annasthea la bouche crispée.
« Regarde ! »
s’exclama Calidor.
Une troupe de soldats :
miliciens, déserteurs, hommes du guet avec Drystan à leur tête fit son
apparition depuis les rues au sud.
« Content de vous
voir ! » Dit Annasthea
« Vous ne pensiez pas que je
vous laisserais vous en tirer sans cette danse ? » Répliqua le
ministre avec un sourire. Il se tourna vers Eryn et s’agenouilla.
« Ma reine, je suis à votre
service. La plupart des soldats du guet ont répondu à votre appel »
« Merci. Soyez remercié Lord
Drystan » répondit Eryn qui tâchait de garder une contenance royale.
Parmi les gardes se trouvaient
même Lorn « Nez de Cochon ».
« Tiens vous êtes
là ? » dit Calidor.
« Surpris hein ? Ben
vous savez même les gardes du guet peuvent avoir envie de défendre la
liberté. » répondit le sergent de sa voix nasillarde.
La foule avait désormais presque
doublé. Il était temps de se mettre en route. L’aube pointait.
Après une accolade à Lyran, Eryn
réclama l’attention de tous. Elle semblait nerveuse mais déterminée.
« Compagnons, mes fidèles sujets !
Mon cœur saigne de ce que je vais vous demander. Le sang des nôtres coulera
mais nous n’avons pas le choix. C’est le prix à payer pour renverser
l’usurpateur. Nous ne pouvons pas le laisser précipiter Solaun dans l’abîme et
mettre en péril non seulement notre patrie mais tout le Nord. Serez-vous avec
moi pour sauver notre foyer !?»
La foule hurla un cri de guerre :
« POUR LA REINE !!!!!! »
Au même moment un fanal de
lumière jaillit depuis l’extérieur de la porte nord et un autre grondement
répondit au leur.
« Voyez ! Nos frères à
l’extérieur arrivent pour nous porter assistance ! Assez de l’oppression !
Cela va s’arrêter ! AUJOURD’HUI! »
Puis ce fut le vrombissement de
plusieurs dizaines de canons de marine qui sonna le début de l’insurrection. La
flotte bombardait la porte sud pour une diversion spectaculaire et les impacts des
boulets firent trembler le sol
« POUR LA
REINE !!!! » hurla encore la foule avant de se mettre en marche vers
le palais.
***
Le tonnerre des canons fut suivi
par le sifflement d’une boule de feu qui explosa sur la plus grande barricade
qui verrouillait la sortie du quartier du port !
« En
avant !!!! » Hurla Lotharo qui
chargea, rapière au clair, à la tête des troupes de marines.
L’ennemi fut pris au dépourvu et
la première ligne de barricades céda. Entre les râles des blessés et le fracas
des armes on pouvait entendre au loin les cris de panique des forces de Reuvlyn
« Alerte ! Allez chercher du renfort !!! Vite !!! »
Alors que l’ennemi se regroupait
pour une contre-attaque, le magelame incanta une seconde boule de feu qui
explosa au beau milieu du groupe. Des cris d’horreur et de douleurs se mêlèrent
achevant de démoraliser les survivants.
Lotharo sourit. La diversion se
passait bien mieux que prévu. Il devrait être possible de pousser plus avant
finalement.
« Aller ! A l’assaut !! On s’arrête pas !! »
Hurla-t-il avant de se jeter en avant suivi par les fantassins de marine
survoltés.
La Prison
Le bruit des canons fut audible
dans toute la ville et dès celui-ci démarré, le groupe de Snaefried fonça vers
le bloc prison après avoir barré la porte du casernement. Ils neutralisèrent
avec facilité les gardes restants et s’emparèrent des clés.
« On fait quoi
cheffe ?». Demanda Jamry
« Libérez tous les
prisonniers. Qu’ils prennent des armes sur les corps des gardes. Ouvrez leur
l’armurerie. » Dit Snaefrid
« Ça va faire du grabuge. »
Gloussa Jamry.
Snaefried lui sourit en retour.
« Justement, ajoutons un peu de chaos au chaos ! »
Les membres du commando
libérèrent tous les prisonniers qui ne se firent pas prier pour s’armer et se
frayer un chemin en se jetant sur les quelques gardes encore présents. Au bout
de quelques minutes un capharnaüm terrible régnait dans la prison. Un incendie
se déclara et les combats faisaient rage dans toute la forteresse.
Arrivés dans le bloc des
prisonniers politiques, les rebelles ouvrirent là aussi toutes les cellules.
Lord Cornevent se leva de son
banc et s’approcha de la grille.
« Hé qu’est ce qui se passe
ici ?! »
Snaefried s’avança.
« Partant pour une petite
balade monseigneur ? » dit-elle
« Vous ?! Je vous
croyais morte »
« Ne nous enterrez pas trop
vite » répondit-la roublarde.
