Fragments du Passé
Compte-rendu n°8 – partie du 04 mai
2021
La compagnie du Hibou Argenté :
- Annasthéa Serindë, l’archère
arcanique cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine
Holimion la
Prêtresse de Corellon Larethian,
- Lotharo
Siannodel,
le chantelame en quête de savoir
- Calidor
Eaucalme le
barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried
Ombreuse,
seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de
Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.
Audience au château Cornevent
Nos amis décidèrent d’aller
rencontrer Sire Cornevent lors de l’audience publique du matin. Après leur
petit déjeuner, nos amis se retrouvèrent dans la chambre de Snaefried pour que
cette dernière tâche de les rendre moins reconnaissables.
« Ce n’est pas ultra
convaincant. Tu m’a habituée à mieux » dit Annasthea
« Oui eh bien, je fais ce
que je peux avec ce que j’ai » répliqua Snaefried.
La roublarde et Quine devaient se
déguiser en marchandes et les autres seraient leurs gardes, un classique.
***
Une heure plus tard, nos amis
arrivèrent en vue du château de Cornevent. C’était une ancienne forteresse qui
avait vraisemblablement fait l’objet de travaux d’aménagement de façon à le
rendre plus confortable. Il restait cependant perché sur une petite colline
dominant Sarlon et disposait de puissants murs d’enceinte.
Ils arrivèrent à la grande porte
où deux paysans étaient déjà en train de discuter avec un garde à l’air
soupçonneux et pas très aimable. Sa nonchalance semblait cacher une certaine
assurance, typique des mercenaires aguerris. Lotharo pensa immédiatement que ce
n’était pas un garde ordinaire.
« Qui va là ? Déclinez
vos noms et la raison de votre venue ! »
« Je m’appelle Jezabelle et
voici mon associée Maria. Nous sommes des marchandes et nous avons été
honteusement attaquées sur la route de Sarlon. Heureusement nous avons pu nous enfuir.
Depuis, nous avons recruté des gardes pour notre sécurité. Nous sommes
effrayées. Je souhaite déposer une réclamation auprès du seigneur
Cornevent. »
Le garde fit une moue blasée.
« Si vous voulez. Suivez les
deux personnes qui sont passées avant vous et présentez-vous à l’entrée du
château. » Fit le garde en désignant le logis seigneurial.
En entrant dans la cour
intérieure du Manoir, nos amis constatèrent qu’elle était restreinte mais
plutôt bien entretenue. Sur leur droite Ils remarquèrent deux bâtiments, l’un
semblait être un atelier et le second une habitation, sans doute celle de
serviteurs. Annasthea repéra sur sa gauche l’arrière d’un carrosse, stationné
derrière le logis.
« Je crois que nous sommes au
bon endroit. Il y a un carrosse la derrière. » Dit l’archère arcanique.
Ils entrèrent par la porte
principale jusqu’à un vestiaire où ils se présentèrent à un second garde tout
aussi sinistre.
« Vous devez savoir que les
armes sont interdites dans la grande salle. Vos gardes devront rester dans le
couloir. » Dit le garde.
« Mais bien sûr, c’est
normal. » Répondit « Jezabelle » Snaefried.
Le groupe fut conduit à l’étage
jusqu’à une longue galerie allant d’Est en Ouest et se terminant par deux
portes : une petite au sud et une grande au nord. Juste derrière
l’escalier, il y avait une troisième porte. Le Mur sud de la galerie était
percée de 4 fenêtres en ogive et à petits carreaux de style. Les meurtrières
semblaient donc avoir été remplacées par des fenêtres pour plus de lumière et
de style. Le Mur nord de la galerie était constellé de différents portraits
représentant des aristocrates de différentes époques, vraisemblablement des
membres de la famille Cornevent.
Les paysans arrivés avant eux
entraient dans la grande salle pour leur audience. Le garde fit signe au groupe
d’attendre ici.
