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dimanche 16 octobre 2022

Compte rendu de partie de D&D5 : Renaissance - 5

 

Compte-rendu n°5 – partie du 15 octobre 2022

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.

 

Avant l’Aube



Au cœur de la nuit une bouche d’égout s’ouvrit dans une ruelle de la ville et des silhouettes sombres en sortirent. Le groupe se dirigea vers le quartier administratif et s’arrêta devant la redoutée prison de Solaun.

Tout était calme. Le chemin des patrouilles leur était connu. Le moment a été bien choisi.

Snaefried prit la tête de la petite troupe qui escalada habilement le mur d’enceinte avec des grappins. Une fois sur le mur, la roublarde neutralisa facilement les gardes et descendit vers l’endroit le moins bien gardé de la forteresse : les locaux de l’intendance.

Crochetant la serrure du réfectoire les intrus se rassemblèrent à l’intérieur. La seconde porte donnait sur la cuisine, la troisième sur le couloir menant au hall d’entrée. De là-bas, il leur sera possible d’accéder à toutes les parties du bâtiment et notamment à leur objectif : les cellules.

D’après les renseignements de Lotharo, la relève était prévue pour 6h. Après ça l’alerte sera donnée lorsque les cadavres des sentinelles seront découverts. Snaefried sourit. Ça leur laissait amplement le temps d’agir.

***

 

Quine arpentait le village de toiles des réfugiés à l’extérieur de la ville. Cette vision lui provoquait toujours une infinie tristesse. Le campement s’éveillait doucement avec l’aurore. Des gens coupaient du bois, d’autres allait chercher de l’eau, des mères de familles s’occupaient d’enfants en pleurs… Certain vinrent saluer la prêtresse. Il faut dire qu’elle les avait souvent visités pour les préparatifs du soulèvement. Aujourd’hui le temps était venu. Des enfants affamés tirèrent sur sa robe pour lui demander de la nourriture.

Quine leur tendit une demi-miche de pain et ses yeux s’embuèrent de larmes.

« Je suis désolée, c’est tout ce qu’il me reste. »

Elle se tourna vers les partisans qu’elle avait emmené.

« Rassemblez un maximum de monde.  Je dois leur parler »

Après un dernier regard aux enfants elle serra le poing, grimpa sur une caisse et toisa la foule qui venait l’écouter.

« J’en ai assez ! Assez de ces morts, de cette misère, de cette injustice ! » cria-t-elle.

La foule affluait de plus en plus.

« Hier encore j’enterrais 3 enfants. C’est inacceptable ! La tyrannie vous opprime et elle vous broie vous et vos familles. N’en avez-vous pas assez ? Il est temps que nous nous levions contre l’injustice et l’oppression ! Me suivrez-vous ? Reprendrez-vous votre avenir en main avec moi !?»

La foule gronda puis explosa. Oui ils en avaient assez ! Cette fois ils allaient se battre.

Quine leva son symbole sacré en l’air et une lumière intense comme celle du soleil jaillit, captivant encore davantage son auditoire. Elle désigna la porte Nord de Solaun…. Qui s’ouvrit à la stupeur générale. Quelques instants après des silhouettes sur la tour agitaient le drapeau royal.

« Voyez ! La reine est de retour et elle va se battre avec nous pour renverser le tyran ! C’est notre chance ! Saisissons là ! Suivez-moi ! »

Une foule en colère armée de tout ce qui pouvait servir d’arme avança dans le petit matin en direction de la porte.

***

Au même moment au centre-ville non loin du parc du Trident, une foule silencieuse se rassemblait également.

Les patrouilles de gardes avaient été choisies par Drystan en personne de sorte que personne ne devrait donner l’alerte avant le signal de départ.

Les royalistes avaient rassemblé toutes leurs forces à l’appel d’Eryn. Des hommes armés d’épées, de haches ou de masses. Pas d’armures en général, quoique certains avaient visiblement de l’équipement militaire. Ils étaient en tout cas hautement motivés. Mais ils ne représentaient qu’un petit millier d’hommes.

« Ça ne sera pas suffisant » marmonna Annasthea la bouche crispée.

« Regarde ! » s’exclama Calidor.

Une troupe de soldats : miliciens, déserteurs, hommes du guet avec Drystan à leur tête fit son apparition depuis les rues au sud.

« Content de vous voir ! » Dit Annasthea

« Vous ne pensiez pas que je vous laisserais vous en tirer sans cette danse ? » Répliqua le ministre avec un sourire. Il se tourna vers Eryn et s’agenouilla.