« Eh bien je ne puis cacher
que je suis heureux de vous voir. Qu’est ce qui se passe dehors ? Les
canons tonnent. Sorgau s’est-il acheté du courage ? »
« On dirait bien oui. L’heure de
la revanche a sonné Cornevent. La reine légitime est de retour et on tâche de
lui frayer un chemin vers son trône. Vous en êtes ? »
Le seigneur était interloqué mais
peu importait, il fallait saisir l’opportunité.
« Oui évidemment. » On
ouvrit sa cellule et Snaefried lui tendit une épée
« Prenez ça, vous en aurez
besoin. On ne sait jamais, j’ai un peu épicé la situation. » déclara la roublarde.
Ils sortirent du bloc et poursuivirent
jusqu’à l’escalier de ronde.
« J’espère que vous avez un
plan. » dit Cornevent tandis qu’il courait à côté de Snaefried.
« Aux petits oignons ! Ne
vous inquiétez pas » répondit cette-dernière.
Une fois sur l’escalier de ronde,
Cornevent vit l’ampleur du désordre : des prisonniers couraient partout
tantôt fuyant, tantôt combattant les gardes qui venaient de défoncer la porte
de leur casernement. Snaefried abattit un d’eux avec son arbalète avant de
faire signer au groupe d’aller vers les portes.
« Oui je vois parfaitement. »
souffla Cornevent abasourdi.
Aube rouge devant le palais
Les combats s’engagèrent devant
le palais contre des éléments avancés de Reuvlyn. Cependant l’effet de surprise
joua et les soldats du Prince marchand se replièrent derrière les barricades
qui cerclaient le palais de l’intendant.
Désormais réorganisés et bien
abrités, ils contre-attaquèrent. Des flèches sifflèrent et les rebelles
subirent des pertes.
« Je fais quoi moi ?
J’y vais ? » Demanda Calidor à Annasthea.
« Non, toi tu protèges la
reine coûte que coûte » Lui répondit l’archère Arcanique.
Une accalmie eu lieu et Eryn
sortit de son abri, Calidor et Annasthea se regardèrent inquiets. Que
faisait-elle ? Ils suivirent en hâte attrapant un bouclier au passage pour
la protéger au besoin.
Reuvlyn venait d’arriver sur le
balcon d’honneur.
« Reuvlyn ! Rendez-vous
et il n’y aura pas plus de sang versé. » cria Annasthea
Eryn s’avança à son tour
« Prince Reuvlyn. Je suis
Eryn, héritière des Orlenthar et de Valestar le Prince Marchand. Je suis la
reine légitime de Solaun. Je viens reprendre ce que vous avez usurpé et soigner
les maux de notre peuple. Vous avez causé assez de mal à notre cité et à notre
peuple, Reuvlyn. Il est encore temps de cesser cette folie. »
Eryn avait prononcé ses mots
debout devant le palais, avec une conviction et un charisme nouveau. Le silence
se fit et un flottement se ressentit parmi tous les protagonistes présents.
« Vous !!!!! Comment
est-ce possible !!!!??? Elle m'avait dit que vous seriez éliminés !!!
Peu importe. Je ne me rendrais pas. Je contrôle cette ville et vous n’êtes pas
en position de me la reprendre. » Hurla Reuvlyn.
A ce moment des projectiles
magiques fusèrent sur l’arrière des émeutiers, des mages de guerre surgissaient
sur les arrières des royalistes. Quelques groupes de gardes éparses toujours
Loyaux arrivaient du sud-est.
« On dirait que le groupe
qu’on a envoyé à la caserne des mages de guerre a échoué » dit Calidor
« Damned… » pesta
Annasthea. Ils étaient encerclés. « Aller Quine ! Ramène toi, on a
besoin de toi !» ajouta-t-elle mentalement.
Reuvlyn sourit.
« On dirait que vous êtes
échec et mat. En tout cas merci d’être sorti de votre cachette pour que je
puisse en finir avec vous et avec l’héritière Orlenthar. »
Une clameur s’éleva soudain du sud-ouest
et de l’Est. Au sud-ouest les troupes de marines menées par Lotharo venaient
d’investir la place à leur tour.
« On lui avait dit
« une diversion » mais pour une fois je suis content que cette tête
de mule n’en ai fait qu’à sa tête. » s’exclama Annasthea.
Dans le même temps à l’Est une
foule énorme remontait l’avenue. Les réfugiés mais aussi les habitants de la
ville qui se joignaient toujours plus nombreux à l’armée dirigée par Quine
Holimion.
La prêtresse repéra l’arrivée de
cavaliers et de fantassins venant des casernements. Elle incanta une colonne de
feu juste devant la troupe. Les chevaux se cabrèrent de peur et la soldatesque
hésita. Quine parla d’une voix forte et pleine d’autorité.