Annasthea examina un moment les
portraits avant de se diriger vers le bout du couloir et de tendre l’oreille
aux deux portes à l’ouest de la galerie. Plusieurs voix masculines discutaient
au nord dans la grande salle. Difficile de discerner quelque chose en raison de
l’épaisseur de la porte et de l’éloignement.
Elle se dirigea ensuite vers la
porte au sud et reconnut des incantations
« Viiitaaaaa Mortissss Cooooolio….. »
WOUSCHHH ! « Zut, pourquoi ça ne marche pas ? Essayons
cela…. »
Un arcaniste donc. Une voix
masculine. Elle ne la reconnut pas.
Pendant ce temps à l’autre bout
de la galerie, Snaefried s’était assise sur un banc près de l’escalier et
incanta sa main de mage pour ouvrir la porte Est. Fermée à clé. La roublarde
fit récupérer son rossignol à la main de mage et crocheta la serrure. Elle
ouvrit la porte et vit un couloir avec trois portes et un escalier qui montait
et descendait.
« Pssst » Fit Annasthea
depuis l’autre côté de la galerie. L’archère se rassit au banc le plus proche.
Elle avait vraisemblablement entendu du mouvement. Snaefried referma la porte
et renvoya sa main de mage.
Le garde réapparut et fit signe à
Snaefried et Quine d’entrer.
« Les gardes restent dehors.
Laissez leur vos armes ». Dit le soldat.
Les deux comparses s’exécutèrent,
laissant leurs armes sur un banc.
Il arrivèrent dans une grande
salle faisant à la fois office de salle du trône et de salle de bal, bien que,
au vu de la poussière sur les tables disposées le long des murs nord et sud, il
n’y a pas dû y avoir de bal depuis longtemps.
Le seigneur Cornevent les attendait
sur un siège posé sur une estrade près du mur
à l’est de la pièce. C’était un aristocrate dans la cinquantaine, charismatique,
des cheveux gris en brosse, avec des golfes affirmés et un bouc soigneusement
taillé. Il était vêtu d’une tunique bleue brodée d’argent avec un col en
hermine.
A ses côtés, un colosse à la mine
patibulaire, assez jeune, peut-être 30 ans, les cheveux bruns courts, bardé de
cicatrices et revêtu d’une chemise de mailles. Il semblait très soupçonneux et
ne perdait pas les visiteurs des yeux.
Snaefried sentit le garde qui
leur avait ouvert se poster derrière elle, à la fenêtre nord-ouest de la pièce.
Il ne semblait pas nerveux mais vigilant.
« Quelles sont vos
demandes ? » Dit le Sire Cornevent en leur faisant signe d’approcher.
Snaefried lui raconta à nouveau
son histoire d’attaque de brigands, en prenant soin de jouer la femme
traumatisée par cette expérience.
« Hum oui … J’attache
évidemment beaucoup d’importance à la sécurité des routes de ma seigneurie. Je
ferai le nécessaire… Mais… Euh…. ». Il s’arrêta un instant.
« Tout va bien
Monseigneur ? » Demanda Quine.
« Oui… Parfaitement. »
L’homme semblait un peu confus. « Je ne dispose malheureusement pas
d’effectifs suffisants en ce moment à cause de la guerre »
C’était clairement un mensonge et
Quine semblait convaincu que son interlocuteur était sous emprise.
« La guerre ? Mais cela
concerne l’armée régulière. Vous n’avez pas assez de gardes personnels ?
Nous en avons vu pléthore. »
« Si … Enfin bien sûr. Je
m’en occuperai. Je suis désolé de ce qui s’est passé mais je ne peux rien faire
pour le moment. »
« Je crois que vous devriez
partir » intervint le soldat à la droite de Cornevent.
« Qui êtes-vous pour
interrompre le seigneur ? » répliqua Quine.
L’homme fut piqué au vif mais
reprit vite contenance.
« Seigneur ne pensez-vous
pas que cet entrevue soit terminée ? Vous avez répondu à ces
pétitionnaires, non ?» Dit-il en se tournant vers Cornevent.