« Ma reine, je suis à votre service. La plupart des soldats du guet ont répondu à votre appel »

« Merci. Soyez remercié Lord Drystan » répondit Eryn qui tâchait de garder une contenance royale.

Parmi les gardes se trouvaient même Lorn « Nez de Cochon ».

« Tiens vous êtes là ? » dit Calidor.

« Surpris hein ? Ben vous savez même les gardes du guet peuvent avoir envie de défendre la liberté. » répondit le sergent de sa voix nasillarde.

La foule avait désormais presque doublé. Il était temps de se mettre en route. L’aube pointait.

Après une accolade à Lyran, Eryn réclama l’attention de tous. Elle semblait nerveuse mais déterminée.

« Compagnons, mes fidèles sujets ! Mon cœur saigne de ce que je vais vous demander. Le sang des nôtres coulera mais nous n’avons pas le choix. C’est le prix à payer pour renverser l’usurpateur. Nous ne pouvons pas le laisser précipiter Solaun dans l’abîme et mettre en péril non seulement notre patrie mais tout le Nord. Serez-vous avec moi pour sauver notre foyer !?»

La foule hurla un cri de guerre : « POUR LA REINE !!!!!! »

Au même moment un fanal de lumière jaillit depuis l’extérieur de la porte nord et un autre grondement répondit au leur.

« Voyez ! Nos frères à l’extérieur arrivent pour nous porter assistance ! Assez de l’oppression ! Cela va s’arrêter ! AUJOURD’HUI! »

Puis ce fut le vrombissement de plusieurs dizaines de canons de marine qui sonna le début de l’insurrection. La flotte bombardait la porte sud pour une diversion spectaculaire et les impacts des boulets firent trembler le sol

« POUR LA REINE !!!! » hurla encore la foule avant de se mettre en marche vers le palais.

***



Le tonnerre des canons fut suivi par le sifflement d’une boule de feu qui explosa sur la plus grande barricade qui verrouillait la sortie du quartier du port !

« En avant !!!! »  Hurla Lotharo qui chargea, rapière au clair, à la tête des troupes de marines.

L’ennemi fut pris au dépourvu et la première ligne de barricades céda. Entre les râles des blessés et le fracas des armes on pouvait entendre au loin les cris de panique des forces de Reuvlyn « Alerte ! Allez chercher du renfort !!! Vite !!! »

Alors que l’ennemi se regroupait pour une contre-attaque, le magelame incanta une seconde boule de feu qui explosa au beau milieu du groupe. Des cris d’horreur et de douleurs se mêlèrent achevant de démoraliser les survivants.

Lotharo sourit. La diversion se passait bien mieux que prévu. Il devrait être possible de pousser plus avant finalement.

« Aller !  A l’assaut !! On s’arrête pas !! » Hurla-t-il avant de se jeter en avant suivi par les fantassins de marine survoltés.

La Prison



Le bruit des canons fut audible dans toute la ville et dès celui-ci démarré, le groupe de Snaefried fonça vers le bloc prison après avoir barré la porte du casernement. Ils neutralisèrent avec facilité les gardes restants et s’emparèrent des clés.

« On fait quoi cheffe ?». Demanda Jamry

« Libérez tous les prisonniers. Qu’ils prennent des armes sur les corps des gardes. Ouvrez leur l’armurerie. » Dit Snaefrid

« Ça va faire du grabuge. » Gloussa Jamry.

Snaefried lui sourit en retour. « Justement, ajoutons un peu de chaos au chaos ! »

Les membres du commando libérèrent tous les prisonniers qui ne se firent pas prier pour s’armer et se frayer un chemin en se jetant sur les quelques gardes encore présents. Au bout de quelques minutes un capharnaüm terrible régnait dans la prison. Un incendie se déclara et les combats faisaient rage dans toute la forteresse.

Arrivés dans le bloc des prisonniers politiques, les rebelles ouvrirent là aussi toutes les cellules.

Lord Cornevent se leva de son banc et s’approcha de la grille.

« Hé qu’est ce qui se passe ici ?! »

Snaefried s’avança.

« Partant pour une petite balade monseigneur ? » dit-elle

« Vous ?! Je vous croyais morte »

« Ne nous enterrez pas trop vite » répondit-la roublarde.

« Eh bien je ne puis cacher que je suis heureux de vous voir. Qu’est ce qui se passe dehors ? Les canons tonnent. Sorgau s’est-il acheté du courage ? »

« On dirait bien oui. L’heure de la revanche a sonné Cornevent. La reine légitime est de retour et on tâche de lui frayer un chemin vers son trône. Vous en êtes ? »

Le seigneur était interloqué mais peu importait, il fallait saisir l’opportunité.

