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samedi 8 mai 2021

Compte rendu de partie D&D5 : Fragments du passé - 8

Fragments du Passé

Compte-rendu n°8 – partie du 04 mai 2021

 La compagnie du Hibou Argenté : 

  •  Annasthéa Serindë, l’archère arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute Forêt,   
  • Quine Holimion la Prêtresse de Corellon Larethian,
  • Lotharo Siannodel, le chantelame en quête de savoir
  • Calidor Eaucalme le barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
  • Snaefried Ombreuse, seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.

Audience au château Cornevent



Nos amis décidèrent d’aller rencontrer Sire Cornevent lors de l’audience publique du matin. Après leur petit déjeuner, nos amis se retrouvèrent dans la chambre de Snaefried pour que cette dernière tâche de les rendre moins reconnaissables.

« Ce n’est pas ultra convaincant. Tu m’a habituée à mieux » dit Annasthea

« Oui eh bien, je fais ce que je peux avec ce que j’ai » répliqua Snaefried.

La roublarde et Quine devaient se déguiser en marchandes et les autres seraient leurs gardes, un classique.

***

Une heure plus tard, nos amis arrivèrent en vue du château de Cornevent. C’était une ancienne forteresse qui avait vraisemblablement fait l’objet de travaux d’aménagement de façon à le rendre plus confortable. Il restait cependant perché sur une petite colline dominant Sarlon et disposait de puissants murs d’enceinte.

Ils arrivèrent à la grande porte où deux paysans étaient déjà en train de discuter avec un garde à l’air soupçonneux et pas très aimable. Sa nonchalance semblait cacher une certaine assurance, typique des mercenaires aguerris. Lotharo pensa immédiatement que ce n’était pas un garde ordinaire.

« Qui va là ? Déclinez vos noms et la raison de votre venue ! »

« Je m’appelle Jezabelle et voici mon associée Maria. Nous sommes des marchandes et nous avons été honteusement attaquées sur la route de Sarlon. Heureusement nous avons pu nous enfuir. Depuis, nous avons recruté des gardes pour notre sécurité. Nous sommes effrayées. Je souhaite déposer une réclamation auprès du seigneur Cornevent. »

Le garde fit une moue blasée.

« Si vous voulez. Suivez les deux personnes qui sont passées avant vous et présentez-vous à l’entrée du château. » Fit le garde en désignant le logis seigneurial.

En entrant dans la cour intérieure du Manoir, nos amis constatèrent qu’elle était restreinte mais plutôt bien entretenue. Sur leur droite Ils remarquèrent deux bâtiments, l’un semblait être un atelier et le second une habitation, sans doute celle de serviteurs. Annasthea repéra sur sa gauche l’arrière d’un carrosse, stationné derrière le logis.

« Je crois que nous sommes au bon endroit. Il y a un carrosse la derrière. » Dit l’archère arcanique.

Ils entrèrent par la porte principale jusqu’à un vestiaire où ils se présentèrent à un second garde tout aussi sinistre.

« Vous devez savoir que les armes sont interdites dans la grande salle. Vos gardes devront rester dans le couloir. » Dit le garde.

« Mais bien sûr, c’est normal. » Répondit « Jezabelle » Snaefried.

Le groupe fut conduit à l’étage jusqu’à une longue galerie allant d’Est en Ouest et se terminant par deux portes : une petite au sud et une grande au nord. Juste derrière l’escalier, il y avait une troisième porte. Le Mur sud de la galerie était percée de 4 fenêtres en ogive et à petits carreaux de style. Les meurtrières semblaient donc avoir été remplacées par des fenêtres pour plus de lumière et de style. Le Mur nord de la galerie était constellé de différents portraits représentant des aristocrates de différentes époques, vraisemblablement des membres de la famille Cornevent.

Les paysans arrivés avant eux entraient dans la grande salle pour leur audience. Le garde fit signe au groupe d’attendre ici.

Annasthea examina un moment les portraits avant de se diriger vers le bout du couloir et de tendre l’oreille aux deux portes à l’ouest de la galerie. Plusieurs voix masculines discutaient au nord dans la grande salle. Difficile de discerner quelque chose en raison de l’épaisseur de la porte et de l’éloignement.

Elle se dirigea ensuite vers la porte au sud et reconnut des incantations

« Viiitaaaaa Mortissss Cooooolio….. » WOUSCHHH ! « Zut, pourquoi ça ne marche pas ? Essayons cela…. »

Un arcaniste donc. Une voix masculine. Elle ne la reconnut pas.