Toujours très confus, ce dernier
semblait réfléchir les yeux dans le vague.
« Ou-oui….Koltag… Je… Euh…
Vous avez raison…Je crois que c’est terminé en effet. »
« Vous avez
entendu ? » Ajouta le dénommé Koltag avec un sourire mauvais.
« Très bien nous nous
retirons alors. » Dit Quine en inclinant la tête. L’atmosphère devint un
peu moins oppressante et les deux femmes se retournèrent pour sortir.
« Oh et puis
zut ! » murmura la Prêtresse qui se retourna brusquement et incanta
un sort de dissipation de la magie sur le baron.
« Réveillez-vous
Cornevent ! Vous êtes sous l’emprise du mal, Asthei la vamp… » et
BAM, avant qu’elle ne pusse finir sa phrase Quine fut frappé par un coup de
bouclier qui l’étourdit un moment puis elle sentit la douleur d’une épée qui
s’enfonçait dans son flanc.
« Tu viens de signer ton
arrêt de mort, sale chienne ! » persifla Koltag qui venait de
l’assaillir.
Du Grabuge au château
Cornevent se tenait la tête à
deux mains semblant souffrir.
Annasthea entra en trombe et tira une flèche sur le capitaine
des gardes mais elle ne fit que peu de dégâts. Lotharo bondit à son tour dans
la pièce et jeta son arbalète à Snaefried qui l’attrapa au vol et tira sur le
second garde mais dans la précipitation elle manqua son coup. Calidor la
dépassa alors pour engager le combat avec ce-dernier.
Koltag lança un second assaut
acharné contre Quine qui brandit son bouclier désespérément mais fut blessée à
de nombreuses reprises. Mais la prêtresse au lieu de riposter continua de s’adresser
à Cornevent.
« Monseigneur, vous avez été
charmé par Asthei, c’est une infâme vampire qui se fait passer pour votre
nièce, nous sommes là pour vous aider »
« Non je… Je n’ai pas de
nièce. Mais… Je … Vous êtes… tous des menteurs… Tous… A moi ma
fidèle ! Vient m’aider. »
Hurla Cornevent.
Annasthea manqua ses tirs de même
que Snaefried et Calidor fut blessé par son adversaire à plusieurs reprises
sans qu’il parvienne à lui rendre la monnaie de sa pièce. Excédé le barbare
entra en rage.
Lotharo entama la danse de l’épée
et devint flou. Il frappa Koltag qui manqua sa riposte. Désormais encerclé le
capitaine frappa rageusement Quine avec tant de violence qu’il la plongea dans
l’inconscience. Lotharo ne put que voir impuissant son amie s’évanouir après un
énième coup de bouclier.
«Une bonne chose de faite. A
nous deux » Dit-il à Lotharo.
Les deux combattants croisèrent
le fer mais aucun ne prit l’avantage. Le danselame ne parvenant pas à trouver
le défaut de son adversaire tandis que son flou le protégeait des coups vicieux
de Koltag.
Alors que nos amis étaient en
plein combat, la porte au sud de la galerie s’ouvrit. Annasthea eu un frisson
de peur.
« Zulbren vient nous
aider !!! » Hurla le vétéran qui combattait Calidor.
« Tiens tiens, on s’amuse
bien ici. » Dit une voix provenant d’un gros vieillard édenté aux cheveux
en pétard et avec une calvitie prononcée. Il incanta un sortilège.
« Non…. Non déconne pas,
NOOOOON !!!!! » Hurla à nouveau le vétéran.
Un souffle glacé jaillit des
mains du mage et enveloppa toute la partie ouest de la grande salle. Lorsque le
souffle se dissipa, Snaefried, Calidor, Annasthea et le garde était en piteux
état. Gelés au dernier degré et souffrant terriblement.
« Désolé Scotty, on ne fait
pas d’omelette sans casser des œufs » ricana Zulbren avant de disparaître
dans un volute de fumée.
Annasthea reprit ses esprits et
comprit qu’il n’était cependant pas loin. Elle l’entendit parler à quelqu’un dans
la galerie puis il y eu des pas dans un escalier.
« Sacré Zulbren, toujours là
pour jeter un froid » Ricana Koltag en s’acharnant sur Lotharo, parvenant
enfin à le blesser mais sans gravité.
Calidor encore gelé manqua le
garde agonisant mais Snaefried parvint enfin à blesser traîtreusement Koltag
qui hurla de douleur et de rage mais ne dévia pas de son objectif.
Soudain la porte Est de la grande
s’ouvrit à la volée et une armure animée par des flammes rouges entra. Lotharo
reconnut une Horreur Casquée, une armure animée.
« Protège-moi ! T-tue
les tous ! » Hurla Cornevent.
L’armure s’avança entre Lotharo
et Koltag et les frappa tous les deux les blessant chacun avec son épée à deux
mains.
« Zut…. Elle me repère sans problème
malgré le flou. » jura Lotharo.
« Arrête idiote. Monseigneur
je suis avec vous » Tenta Koltag, mais le Sire semblait ne plus être dupe
de son manège.
La mêlée reprit avec acharnement.
Calidor vint à bout de son adversaire avec l’aide de Snaefried. Le barbare
engagea ensuite Koltag qui ne savait plus où donner de la tête.
Pendant ce temps Annasthea bondit
dans la galerie et y repéra le mage. Sans attendre qu’il n’incante un nouveau
sort, elle déchaina un déluge de projectiles arcaniques sur ce dernier qui déploya
un bouclier mais en vain : les flèches le traversèrent et le
transpercèrent de toutes part. Zulbren tituba, mais Annasthea dans un sursaut
lui planta deux flèches dans la tête l’envoyant valdinguer dans l’escalier.
Koltag se déchaîna contre ses
trois adversaires qui lui rendaient coup pour coup… Enfin surtout Lotharo,
Calidor ne parvenant pas à le toucher. Alors qu’il pensait avoir enfin trouvé
la faille, le barbare vit avec frustration son coup paré in extremis par le
capitaine mercenaire.
« C’est tout ce que tu sais
faire ? » Le provoqua-t-il.
Un projectile se planta dans le
bras de Koltag, Annasthea venait de se replacer à la porte.
Alors qu’elle s’apprêtait à
encocher une nouvelle flèche, l’archère arcanique sentit une vive douleur dans sa
cuisse. Quelqu’un venait de la prendre en traitre. Elle vit la tête d’une
demi-elfe blonde dépasser de l’escalier menant au rez de chaussée. Puis avec un
sourire satisfait, la femme redescendit l’escalier en gloussant….
« Espèce de …. » Jura
Annasthea en ôtant la flèche et en la jetant violemment au sol.
Une demi-elfe blonde, nulle doute
que c’était la sbire de Hestia qui avait trahit les elfes !
Envahie par la rage, l’archère
arcanique courut après son adversaire au mépris de toute prudence. Arrivée à la
hauteur de l’escalier elle tomba nez à nez avec trois gardes mercenaires. Par
réflexe elle tira et en blessa un gravement mais son adversaire lui décocha 3
coups d’une violence telle qu’elle tituba en arrière. Les deux autres
l’encerclèrent et abattirent leurs épées, plongeant Annasthea dans le coma.
Le cri de leur ami retentit dans
la salle.
« Bientôt c’est votre tour. »
Dit Koltag d’un air mauvais.
Lotharo esquiva l’attaque de
l’Horreur Casquée et Calidor distrait Koltag pour permettre au danselame de faire
boire une potion à Quine.
Les trois soldats firent leur
entrée blessant gravement Snaefried qui fit un roulé-boulé en arrière contre la
fenêtre Nord-ouest mais manqua son tir. Les autres blessèrent Calidor qui
n’était plus frais. Seule sa rage le maintenant en état, il était couvert de
plaies. Enragé il parvint à blesser Koltag, enfin.