« Allez-vous massacrer le
peuple, enfants de Solaun !? La Reine est ici. L’héritière des Orlenthar
vient reprendre le trône pour sauver ce royaume de la guerre civile. »
Cette annonce et la taille énorme
de la foule interloqua les soldats. Les officiers tentèrent de réorganiser les
rangs, mais les hommes étaient plongés en torpeur.
« Officiers !
Soldats ! Votre devoir est de faire allégeance à la reine légitime et
combattre l’usurpateur. Suivez-nous ! »
Un soldat puis un autre s’avança
et bientôt ce furent des dizaines qui rejoignirent la foule. Comprenant qu’il
était vain de résister les officier hurlèrent un ordre : « épées au
fourreau ». L’armée n’interviendrait plus pour aider l’usurpateur.
Voyant l’arrivée des soldats de
la marine et la monstrueuse foule en colère qui marchait sur le palais. Reuvlyn
tituba en arrière, abasourdi.
« Tuez-les ! Combattez
pour votre prince ! » hurla Reuvlyn avant de disparaître dans le
palais.
Un combat furieux s’entama entre
les redoutables mages de guerre et les royalistes avant que l’arrivée de la
foule ne décide les arcanistes à battre en retraite ou à rejoindre les
émeutiers pour certains.
Eryn s’avança alors seule et sans
arme vers le palais, Lyran et Calidor à ses côtés. C’était risqué. Les gardes
de l’intendant et les soldats de Reuvlyn ne bougeaient pas mais ils pouvaient
tirer à tout moment.
Une autorité et un magnétisme
naturel émanait d’Eryn qui continua d’avancer imperturbablement.
Arrivée devant la première
barricade la tension était à son comble. Un jeune soldat de la garde de
l’Intendant avança. Il regarda un instant Eryn qui soutint son regard. Puis il
jeta son épée et se mis à genou. Ce fut comme des dominos qui chutaient. L’un
après l’autre les soldats mirent genou à terre devant leur reine.
Annasthea et un groupe de soldats
royalistes entrèrent dans le palais à la suite d’Eryn. La foule dirigée par
Quine arriva devant le palais et à l’image de la prêtresse fraternisèrent avec
les soldats. Les vivats attirèrent toujours plus de gens et la place était
noire de monde.
Le retour de la Reine
Quelques minutes plus tard la
Reine parut au balcon d’honneur. Reuvlyn était prisonnier derrière elle sous la
garde vigilante de Calidor.
« Mon peuple ! Je suis
Eryn, dernière héritière des Orlenthar. Ce n’est pas de ma volonté que je suis
ici mais par devoir. Le devoir de sauver Solaun et son peuple de la tyrannie et
de la destruction.
Le Vieil Intendant Abassar
arriva, appuyé sur Drystan et Annasthea. Il s’approcha du balcon au côté de la
reine
« En tant que votre
Intendant je me dois de vous confirmer que tout ce qui est dit ici est vrai.
Eryn est l’héritière légitime. J’ai épargné sa mère et l’ai caché à la vue des
Princes Marchands. Je ne suis plus en état de diriger mais je vous demande
solennellement de reconnaître ses droits au trône de Solaun. Ce sera le dernier
acte de mon magistère. »
Des hurlements de joie
répondirent.
« VIVE LA
REINE !!!! »
« Mon premier édit en tant
que reine sera pour vous, peuple de Solaun, que l’on ouvre les greniers et que
l’on distribue le pain et la nourriture à tous les nécessiteux. »
Une clameur de joie parcourut la
foule. Quine, remplie de fierté, écrasa une larme.
« Le temps de la tyrannie a
cessé ce jour. » Elle se tourna vers Reuvlyn « Prince Reuvlyn, pour
votre trahison, la trahison du peuple mais aussi de tout le Nord vous méritez
la mort. Comment avez-vous pu comploter avec la liche Azal Skarnix qui
recherche la destruction du Nord ? Vos actes sont impardonnables. Vous
méritez la mort… Et pourtant nous ne sommes pas comme vous. Vous serez jugé. Et
c’est la justice d’un peuple libre qui décidera de votre sort, pas l’arbitraire
dont vous avez si souvent usé. Emmenez-le ! »
Les gardes emportèrent le Prince
Marchand déchu. Eryn reprit la parole.
Solauniens ! Mes
sujets ! En ce jour je pleure le sang versé, mais je me réjouis que
l’espoir soit de retour dans les cœurs. Nous allons rebâtir et retrouver la
prospérité. Mais je ne veux pas vous mentir. Rien ne sera acquis tant que la
liche Azal Skarnix n’aura pas été vaincue. C’est pourquoi il faudra que Solaun
prenne les armes pour porter secours à nos alliés. Aussi mon premier décret sera
de lever des milices partout dans le territoire pour défendre nos foyers et que
cela soulage notre armée du fardeau de la protection des villes pour qu’elle se
rassemble et se consacre à la guerre contre la liche. Les plénipotentiaires
iront quérir toute l’aide disponible. »
La foule applaudit la reine.