« Oui évidemment. » On ouvrit sa cellule et Snaefried lui tendit une épée

« Prenez ça, vous en aurez besoin. On ne sait jamais, j’ai un peu épicé la situation. » déclara la roublarde.

Ils sortirent du bloc et poursuivirent jusqu’à l’escalier de ronde.

« J’espère que vous avez un plan. » dit Cornevent tandis qu’il courait à côté de Snaefried.

« Aux petits oignons ! Ne vous inquiétez pas » répondit cette-dernière.

Une fois sur l’escalier de ronde, Cornevent vit l’ampleur du désordre : des prisonniers couraient partout tantôt fuyant, tantôt combattant les gardes qui venaient de défoncer la porte de leur casernement. Snaefried abattit un d’eux avec son arbalète avant de faire signer au groupe d’aller vers les portes.

« Oui je vois parfaitement. » souffla Cornevent abasourdi.

Aube rouge devant le palais



Les combats s’engagèrent devant le palais contre des éléments avancés de Reuvlyn. Cependant l’effet de surprise joua et les soldats du Prince marchand se replièrent derrière les barricades qui cerclaient le palais de l’intendant.

Désormais réorganisés et bien abrités, ils contre-attaquèrent. Des flèches sifflèrent et les rebelles subirent des pertes.

« Je fais quoi moi ? J’y vais ? » Demanda Calidor à Annasthea.

« Non, toi tu protèges la reine coûte que coûte » Lui répondit l’archère Arcanique.

Une accalmie eu lieu et Eryn sortit de son abri, Calidor et Annasthea se regardèrent inquiets. Que faisait-elle ? Ils suivirent en hâte attrapant un bouclier au passage pour la protéger au besoin.

Reuvlyn venait d’arriver sur le balcon d’honneur.

« Reuvlyn ! Rendez-vous et il n’y aura pas plus de sang versé. » cria Annasthea

Eryn s’avança à son tour

« Prince Reuvlyn. Je suis Eryn, héritière des Orlenthar et de Valestar le Prince Marchand. Je suis la reine légitime de Solaun. Je viens reprendre ce que vous avez usurpé et soigner les maux de notre peuple. Vous avez causé assez de mal à notre cité et à notre peuple, Reuvlyn. Il est encore temps de cesser cette folie. »

Eryn avait prononcé ses mots debout devant le palais, avec une conviction et un charisme nouveau. Le silence se fit et un flottement se ressentit parmi tous les protagonistes présents.

« Vous !!!!! Comment est-ce possible !!!!??? Elle m'avait dit que vous seriez éliminés !!! Peu importe. Je ne me rendrais pas. Je contrôle cette ville et vous n’êtes pas en position de me la reprendre. » Hurla Reuvlyn.

A ce moment des projectiles magiques fusèrent sur l’arrière des émeutiers, des mages de guerre surgissaient sur les arrières des royalistes. Quelques groupes de gardes éparses toujours Loyaux arrivaient du sud-est.

« On dirait que le groupe qu’on a envoyé à la caserne des mages de guerre a échoué » dit Calidor

« Damned… » pesta Annasthea. Ils étaient encerclés. « Aller Quine ! Ramène toi, on a besoin de toi !» ajouta-t-elle mentalement.

Reuvlyn sourit.

« On dirait que vous êtes échec et mat. En tout cas merci d’être sorti de votre cachette pour que je puisse en finir avec vous et avec l’héritière Orlenthar. »

Une clameur s’éleva soudain du sud-ouest et de l’Est. Au sud-ouest les troupes de marines menées par Lotharo venaient d’investir la place à leur tour.

« On lui avait dit « une diversion » mais pour une fois je suis content que cette tête de mule n’en ai fait qu’à sa tête. » s’exclama Annasthea.

Dans le même temps à l’Est une foule énorme remontait l’avenue. Les réfugiés mais aussi les habitants de la ville qui se joignaient toujours plus nombreux à l’armée dirigée par Quine Holimion.

La prêtresse repéra l’arrivée de cavaliers et de fantassins venant des casernements. Elle incanta une colonne de feu juste devant la troupe. Les chevaux se cabrèrent de peur et la soldatesque hésita. Quine parla d’une voix forte et pleine d’autorité.

« Allez-vous massacrer le peuple, enfants de Solaun !? La Reine est ici. L’héritière des Orlenthar vient reprendre le trône pour sauver ce royaume de la guerre civile. »

Cette annonce et la taille énorme de la foule interloqua les soldats. Les officiers tentèrent de réorganiser les rangs, mais les hommes étaient plongés en torpeur.

« Officiers ! Soldats ! Votre devoir est de faire allégeance à la reine légitime et combattre l’usurpateur. Suivez-nous ! »

Un soldat puis un autre s’avança et bientôt ce furent des dizaines qui rejoignirent la foule. Comprenant qu’il était vain de résister les officier hurlèrent un ordre : « épées au fourreau ». L’armée n’interviendrait plus pour aider l’usurpateur.

Voyant l’arrivée des soldats de la marine et la monstrueuse foule en colère qui marchait sur le palais. Reuvlyn tituba en arrière, abasourdi.

« Tuez-les ! Combattez pour votre prince ! » hurla Reuvlyn avant de disparaître dans le palais.

Un combat furieux s’entama entre les redoutables mages de guerre et les royalistes avant que l’arrivée de la foule ne décide les arcanistes à battre en retraite ou à rejoindre les émeutiers pour certains.

Eryn s’avança alors seule et sans arme vers le palais, Lyran et Calidor à ses côtés. C’était risqué. Les gardes de l’intendant et les soldats de Reuvlyn ne bougeaient pas mais ils pouvaient tirer à tout moment.

Une autorité et un magnétisme naturel émanait d’Eryn qui continua d’avancer imperturbablement.

Arrivée devant la première barricade la tension était à son comble. Un jeune soldat de la garde de l’Intendant avança. Il regarda un instant Eryn qui soutint son regard. Puis il jeta son épée et se mis à genou. Ce fut comme des dominos qui chutaient. L’un après l’autre les soldats mirent genou à terre devant leur reine.

Annasthea et un groupe de soldats royalistes entrèrent dans le palais à la suite d’Eryn. La foule dirigée par Quine arriva devant le palais et à l’image de la prêtresse fraternisèrent avec les soldats. Les vivats attirèrent toujours plus de gens et la place était noire de monde.

Le retour de la Reine



Quelques minutes plus tard la Reine parut au balcon d’honneur. Reuvlyn était prisonnier derrière elle sous la garde vigilante de Calidor.

« Mon peuple ! Je suis Eryn, dernière héritière des Orlenthar. Ce n’est pas de ma volonté que je suis ici mais par devoir. Le devoir de sauver Solaun et son peuple de la tyrannie et de la destruction.

Le Vieil Intendant Abassar arriva, appuyé sur Drystan et Annasthea. Il s’approcha du balcon au côté de la reine

« En tant que votre Intendant je me dois de vous confirmer que tout ce qui est dit ici est vrai. Eryn est l’héritière légitime. J’ai épargné sa mère et l’ai caché à la vue des Princes Marchands. Je ne suis plus en état de diriger mais je vous demande solennellement de reconnaître ses droits au trône de Solaun. Ce sera le dernier acte de mon magistère. »

Des hurlements de joie répondirent.

« VIVE LA REINE !!!! »

« Mon premier édit en tant que reine sera pour vous, peuple de Solaun, que l’on ouvre les greniers et que l’on distribue le pain et la nourriture à tous les nécessiteux. »

Une clameur de joie parcourut la foule. Quine, remplie de fierté, écrasa une larme.

« Le temps de la tyrannie a cessé ce jour. » Elle se tourna vers Reuvlyn « Prince Reuvlyn, pour votre trahison, la trahison du peuple mais aussi de tout le Nord vous méritez la mort. Comment avez-vous pu comploter avec la liche Azal Skarnix qui recherche la destruction du Nord ? Vos actes sont impardonnables. Vous méritez la mort… Et pourtant nous ne sommes pas comme vous. Vous serez jugé. Et c’est la justice d’un peuple libre qui décidera de votre sort, pas l’arbitraire dont vous avez si souvent usé. Emmenez-le ! »

Les gardes emportèrent le Prince Marchand déchu. Eryn reprit la parole.

Solauniens ! Mes sujets ! En ce jour je pleure le sang versé, mais je me réjouis que l’espoir soit de retour dans les cœurs. Nous allons rebâtir et retrouver la prospérité. Mais je ne veux pas vous mentir. Rien ne sera acquis tant que la liche Azal Skarnix n’aura pas été vaincue. C’est pourquoi il faudra que Solaun prenne les armes pour porter secours à nos alliés. Aussi mon premier décret sera de lever des milices partout dans le territoire pour défendre nos foyers et que cela soulage notre armée du fardeau de la protection des villes pour qu’elle se rassemble et se consacre à la guerre contre la liche. Les plénipotentiaires iront quérir toute l’aide disponible. »

La foule applaudit la reine.

Eryn désigna la compagnie du Hibou.

« Mon second édit sera d’accorder l’amnistie et de restaurer l’honneur de ces gens. Ils ont tout sacrifié pour combattre les menaces qui pèsent sur nous. Nous leur devons une gratitude éternelle pour leurs actions. Et à titre personnel je leur dois la vie. »

Elle s’inclina à son tour.

« Compagnie du Hibou ! Le peuple de Solaun et sa Reine vous remercient de votre courage. ». Les acclamations fusèrent pour les aventuriers !

L’intendant confia une clé à Drystan qui alla ouvrir un coffre dans la salle du trône. Il en revint avec une couronne, l’ancienne couronne des roi Orlenthar qu’Abassar avait conservé.

Le vieux paladin prit la couronne et la posa lui-même sur la couronne sur la tête d’Eryn sous les acclamations de la foule en délire.

Tandis que la fête s’improvisait dehors, Eryn rentra dans la salle du trône et s’assis sur ce dernier.

Elle semblait transformée. Comme si elle venait de murir à marche forcée. Elle jeta cependant un sourire à Lyran qui se tenait à côté d’elle et le charmant vaurien posa sa main sur la sienne.

Après quelques dizaines de minutes, tout ce que la ville comptait d’aristocrates de fonctionnaires ou d’officiers défila dans le palais pour prêter allégeance à la reine.

La souveraine remercia Abassar pour son aide et ce dernier se retira auprès de ses médecins.

Eryn demanda à Annasthea d’approcher.

« Je donne bien le change, mais je suis terrifiée. Tout ceci va trop vite. Me ferez vous l’honneur d’être ma première ministre ? » Demanda Eryn.

« C’est une faveur immense que vous me faites. Mais je me dois de la décliner. Tout mon esprit est tourné vers la haute forêt et vers mon peuple qui subit les horreurs de la guerre. » Répondit Annasthea.

« Je comprends. » déclara Eryn un peu déçue. « Mais je vous promets que Solaun combattra avec les elfes dans cette guerre. »

« Puis je vous suggérer Lord Drystan ? Il est tout à fait versé dans les arcanes de la bureaucratie et de la politique. Lui aussi a risqué sa vie, je lui fais entièrement confiance. » Proposa l’archère arcanique.

« Eh bien avec une telle recommandation… Lord Drystan approchez je vous prie ! »

Le ministre surpris, s’approcha et mis un genou à terre.

« Lord Drystan par la présente je fais de vous mon premier ministre. Acceptez vous cette charge oh combien lourde qui vous donnera mission de mettre en place mes décrets ? » Enonça la Reine.

« Oui majesté je vous servira fidèlement aux mieux de mes compétences. » répondit Drystan

« Alors voilà qui est fait. Drystan assurez vous que tout le monde mange à sa faim à Solaun. Que les réfugiés aient le gite et le couvert et que l’armée se prépare à aller au secours des elfes ! »

« Ce sera fait majesté. »

« Prince Sorgau » poursuivit Eryn.

Le prince s’avança.

« Rien de tout ceci n’aurait été possible sans vous. Vous avez ma gratitude éternelle et je vous confie le poste de Grand amiral de la flotte et de vice-roi des colonies outremer. Assurez-vous que nos possessions soient défendues et que la flotte soit prête à se joindre à la guerre dès que possible. » poursuivit la Reine.

« Avec joie majesté. Je vous remercie pour l’honneur que vous me faites et mettrais toute mon énergie à remplir cette mission. »

Le prince releva la tête et adressa un sourire entendu à Snaefried qui le lui rendit. Eryn fit signe à Cornevent.

« Lord Cornevent. J’aurais bien besoin de l’aide d’un soldat expérimenté tel que vous. Je souhaite que vous formiez une avant-garde et que vous partiez à l’est pour rassembler toutes les garnisons disponibles. Pour ce faire, je vous nomme au grade de général en chef des armées de l’Est. Je veux aussi que vous alliez voir le Prince Melvun Suldaï afin qu’il prête allégeance à la couronne et qu’il soit assuré que toute l’aide disponible lui sera envoyée.»

Le vieux seigneur s’agenouilla. « Ce sera fait votre majesté. »

Solaun était désormais sauvée. Mais tous savaient qu’une plus grande partie allait se jouer ailleurs.

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