La situation était mauvaise
cependant.
Quine allongée au sol tendit une
main implorante vers Cornevent qui était toujours sur l’estrade, confus.
« Monseigneur, je vous en
prie…. Croyez-nous ! Nous ne sommes pas vos ennemis, nous … nous… Argh….
Nous venions vous sauvez c’est pour cela que j’ai dissipé le sort qui vous
affectait… Asthei est une vampire, elle….elle vous a dupé…Ne le comprenez-vous
pas !? »
La sincérité de la prêtresse
toucha le vieil homme qui sembla soudain écarquiller les yeux comme s’il venait
de s’éveiller d’un mauvais rêve.
« Je…. Oui…. Elle m’a
trompé. Vous avez raison… » il s’adressa à l’Horreur Casquée
« Elimine Koltag et les gardes ce sont nos ennemis ! »
Immédiatement la chose bombarda
le capitaine de coups et ce dernier accusa le coup, désormais lui aussi
gravement blessé. Cornevent dégaina son épée et s’avança pour tenter de frapper
à son tour Koltag, mais la vieillesse et des années sans combattre fit que le
félon esquiva sans problème ses coups.
Koltag, avec un art du combat consommé et beaucoup de sang-froid vu sa
situation, tâcha de frapper chacun de ses adversaires, parvenant encore à
blesser Calidor, Cornevent et l’Horreur Casquée (quoique cette dernière ne
semblait pas ressentir grand-chose). Koltag était une bête blessée et acculée,
mais l’énergie du désespoir le guidait.
Snaefried, recroquevillée dans le
coin nord-ouest, reprit courage et abattit le garde qu’Annasthea avait déjà blessé.
Calidor parvint enfin à enchaîner une série de bottes qui firent mouche et
Koltag s’effondra finalement la gorge tranchée, dans un gargouillis de sang.
Lotharo et le barbare se précipitèrent
sur les deux derniers gardes.
Soudain, un cri d’agonie se fit
entendre derrière eux : Sire Cornevent venait de s’effondrer, un carreau
planté dans le dos. A la porte nord-est, celle dont avait émergée l’horreur
casquée, se trouvait une demi-elfe blonde qui abaissa son arbalète et arborait
un sourire narquois.
« Désolé Cornevent vous
n’êtes plus utile. » Dit-elle avant de repartir dans le couloir en
claquant la porte derrière elle.
Occupés avec les gardes, nos amis
ne purent la poursuivre et s’évertuèrent à mettre hors d’état de nuire leurs
adversaires, sans l’aide de l’Horreur Casquée désormais immobile.
« Qui c’était
celle-là ?! « Hurla Calidor sidéré.
« A vue de nez je dirais que
c’est la demi-elfe qui sert Hestia et lui a ouvert le passage de
l’ambassade ! Mais…Ou est Annasthea ?! » Répondit Lotharo
en fonçant vers la galerie.
***
Pendant ce temps, Annasthea
s’était réveillée miraculeusement. Tout son corps la faisait souffrir mais elle
put attraper une potion de soins à sa ceinture et la boire. Le breuvage fit
rapidement effet et l’archère put se remettre sur pied.
Elle vit ses amis sortir de la
salle au bout de la galerie, mais le sentiment de colère et de vengeance à
l’égard de la demi-elfe fut le plus fort et elle descendit l’escalier sans les
attendre.
Mal lui en prit. Une fois en bas,
elle fut cueillie par le carreau d’une arbalète lourde : un soldat
l’attendait devant une porte du vestibule.
Elle grogna de douleur et se
prépara à riposter. A ce moment elle vit la demi-elfe. Elle venait d’émerger
d’un couloir et s’apprêtait à descendre l’escalier en face d’elle,
Alors que le garde rechargeait
son arbalète, Annasthea et son ennemie s’arrêtèrent et se fixèrent du regard.
L’archère arcanique fut la
première à tirer et elle déploya toute sa rage pour décocher à toute vitesse
des flèches arcaniques qui firent mouche.
La demi elfe accusa le coup et
grogna de douleur tandis que les deux flèches se plantèrent en elle. Elle
tituba, mais ne tomba pas, parvint à se stabiliser et à tirer à son tour sur
Annasthea déjà gravement blessée et qui retomba inconsciente.
« Bien joué mais pas
suffisant. » Observa la demi-elfe, le souffle court.
Alors que sa vision
s’embrouillait, Annasthea eu juste le temps de voir la demi-elfe descendre
l’escalier, prendre une porte qui se situait au bas de celui-ci (vraisemblablement
une porte de sous-sol) et descendre.
Calidor arriva à ce moment derrière
Annasthea et la prit dans ses bras.
« La…. La cave… » Souffla l’archère arcanique.
« Chut… Economise ton
souffle. » dit-il en approchant une potion de soins.
Le garde en bas avait rechargé
son arbalète, tira et blessa Calidor qui fit rempart de son corps et était
encore plus enragé d’avoir vu Annasthea en danger. Alors que Snaefried rendit
la monnaie de sa pièce au bandit d’un tir vicieux depuis le haut de l’escalier,
Lotharo profita de la diversion pour Foncer en bas et engager le malandrin.
Quine se porta au chevet
d’Annasthea en invoquant ses pouvoirs guérisseurs.
Calidor, serrant fort ses armes
et toujours mu par la rage, bondit en bas de l’escalier, ouvrit la porte de la
cave et dévala les marches de celle-ci quatre à quatre.
Il arriva dans une cave voutée
majestueuse mais encombrée de vieux meubles, de caisses et de tonneaux. Le tout
était empilé en tas, de sorte qu’il était compliqué d’avoir une vue dégagée.
Grâce à sa vision dans le noir, le barbare repéra cependant la silhouette de la
demi elfe qui se faufilait en titubant dans un passage au milieu de la pièce.
Il sprinta pour la rejoindre et elle se tourna surprise.
« Ce n’est pas très prudent
de m’avoir suivi ici » Dit-elle moqueuse.
« C’est vous qui allez
regretter ce que vous avez fait. » dit Calidor avec une froideur dont il
n’était pas coutumier.
« Vraiment ? »
Répondit-elle en penchant la tête avec un sourire ingénu.
Elle décocha un rapide coup de
pied dans le genou du barbare qui sursauta, profitant de cette seconde
d’inattention, la demi-elfe se désengagea et courut vers la porte au fond de la
cave à l’ouest, et l’ouvrit avant de descendre des escaliers.
« Je vous laisse avec mes
amies, amusez-vous bien ! »
« Sale petite… » Jura
Calidor.
Il n’eut pas le temps de finir sa
phrase. En une seconde il sentit une présence derrière lui au plafond mais
c’était trop tard, quelque chose lui tomba dessus.
Il tenta de la repousser et fut violemment
griffé ce qui lui arracha un cri de douleur. C’était une femme. Une belle jeune
femme humaine, portant de riches vêtements et des bijoux de prix, mais tâchés
de rouge et sales, elle avait le teint blafard et des crocs saillants à la
place des canines.
« Oh merde…. » S’exclama
Calidor.
Elle tenta ensuite de le mordre mais il la
repoussa.
« Pas le premier soir
Mademoiselle ! » Fit-il.
Une deuxième vampirienne le
heurta, il évita son attaque malgré la première furie qui l’agrippait. Il était
dans la mouise.
Pendant ce temps, au-dessus, le
garde avait jeté son arbalète et combattit Lotharo à l’épée, mais sans trop de
succès, ce dernier et Snaefried en vinrent rapidement à bout. Quine profita de
ce répit pour se soigner.
Soudain ils entendirent un cri
venant de la cave : « A
l’Aiiiiiide !!!!! »
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