Pendant ce temps à l’autre bout de la galerie, Snaefried s’était assise sur un banc près de l’escalier et incanta sa main de mage pour ouvrir la porte Est. Fermée à clé. La roublarde fit récupérer son rossignol à la main de mage et crocheta la serrure. Elle ouvrit la porte et vit un couloir avec trois portes et un escalier qui montait et descendait.

« Pssst » Fit Annasthea depuis l’autre côté de la galerie. L’archère se rassit au banc le plus proche. Elle avait vraisemblablement entendu du mouvement. Snaefried referma la porte et renvoya sa main de mage.

Le garde réapparut et fit signe à Snaefried et Quine d’entrer.

« Les gardes restent dehors. Laissez leur vos armes ». Dit le soldat.

Les deux comparses s’exécutèrent, laissant leurs armes sur un banc.

Il arrivèrent dans une grande salle faisant à la fois office de salle du trône et de salle de bal, bien que, au vu de la poussière sur les tables disposées le long des murs nord et sud, il n’y a pas dû y avoir de bal depuis longtemps.




Le seigneur Cornevent les attendait sur un siège posé sur une estrade près du mur  à l’est de la pièce. C’était un aristocrate dans la cinquantaine, charismatique, des cheveux gris en brosse, avec des golfes affirmés et un bouc soigneusement taillé. Il était vêtu d’une tunique bleue brodée d’argent avec un col en hermine.

A ses côtés, un colosse à la mine patibulaire, assez jeune, peut-être 30 ans, les cheveux bruns courts, bardé de cicatrices et revêtu d’une chemise de mailles. Il semblait très soupçonneux et ne perdait pas les visiteurs des yeux.

Snaefried sentit le garde qui leur avait ouvert se poster derrière elle, à la fenêtre nord-ouest de la pièce. Il ne semblait pas nerveux mais vigilant.

« Quelles sont vos demandes ? » Dit le Sire Cornevent en leur faisant signe d’approcher.

Snaefried lui raconta à nouveau son histoire d’attaque de brigands, en prenant soin de jouer la femme traumatisée par cette expérience.

« Hum oui … J’attache évidemment beaucoup d’importance à la sécurité des routes de ma seigneurie. Je ferai le nécessaire… Mais… Euh…. ». Il s’arrêta un instant.

« Tout va bien Monseigneur ? » Demanda Quine.

« Oui… Parfaitement. » L’homme semblait un peu confus. « Je ne dispose malheureusement pas d’effectifs suffisants en ce moment à cause de la guerre »

C’était clairement un mensonge et Quine semblait convaincu que son interlocuteur était sous emprise.

« La guerre ? Mais cela concerne l’armée régulière. Vous n’avez pas assez de gardes personnels ? Nous en avons vu pléthore. »

« Si … Enfin bien sûr. Je m’en occuperai. Je suis désolé de ce qui s’est passé mais je ne peux rien faire pour le moment. »

« Je crois que vous devriez partir » intervint le soldat à la droite de Cornevent.

« Qui êtes-vous pour interrompre le seigneur ? » répliqua Quine.

L’homme fut piqué au vif mais reprit vite contenance.

« Seigneur ne pensez-vous pas que cet entrevue soit terminée ? Vous avez répondu à ces pétitionnaires, non ?» Dit-il en se tournant vers Cornevent.

Toujours très confus, ce dernier semblait réfléchir les yeux dans le vague.

« Ou-oui….Koltag… Je… Euh… Vous avez raison…Je crois que c’est terminé en effet. »

« Vous avez entendu ? » Ajouta le dénommé Koltag avec un sourire mauvais.

« Très bien nous nous retirons alors. » Dit Quine en inclinant la tête. L’atmosphère devint un peu moins oppressante et les deux femmes se retournèrent pour sortir.

« Oh et puis zut ! » murmura la Prêtresse qui se retourna brusquement et incanta un sort de dissipation de la magie sur le baron.

« Réveillez-vous Cornevent ! Vous êtes sous l’emprise du mal, Asthei la vamp… » et BAM, avant qu’elle ne pusse finir sa phrase Quine fut frappé par un coup de bouclier qui l’étourdit un moment puis elle sentit la douleur d’une épée qui s’enfonçait dans son flanc.

« Tu viens de signer ton arrêt de mort, sale chienne ! » persifla Koltag qui venait de l’assaillir.

Du Grabuge au château



Cornevent se tenait la tête à deux mains semblant souffrir.

Annasthea entra  en trombe et tira une flèche sur le capitaine des gardes mais elle ne fit que peu de dégâts. Lotharo bondit à son tour dans la pièce et jeta son arbalète à Snaefried qui l’attrapa au vol et tira sur le second garde mais dans la précipitation elle manqua son coup. Calidor la dépassa alors pour engager le combat avec ce-dernier.

Koltag lança un second assaut acharné contre Quine qui brandit son bouclier désespérément mais fut blessée à de nombreuses reprises. Mais la prêtresse au lieu de riposter continua de s’adresser à Cornevent.

« Monseigneur, vous avez été charmé par Asthei, c’est une infâme vampire qui se fait passer pour votre nièce, nous sommes là pour vous aider »

« Non je… Je n’ai pas de nièce. Mais… Je … Vous êtes… tous des menteurs… Tous… A moi ma fidèle !  Vient m’aider. » Hurla Cornevent.

Annasthea manqua ses tirs de même que Snaefried et Calidor fut blessé par son adversaire à plusieurs reprises sans qu’il parvienne à lui rendre la monnaie de sa pièce. Excédé le barbare entra en rage.

Lotharo entama la danse de l’épée et devint flou. Il frappa Koltag qui manqua sa riposte. Désormais encerclé le capitaine frappa rageusement Quine avec tant de violence qu’il la plongea dans l’inconscience. Lotharo ne put que voir impuissant son amie s’évanouir après un énième coup de bouclier.

«Une bonne chose de faite. A nous deux » Dit-il à Lotharo.

Les deux combattants croisèrent le fer mais aucun ne prit l’avantage. Le danselame ne parvenant pas à trouver le défaut de son adversaire tandis que son flou le protégeait des coups vicieux de Koltag.

Alors que nos amis étaient en plein combat, la porte au sud de la galerie s’ouvrit. Annasthea eu un frisson de peur.

« Zulbren vient nous aider !!! » Hurla le vétéran qui combattait Calidor.

« Tiens tiens, on s’amuse bien ici. » Dit une voix provenant d’un gros vieillard édenté aux cheveux en pétard et avec une calvitie prononcée. Il incanta un sortilège.

« Non…. Non déconne pas, NOOOOON !!!!! » Hurla à nouveau le vétéran.

Un souffle glacé jaillit des mains du mage et enveloppa toute la partie ouest de la grande salle. Lorsque le souffle se dissipa, Snaefried, Calidor, Annasthea et le garde était en piteux état. Gelés au dernier degré et souffrant terriblement.

« Désolé Scotty, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs » ricana Zulbren avant de disparaître dans un volute de fumée.

Annasthea reprit ses esprits et comprit qu’il n’était cependant pas loin. Elle l’entendit parler à quelqu’un dans la galerie puis il y eu des pas dans un escalier.

« Sacré Zulbren, toujours là pour jeter un froid » Ricana Koltag en s’acharnant sur Lotharo, parvenant enfin à le blesser mais sans gravité.

Calidor encore gelé manqua le garde agonisant mais Snaefried parvint enfin à blesser traîtreusement Koltag qui hurla de douleur et de rage mais ne dévia pas de son objectif.

Soudain la porte Est de la grande s’ouvrit à la volée et une armure animée par des flammes rouges entra. Lotharo reconnut une Horreur Casquée, une armure animée.

« Protège-moi ! T-tue les tous ! » Hurla Cornevent.

L’armure s’avança entre Lotharo et Koltag et les frappa tous les deux les blessant chacun avec son épée à deux mains.

« Zut…. Elle me repère sans problème malgré le flou. » jura Lotharo.

« Arrête idiote. Monseigneur je suis avec vous » Tenta Koltag, mais le Sire semblait ne plus être dupe de son manège.

La mêlée reprit avec acharnement. Calidor vint à bout de son adversaire avec l’aide de Snaefried. Le barbare engagea ensuite Koltag qui ne savait plus où donner de la tête.

Pendant ce temps Annasthea bondit dans la galerie et y repéra le mage. Sans attendre qu’il n’incante un nouveau sort, elle déchaina un déluge de projectiles arcaniques sur ce dernier qui déploya un bouclier mais en vain : les flèches le traversèrent et le transpercèrent de toutes part. Zulbren tituba, mais Annasthea dans un sursaut lui planta deux flèches dans la tête l’envoyant valdinguer dans l’escalier.

Koltag se déchaîna contre ses trois adversaires qui lui rendaient coup pour coup… Enfin surtout Lotharo, Calidor ne parvenant pas à le toucher. Alors qu’il pensait avoir enfin trouvé la faille, le barbare vit avec frustration son coup paré in extremis par le capitaine mercenaire.

« C’est tout ce que tu sais faire ? » Le provoqua-t-il.

Un projectile se planta dans le bras de Koltag, Annasthea venait de se replacer à la porte.



Alors qu’elle s’apprêtait à encocher une nouvelle flèche, l’archère arcanique sentit une vive douleur dans sa cuisse. Quelqu’un venait de la prendre en traitre. Elle vit la tête d’une demi-elfe blonde dépasser de l’escalier menant au rez de chaussée. Puis avec un sourire satisfait, la femme redescendit l’escalier en gloussant….

« Espèce de …. » Jura Annasthea en ôtant la flèche et en la jetant violemment au sol.

Une demi-elfe blonde, nulle doute que c’était la sbire de Hestia qui avait trahit les elfes !

Envahie par la rage, l’archère arcanique courut après son adversaire au mépris de toute prudence. Arrivée à la hauteur de l’escalier elle tomba nez à nez avec trois gardes mercenaires. Par réflexe elle tira et en blessa un gravement mais son adversaire lui décocha 3 coups d’une violence telle qu’elle tituba en arrière. Les deux autres l’encerclèrent et abattirent leurs épées, plongeant Annasthea dans le coma.

Le cri de leur ami retentit dans la salle.

« Bientôt c’est votre tour. » Dit Koltag d’un air mauvais.

Lotharo esquiva l’attaque de l’Horreur Casquée et Calidor distrait Koltag pour permettre au danselame de faire boire une potion à Quine.

Les trois soldats firent leur entrée blessant gravement Snaefried qui fit un roulé-boulé en arrière contre la fenêtre Nord-ouest mais manqua son tir. Les autres blessèrent Calidor qui n’était plus frais. Seule sa rage le maintenant en état, il était couvert de plaies. Enragé il parvint à blesser Koltag, enfin.

La situation était mauvaise cependant.

Quine allongée au sol tendit une main implorante vers Cornevent qui était toujours sur l’estrade, confus.

« Monseigneur, je vous en prie…. Croyez-nous ! Nous ne sommes pas vos ennemis, nous … nous… Argh…. Nous venions vous sauvez c’est pour cela que j’ai dissipé le sort qui vous affectait… Asthei est une vampire, elle….elle vous a dupé…Ne le comprenez-vous pas !? »

La sincérité de la prêtresse toucha le vieil homme qui sembla soudain écarquiller les yeux comme s’il venait de s’éveiller d’un mauvais rêve.

« Je…. Oui…. Elle m’a trompé. Vous avez raison… » il s’adressa à l’Horreur Casquée « Elimine Koltag et les gardes ce sont nos ennemis ! »

Immédiatement la chose bombarda le capitaine de coups et ce dernier accusa le coup, désormais lui aussi gravement blessé. Cornevent dégaina son épée et s’avança pour tenter de frapper à son tour Koltag, mais la vieillesse et des années sans combattre fit que le félon esquiva sans problème  ses coups. Koltag, avec un art du combat consommé et beaucoup de sang-froid vu sa situation, tâcha de frapper chacun de ses adversaires, parvenant encore à blesser Calidor, Cornevent et l’Horreur Casquée (quoique cette dernière ne semblait pas ressentir grand-chose). Koltag était une bête blessée et acculée, mais l’énergie du désespoir le guidait.

Snaefried, recroquevillée dans le coin nord-ouest, reprit courage et abattit le garde qu’Annasthea avait déjà blessé. Calidor parvint enfin à enchaîner une série de bottes qui firent mouche et Koltag s’effondra finalement la gorge tranchée, dans un gargouillis de sang.

Lotharo et le barbare se précipitèrent sur les deux derniers gardes.

Soudain, un cri d’agonie se fit entendre derrière eux : Sire Cornevent venait de s’effondrer, un carreau planté dans le dos. A la porte nord-est, celle dont avait émergée l’horreur casquée, se trouvait une demi-elfe blonde qui abaissa son arbalète et arborait un sourire narquois.

« Désolé Cornevent vous n’êtes plus utile. » Dit-elle avant de repartir dans le couloir en claquant la porte derrière elle.

Occupés avec les gardes, nos amis ne purent la poursuivre et s’évertuèrent à mettre hors d’état de nuire leurs adversaires, sans l’aide de l’Horreur Casquée désormais immobile.

« Qui c’était celle-là ?! «  Hurla Calidor sidéré.

« A vue de nez je dirais que c’est la demi-elfe qui sert Hestia et lui a ouvert le passage de l’ambassade ! Mais…Ou est Annasthea ?! » Répondit Lotharo en fonçant vers la galerie.

***

Pendant ce temps, Annasthea s’était réveillée miraculeusement. Tout son corps la faisait souffrir mais elle put attraper une potion de soins à sa ceinture et la boire. Le breuvage fit rapidement effet et l’archère put se remettre sur pied.

Elle vit ses amis sortir de la salle au bout de la galerie, mais le sentiment de colère et de vengeance à l’égard de la demi-elfe fut le plus fort et elle descendit l’escalier sans les attendre.

Mal lui en prit. Une fois en bas, elle fut cueillie par le carreau d’une arbalète lourde : un soldat l’attendait devant une porte du vestibule.

Elle grogna de douleur et se prépara à riposter. A ce moment elle vit la demi-elfe. Elle venait d’émerger d’un couloir et s’apprêtait à descendre l’escalier en face d’elle,

Alors que le garde rechargeait son arbalète, Annasthea et son ennemie s’arrêtèrent et se fixèrent du regard.

L’archère arcanique fut la première à tirer et elle déploya toute sa rage pour décocher à toute vitesse des flèches arcaniques qui firent mouche.

La demi elfe accusa le coup et grogna de douleur tandis que les deux flèches se plantèrent en elle. Elle tituba, mais ne tomba pas, parvint à se stabiliser et à tirer à son tour sur Annasthea déjà gravement blessée et qui retomba inconsciente.

« Bien joué mais pas suffisant. » Observa la demi-elfe, le souffle court.

Alors que sa vision s’embrouillait, Annasthea eu juste le temps de voir la demi-elfe descendre l’escalier, prendre une porte qui se situait au bas de celui-ci (vraisemblablement une porte de sous-sol) et descendre.

Calidor arriva à ce moment derrière Annasthea et la prit dans ses bras.

« La…. La  cave… » Souffla l’archère arcanique.

« Chut… Economise ton souffle. » dit-il en approchant une potion de soins.

Le garde en bas avait rechargé son arbalète, tira et blessa Calidor qui fit rempart de son corps et était encore plus enragé d’avoir vu Annasthea en danger. Alors que Snaefried rendit la monnaie de sa pièce au bandit d’un tir vicieux depuis le haut de l’escalier, Lotharo profita de la diversion pour Foncer en bas et engager le malandrin.

Quine se porta au chevet d’Annasthea en invoquant ses pouvoirs guérisseurs.



Calidor, serrant fort ses armes et toujours mu par la rage, bondit en bas de l’escalier, ouvrit la porte de la cave et dévala les marches de celle-ci quatre à quatre.

Il arriva dans une cave voutée majestueuse mais encombrée de vieux meubles, de caisses et de tonneaux. Le tout était empilé en tas, de sorte qu’il était compliqué d’avoir une vue dégagée. Grâce à sa vision dans le noir, le barbare repéra cependant la silhouette de la demi elfe qui se faufilait en titubant dans un passage au milieu de la pièce. Il sprinta pour la rejoindre et elle se tourna surprise.

« Ce n’est pas très prudent de m’avoir suivi ici » Dit-elle moqueuse.

« C’est vous qui allez regretter ce que vous avez fait. » dit Calidor avec une froideur dont il n’était pas coutumier.

« Vraiment ? » Répondit-elle en penchant la tête avec un sourire ingénu.

Elle décocha un rapide coup de pied dans le genou du barbare qui sursauta, profitant de cette seconde d’inattention, la demi-elfe se désengagea et courut vers la porte au fond de la cave à l’ouest, et l’ouvrit avant de descendre des escaliers.

« Je vous laisse avec mes amies, amusez-vous bien ! »

« Sale petite… » Jura Calidor.

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase. En une seconde il sentit une présence derrière lui au plafond mais c’était trop tard, quelque chose lui tomba dessus.

 Il tenta de la repousser et fut violemment griffé ce qui lui arracha un cri de douleur. C’était une femme. Une belle jeune femme humaine, portant de riches vêtements et des bijoux de prix, mais tâchés de rouge et sales, elle avait le teint blafard et des crocs saillants à la place des canines.

« Oh merde…. » S’exclama Calidor.

 Elle tenta ensuite de le mordre mais il la repoussa.

« Pas le premier soir Mademoiselle ! » Fit-il.

Une deuxième vampirienne le heurta, il évita son attaque malgré la première furie qui l’agrippait. Il était dans la mouise.

Pendant ce temps, au-dessus, le garde avait jeté son arbalète et combattit Lotharo à l’épée, mais sans trop de succès, ce dernier et Snaefried en vinrent rapidement à bout. Quine profita de ce répit pour se soigner.

Soudain ils entendirent un cri venant de la cave :  « A l’Aiiiiiide !!!!! »


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