Eryn désigna la compagnie du
Hibou.
« Mon second édit sera
d’accorder l’amnistie et de restaurer l’honneur de ces gens. Ils ont tout
sacrifié pour combattre les menaces qui pèsent sur nous. Nous leur devons une gratitude
éternelle pour leurs actions. Et à titre personnel je leur dois la vie. »
Elle s’inclina à son tour.
« Compagnie du Hibou !
Le peuple de Solaun et sa Reine vous remercient de votre courage. ». Les
acclamations fusèrent pour les aventuriers !
L’intendant confia une clé à
Drystan qui alla ouvrir un coffre dans la salle du trône. Il en revint avec une
couronne, l’ancienne couronne des roi Orlenthar qu’Abassar avait conservé.
Le vieux paladin prit la couronne
et la posa lui-même sur la couronne sur la tête d’Eryn sous les acclamations de
la foule en délire.
Tandis que la fête s’improvisait
dehors, Eryn rentra dans la salle du trône et s’assis sur ce dernier.
Elle semblait transformée. Comme
si elle venait de murir à marche forcée. Elle jeta cependant un sourire à Lyran
qui se tenait à côté d’elle et le charmant vaurien posa sa main sur la sienne.
Après quelques dizaines de
minutes, tout ce que la ville comptait d’aristocrates de fonctionnaires ou
d’officiers défila dans le palais pour prêter allégeance à la reine.
La souveraine remercia Abassar
pour son aide et ce dernier se retira auprès de ses médecins.
Eryn demanda à Annasthea
d’approcher.
« Je donne bien le change,
mais je suis terrifiée. Tout ceci va trop vite. Me ferez vous l’honneur d’être
ma première ministre ? » Demanda Eryn.
« C’est une faveur immense
que vous me faites. Mais je me dois de la décliner. Tout mon esprit est tourné
vers la haute forêt et vers mon peuple qui subit les horreurs de la
guerre. » Répondit Annasthea.
« Je comprends. »
déclara Eryn un peu déçue. « Mais je vous promets que Solaun combattra
avec les elfes dans cette guerre. »
« Puis je vous suggérer Lord
Drystan ? Il est tout à fait versé dans les arcanes de la bureaucratie et
de la politique. Lui aussi a risqué sa vie, je lui fais entièrement confiance. »
Proposa l’archère arcanique.
« Eh bien avec une telle
recommandation… Lord Drystan approchez je vous prie ! »
Le ministre surpris, s’approcha
et mis un genou à terre.
« Lord Drystan par la
présente je fais de vous mon premier ministre. Acceptez vous cette charge oh
combien lourde qui vous donnera mission de mettre en place mes décrets ? »
Enonça la Reine.
« Oui majesté je vous
servira fidèlement aux mieux de mes compétences. » répondit Drystan
« Alors voilà qui est fait.
Drystan assurez vous que tout le monde mange à sa faim à Solaun. Que les
réfugiés aient le gite et le couvert et que l’armée se prépare à aller au
secours des elfes ! »
« Ce sera fait majesté. »
« Prince Sorgau »
poursuivit Eryn.
Le prince s’avança.
« Rien de tout ceci n’aurait
été possible sans vous. Vous avez ma gratitude éternelle et je vous confie le
poste de Grand amiral de la flotte et de vice-roi des colonies outremer. Assurez-vous
que nos possessions soient défendues et que la flotte soit prête à se joindre à
la guerre dès que possible. » poursuivit la Reine.
« Avec joie majesté. Je vous
remercie pour l’honneur que vous me faites et mettrais toute mon énergie à
remplir cette mission. »
Le prince releva la tête et
adressa un sourire entendu à Snaefried qui le lui rendit. Eryn fit signe à
Cornevent.
« Lord Cornevent. J’aurais
bien besoin de l’aide d’un soldat expérimenté tel que vous. Je souhaite que vous
formiez une avant-garde et que vous partiez à l’est pour rassembler toutes les
garnisons disponibles. Pour ce faire, je vous nomme au grade de général en chef
des armées de l’Est. Je veux aussi que vous alliez voir le Prince Melvun
Suldaï afin qu’il prête allégeance à la couronne et qu’il soit assuré que toute
l’aide disponible lui sera envoyée.»
Le vieux seigneur s’agenouilla.
« Ce sera fait votre majesté. »
Solaun était désormais sauvée.
Mais tous savaient qu’une plus grande partie allait se jouer ailleurs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire