Renaissance
Compte-rendu n°10 – partie du 16 mars
2024
La compagnie du Hibou Argenté :
- Annasthéa Serindë, l’archère arcanique
cherchant à faire renaître le vieux royaume de la Haute
Forêt,
- Quine
Holimion la
Prêtresse de Corellon Larethian,
- Lotharo
Siannodel,
le chantelame en quête de savoir
- Calidor
Eaucalme le
barbare qui cherche à protéger le monde des lapins garous
- Snaefried
Ombreuse,
seule non-elfe du groupe, une humaine roublarde des quartiers chauds de
Solaun qui suit la compagnie en recherche de richesses.
Voyage vers Nauglon
Le soleil ne s’était pas encore
levé sur la Haute-Forêt quand les compagnons firent leurs adieux à Dornil et
aux elfes.
« Bonne chance dame
Annasthéa » dit le prince.
« Vous aussi, vous vous
engagez sur une route dangereuse » répondit l’archère arcanique.
« Je sais. Mais je ne serais
pas seul. Votre quête est primordiale, si nous pouvons vous faciliter la tâche
nous devons le faire. »
Elefria vint également les
saluer.
« Je vais repartir de
l’autre côté des montagnes. Notre clan doit savoir que quelque chose s’organise
et je vais les presser de rejoindre Dornil. »
« Faites attention à
vous. » lui dit Quine.
« Tu as envoyé un message à
Solaun pour les prévenir que les troupes ennemies vont dans leur
direction ? » chuchota Lotharo à Annasthéa.
L’archère opina du chef.
Le groupe se mit en route à
travers la forêt.
Après plusieurs heures de
marches, loin des sentiers, à travers les champs de fougères, nos compagnons
atteignirent les contreforts de l’Echine du Dragon et la montée fut plus lente.
Le premier
jour se passa sans encombre. Annasthéa, posté en éclaireur en avant du groupe
pris soin de lui faire éviter les patrouilles ennemies.
Dans l’après-midi du second, ils
repérèrent même un groupe important d’ennemis en train d’installer un des
fameux focaliseurs. La tentation était grande d’attaquer, mais l’opposition
était forte et Lotharo pressa ses compagnons de ne pas se laisser distraire de
leur quête. La mort dans l’âme, Quine et Annasthéa se rangèrent à son avis. La
compagnie poursuivit son chemin jusqu’ ‘à la tombée de la nuit.
La ravine qu’Annasthéa avait
trouvée pour faire halte s’est avérée un endroit détestable pour camper. La
pluie forte qui était tombée au crépuscule transforma le sol en gadoue profonde
alimentée par les parois.
« Vous parlez d’une
forestière ! » Pesta Lotharo.
Sous cette pluie battante et
devant des mines maussades, un Lotharo excédé devait une fois de plus mener un
rituel pour invoquer l’abri de Léomund.
La solution avait l’avantage que
tout le monde serait au sec, même s’il fallait se serrer.
***
Le lendemain, la compagnie se
remit en route. Le ciel était toujours couvert mais la pluie avait baissé en
intensité, réduite à un crachin.
« D’après mes estimations,
nous ne devrions pas être loin de notre objectif. L’avant-poste de Nauglon est
quelque part au nord-est dans la montagne. En toute logique nous devrions
commencer à avoir des indices de sa présence dans les prochaines heures. »
Commenta Lotharo, le nez fiché sur sa carte.
Le groupe
continua dans la direction indiquée. L’altitude augmentait et la forêt profonde
faisait place aux chaumes avec un sol vallonné, des rochers et des sous-bois de
sapins touffus. L’atmosphère devenait à la fois inquiétante et mélancolique. La
Haute Forêt, qui leur paraissait déjà bien silencieuse, l’était ici encore
plus. Quelques heures plus tard ils gravirent une colline boisée couronnée
d’une muraille de sapins noyée dans une brume épaisse.
Après avoir
traversé cette dernière, le groupe constata que la rangée d’arbres avait l’air
peu naturelle, assez droite. Plus encore, ils furent surpris de constater
qu’après quelques mètres de terre, la colline se terminait abruptement en une
falaise à pic.
« Fichtre ! Tu es sûr
que c’est le bon chemin ? » Interrogea Calidor.
« Evidemment. Il a dû y
avoir un éboulement. Cela peut arriver avec le temps. Il n’y a qu’à longer la
falaise voilà tout. » Répondit le danselame.
Pendant que
le groupe s’était arrêté autour de Lotharo, Annasthéa avait gravi la pente le
long de la falaise.
« Hé !
Regardez ! » Cria-t-elle.
Les compagnons la rejoignirent et
elle leur désigna du doigt des pierres indubitablement maçonnées affleurant de
la terre. Elles faisaient clairement partie d’un escalier. L’humus des arbres
et la terre ravinée avec le temps l’avait recouvert.
« Bon ! Vous
voyez !? Il suffit de suivre l’escalier. » Proclama Lotharo
satisfait.
Le groupe
monta la pente, Le brouillard épais ne permettait plus de voir à plus de
quelques mètres devant soi et le silence était pesant. Les pas des aventuriers
sur la pierre se faisaient au rythme des clapotis de la pluie.
Soudain
Annasthéa et Lotharo marchèrent sur une dalle instable qui bascula dans le
vide. Avec des réflexes foudroyants, le danselame se projeta en arrière dans un
saut et se rétablit sur le piédestal d’une ancienne statue en ruine. L’archère
arcanique n’eut pas la même vitesse. Pris au dépourvue, elle ne dût son salut
qu’à une racine à laquelle elle parvint s’agripper jusqu’à ce que Calidor la
remonte.
« Ahem… » Lotharo
s’éclaircit la voit sur son piédestal. « Faites attention où vous mettez
les pieds. »
La compagnie
du Hibou Argenté poursuivit son ascension et soudain la brume cessa. Ils
étaient parvenus au-dessus du nuage. De là ils pouvaient voir le haut du
massif. L’escalier de pierre prenait un virage sur la droite au flanc de la
montagne avant de s’arrêter à une plate-forme. Cette plate-forme donnait sur un
autre escalier menant à une antique porte de pierre creusée dans la montagne.
« C’est ici. L’avant-poste
de Nauglon, nous sommes presque arrivés » dit Lotharo avec enthousiasme.
Le temps de monter les quelques
marches, nos compagnons se trouvèrent devant les antiques portes de
l’avant-poste. Celles-ci gisaient au sol, résultat des terribles combats qui
ont entraîné la chute de la forteresse.
Lotharo se tourna pour embrasser
l’horizon du regard. Au-delà de la brume qui recouvrait le pied de la montagne,
le temps était suffisamment clair pour apercevoir les sommets plus au nord.
D’un geste, il désigna un point dans le lointain.
« Drulnovar
se trouve là-bas.
Après un
moment à contempler l’horizon et l’endroit où se trouvait leur ennemi, le
groupe s’enfonça dans l’obscurité de la montagne.
Les Ténèbres de Nauglon
Le hall
principal de la forteresse était plongé dans la pénombre. La voûte était
soutenue par une rangée de piliers. Des bâtiments, dont certains étaient en
ruines étaient répartis dans le hall : anciennes auberges, bureaux,
boutiques, écuries etc.
« Sans
doute un quartier dédié au commerce. Les nains les plaçaient souvent devant la
porte principale. » Dit Lotharo. « Les quartiers résidentiels et les
industries sont certainement dans les étages inférieurs. » Poursuivit-il.
Le danselame et ses camarades
fouillèrent la zone et identifièrent trois passages partant du hall d’entrée.
Lotharo semblait très pensif en essayant de déchiffrer les différentes
inscriptions qu’ils avaient découverts. Il faut dire qu’aucun membre de la compagnie
du Hibou ne parlait le nain.
« Hmmm.
Ce symbole-là ressemble beaucoup à celui du feu en primordial. Je suppose que
cela mène à la fonderie. » Dit le danselame un peu dubitatif.
« Et tu
n’as pas plus de certitude que cela ? J’aimerai bien ne pas me perdre dans
un foutu labyrinthe souterrain » Railla Snaefried.
« Très
bien, Madame Ombreuse, si vous doutez à ce point de mon intellect supérieur, je
suppose que je peux prendre mon grimoire, exercer mon formidable pouvoir
arcanique et lancer un sort de compréhension des langages. Ça te rassurerait
? » Objecta Lotharo
« Je préfère oui. »
Annasthéa revint au beau milieu
du rituel : « Vous faites quoi ? »
« Cela se
voit non ? J’exerce mes talents pour assurer le coup. » Persifla
Lotharo sur un ton blasé.
« Il
est vexé. Vous avez trouvé quelque chose ? » Demanda Calidor. Lotharo
roula des yeux.
« Des
traces de bottes. Humanoïdes. Pas humain ou nain ou elfe. Donc potentiellement
hostiles. Je pense que cet endroit n’est pas aussi désert que nous le pensions.
Il faut faire attention et je préférerais qu’on parte vite. Je ne me sens pas
du tout à mon aise. » Répondit l’archère arcanique.
« Moi non plus » ajouta
Quine apparut à la suite d’Annasthéa. « J’ai un mauvais pressentiment. Il
y a… Je ne sais pas… Il y a quelque chose qui m’inquiète. »
« Allons
bon. Et après on dit que c’est moi qui pourrit l’ambiance. » Lança Lotharo
entre deux incantations. « Épargnez-moi vos suppositions non
factuelles ».
Le rituel
accompli, il comprit instantanément toutes les inscriptions en Dethek. Sa
supposition s’avéra juste et il ne se priva pas de le dire. La sortie
principale menait vraisemblablement au quartier d’habitation. Celle à l’ouest à
lamine, la fonderie et à la forge, et la dernière à la nécropole et au temple.
« La logique voudrait que
s’il y a une route vers Drulnovar on y accède par le quartier résidentiel. Si
on doit évacuer la population vers la capitale c’est plus simple. «
Énonça le danselame
« Oui
mais il y a sans doute un passage depuis la forge. Je suppose qu’une partie du
minerai allait à la capitale. Dans l’absolu ce serait peut-être mieux de ne pas
prendre l’accès le plus fréquenté. C’est là-bas que j’ai vu des traces. »
Proposa Annasthéa.
Tout le
monde acquiesça et la compagnie descendit vers le niveau de la fonderie. Là,
ils arrivèrent à une caverne de taille respectable. Les bâtiments semblaient
être des vestiaires pour les ouvriers et des bureaux. Des rails venaient de la
mine et partaient vers la fonderie et vers les habitations. Le groupe suivit ce
second chemin. Les voies étaient, comme celles de l’étage précédent, pavées,
mais elles comportaient un rail pour chariots de mine sur le côté droit, le
reste était assez large pour croiser deux charrettes.
Arrivés à une centaine de mètres
dans le tunnel, ils remarquèrent que le mur droit s’était effondré et un
monticule de terre était entré dans le tunnel. Le groupe s’approcha et
découvrit qu’en fait, derrière le mur éffondré se trouvait une caverne.
« C’est
étrange on dirait plutôt que le mur a été explosé. » remarqua Lotharo.
“C’est
peut-être un tunnel creusé par les assiégeants durant la guerre ?” Proposa
Quine.
« La
forme du tunnel est étrange. Elle est assez régulière, il n’y a aucun étai.
C’est inhabituel pour un tunnel qui aurait été creusé par des sapeurs. »
Continua Lotharo
Annasthea
s’approcha et regarda le sol autour d’elle puis se figea. « Regardez ça,
des traces. Quelque chose s’est faufilé ici ».
« De quel
genre ? » demanda Quine visiblement inquiète.
« Visiblement il n’a pas de
pattes. Un gros serpent ? Les traces vont dans la même direction que
nous » Répondit l’archère arcanique dubitative.
« J’ai entendu parler d’une
créature fouisseuse qui creuse des tunnels dans l’outreterre. Je n’ai aucune
envie de la rencontrer » continua la prêtresse livide.
« Ne restons pas ici. »
Pressa Calidor. « Si ce truc à la taille du tunnel, il ne vaut mieux pas
tomber dessus ici. ».
Le groupe avança dans la galerie.
Le bruit des pas dans le silence pesant paraissait assourdissant, tant la
tension était devenue grande.
La galerie déboucha sur une
caverne encore plus grande que la première. Des immeubles de pierres carrés
typiques de l’architecture naine remplissaient tout l’espace. Nombre d’entre
eux semblaient en ruines.
« Bon,
essayons de nous repérer. » dit Lotharo à voix basse en cherchant du
regard un indice de leur position.
Le groupe se
mit également à explorer les environs immédiats mais sans s’éloigner les uns
des autres. Finalement, Lotharo en déduisit qu’il fallait prendre l’avenue
principale. Nos compagnons descendirent donc celle-ci en silence… Ou presque.
Calidor trébucha et tomba sur un tas de décombres poussant malgré lui un cri de
douleur. Tout le monde se figea. Rien. Pas un bruit. Alors qu’ils poussaient
tous un soupir de soulagement, un mur au milieu de la rue perpendiculaire à la
sienne explosa sous l’effet d’une force incroyable. La tête conique d’un énorme
ver en sortit, balançant d’une direction à l’autre, semblant chercher son
chemin. Il se tourna vers le groupe et ouvrit sa gueule garnie de dizaines de
dents.
« Courez !!!!!!! »
hurla Lotharo en s’élançant en bas de l’avenue principale. Tout le monde lui
emboîta le pas.
Derrière eux le bruit
d’effondrement et de pierres projetées leur signala que la créature les
poursuivait.
Quine était
terrifiée à l’idée qu’ils soient tous rattrapés à découvert sur cette avenue et
réfléchissait à toute vitesse. Elle repéra une rue perpendiculaire avec ce qui
semblait être un jardin et se dit qu’il valait mieux se mettre à couvert. Elle
enjoignit tout le monde à la suivre.
« Par ici ! »
Annasthéa et
Snaefried la suivirent mais Calidor et Lotharo qui étaient en tête de groupe
n’entendirent pas dans le chaos ambiant et poursuivirent leur course. Il était
trop tard désormais pour changer d’avis. Quine passa l’arche de pierre à toute
vitesse, suivie de peu par Snaefried qui claqua la porte en bois d’un violent
coup de pied avant de continuer à courir. Malheureusement, dans la panique elle
n’avait pas vu qu’Annasthéa les avait suivis. Cette dernière prit la porte en
pleine figure et tomba au sol, éventrant un vieux tonneau au passage. L’archère
arcanique tourna la tête. Dans l’avenue, le ver venait de s’arrêter net. Il
tourna la tête dans sa direction. Sans attendre de savoir ce qu’il déciderait,
l’archère arcanique se remit sur ses pieds et roula dans la cour.
Derrière
elle, elle entendit les reptations du ver. Elle n’arriverait jamais de l’autre
côté du jardin ou Snaefried lui faisait pourtant signe de venir. Un bruit la fit se tourner et elle se
retrouva face à face avec la gueule ouverte du ver. Cherchant frénétiquement
autour d’elle Elle se jeta dans l’ouverture d’une vieille cave d’un seul
plongeon.
La créature
risquait de tout détruire pour les poursuivre. Profitant de son hésitation
devant l’arche de pierre, Snaefried réagit au quart de tour, elle incanta sa
main de mage et lui fit ramasser un caillou de bonne taille avant de le jeter
plus loin dans la rue. La diversion porta ses fruits. Le ver tourna la tête et
se précipita plus bas.
Sans attendre Annasthéa sortit de
son abri pour rejoindre Snaefried.
« Euh désolé pour la porte,
je ne t’avais pas vu. Ça va ? » dit Snaefried gênée.
« Oui
j’ai vu l’abîme d’un peu trop près. Fichons le camp ». Répondit Annasthéa
encore secouée.
Quine fut soulagée de les revoir
et les guida dans des petites ruelles. Derrière eux, les bruit d’effondrement
continuaient mais ils étaient plus éloignés. Ils débouchèrent dans la rue
principale juste derrière Lotharo et Calidor qui continuaient de courir.
« Vous étiez
où ?! » dit Calidor en regardant par-dessus son épaule.
« Qu’est-ce que tu
crois ?! On jouait aux cartes ! » Cracha Snaefried.
La course continua jusqu’au bas
de l’avenue et Lotharo repéra le symbole qu’il cherchait, entraînant le groupe
vers un tunnel descendant plus profondément dans la montagne.
Une fois en bas, le calme revint.
« Je ne
veut plus rester un instant de plus ici » Dit Quine en tâchant de
reprendre son souffle.
« J’y travaille ».
Répondit Lotharo en déchiffrant les différents symboles présents.
Le danselame les conduisit dans
un tunnel sur la gauche qui déboucha sur leur objectif. Une immense caverne
voutée, visiblement retaillée au milieu de laquelle se trouvait une route pavée
s’enfonçant dans les ténèbres. Devant elle, une sorte de zone de chargement
contenant des bâtiments, des restes de chariots, une ancienne écurie.
« Oui !
En route ! » dit Quine avec enthousiasme en déposant un baiser de
remerciement sur le front d’un Lotharo qui sursauta de surprise. Elle était en
effet pressée de quitter cet endroit.
La compagnie du Hibou Argenté
laissa donc Nauglon derrière elle et suivit l’antique route souterraine en
direction de Drulnovar.
***
Le groupe poursuivit son périple
dans le noir, suivant la route souterraine durant des heures. Ils ne firent
qu’une halte pour manger.
« On est encore
loin ? » demanda Calidor.
« Difficile à dire. Un jour
de marche, peut être deux. » répondit Lotharo en mâchant sa ration.
Une fois le
repas terminé, tout le monde se leva pour continuer la route. Au bout de
quelques mètres Quine remarqua que cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas
entendu Snaefried, non pas qu’elle soit très causante habituellement, mais tout
de même ! La prêtresse se tourna et vit qu’elle était toujours sur son
rocher, le regard vide.
Le groupe se porta à son niveau.
Un filet de base sortait du coin des lèvres de la roublarde.
Quine la souleva pour l’examiner
mais Calidor remarqua qu’elle s’était assise sur un rocher tapissé de
champignons mauves.
« Qu’est ce qu’elle
a ? » s’écria Annasthéa.
« Je ne
sais pas. On dirait qu’elle fait une attaque, une sorte de crise d’épilepsie
peut être ? C’est bizarre elle n’a jamais rien fait de tel ».
« Ce sont ces
champignons » déclara Calidor « je crois qu’ils sécrètent un suc qui
anesthésie au toucher. Ce n’est pas grave. »
« Je
loue ta connaissance des plantes souterraines mon brave. Pour m’a part je n’y
entends goutte et je n’ai pas d’antipoison sur moi. Combien de temps ça va
durer ? » Demanda Quine.
« Elle devrait reprendre ses
esprits d’ici quelques minutes. Ensuite elle restera groggy et épuisée pendant
plusieurs heures je le crains. » Répondit le barbare.
« Damned ! » Pesta
Annasthéa. « Même quand elle ne les cherche pas elle trouve le moyen de se
créer des problèmes. »
Le groupe
attendit que Snaefried soit en état de marcher et la soutint pour poursuivre le
voyage. Au bout de plusieurs heures, ils décidèrent de se poser pour se
reposer. Lotharo invoqua l’abri de Leomund derrière l’une des énormes colonnes
de soutènement de la galerie. Pendant ce temps, Calidor fit le tour des
environs et revint avec des mousses qu’il tendit à Quine.
« Si tu fais un cataplasme
avec ça, ça devrait la remettre sur pied. N’en met pas trop c’est un genre de
drogue, c’est addictif. Ça a un effet excitant et ça contre la toxine du
champignon »
Quine parvint à trouver le bon
dosage. Il lui restait de quoi appliquer deux autres doses, donc autant les
garder au cas où. Snaefried retrouva peu à peu ses pleines facultés.
Pendant que le groupe s’installa
dans l’abri, Quine resta à l’extérieur pour monter la garde. Tout se passa sans
problème pendant ce qu’elle estima être deux bonnes heures. Puis la prêtresse
entendit un bruit lointain venant de la direction de Drulnovar. Dans une telle
caverne le son réverbérait rapidement. Quelques instants plus tard elle reconnu
des bruits de voix.
Quine ne voulut pas prendre de
risques et incanta un œil arcanique qu’elle fit flotter le long du plafond en
direction du bruit. Quine pouvait voir à travers l’œil. Après deux cent mètres
elle repéra des orques, ils étaient très nombreux. Peut-être une centaine !
Sans attendre la prêtresse
prévint les autres. Il y eu un vif débat : combattre ? Ils étaient
trop nombreux ! Fuir ? Rester dans l’abri ? C’est finalement
cette seconde solution qui fut choisie. Lotharo était formel : il avait
bien choisi la couleur de l’abri. Il se fondra parfaitement dans le décor.
Comme les orques voient grâce à l’infravision, sans les couleurs ils ne
distingueront pas l’abris d’un rocher taillé ou d’un bout de maçonnerie naine
effondrée.
Tout le monde entra donc dans
l’abri et attendit fébrilement. Le bruit des bottes se rapprocha et tout le
monde serra ses armes et se tendit. Sur leur droite, côté route, les
silhouettes défilèrent. Aucune ne sembla noter la présence de l’abri.
Soudain un
orque quitta la route et se dirigea vers le groupe. Tout le monde se prépara au
pire. Snaefried, accroupie, se posta juste en dessous de la créature, prête à
frapper. Ils n’étaient séparés que par la paroi de l’abri. C’est alors que
l’orque ouvrit ses braies et commença à uriner sur l’abri, à quelques
centimètres de Snaefried qui plissa les yeux et se renfrogna. Lotharo et
Calidor ne purent réprimer un pouffement nerveux à la vue de cette scène
cocasse.
Une fois son affaire terminée,
l’orque repartit. Le reste de la troupe s’éloigna. Tout le monde poussa un
soupir de soulagement.
« C’était
juste ! » Dit Annasthéa en s’adossant à la paroi de l’abri.
« Je vous l’avais
dit ! » S’exclama Lotharo satisfait.
« J’espère que cette sale
engeance se fera bouffer par le ver ! » Cracha Snaefried.
« C’est bien possible. Au
moins il sera bien nourri au cas où nous devrions rebrousser chemin. »
Ricana Lotharo.
Quine se laissa tomber lourdement
en arrière, soulagée mais nerveusement épuisée.
Entrée dans Drulnovar
Après un repos bienvenu, le
groupe reprit sa route vers Drulnovar.
Durant des heures ils marchèrent
le long de la route, dans le noir. Finalement Annasthéa revint de son
avant-garde prévenir les autres qu’elle avait repéré l’entrée d’une immense
caverne et surtout qu’elle avait vu la lumière de torches.
Arrivés dans
la caverne, le groupe s’avança précautionneusement vers les torches et remarqua
une arche de pierre éclairée. Une bonne vingtaine d’orques et un géant était
postés devant. Derrière l’arche, un large pont de pierre donnait sur une porte.
L’entrée de Drulnovar, l’antique
capitale des nains de l’Echine du Dragon et le repaire de Skarnix.
Le groupe ne portait aucune
source de lumière, Snaefried ayant investit dans des lunettes de vision dans le
noir. Aussi supposèrent-ils qu’ils n’avaient pas été repérés. Ils se cachèrent
derrière un éboulis de rochers et mirent au point un plan. Il fallait trouver
un moyen d’entrée et de préférence, en évitant l’arche de pierre. Snaefried se
proposa de longer la caverne par la droite et Annasthéa déclara qu’elle ferait
de même à gauche. Le but était d’avoir une idée de la taille de la caverne et
d’éventuels passages secondaires.
Snaefried se
faufila en tâchant de se fondre dans les ombres et de rester hors de portée de
l’infravision des orques. Elle ne trouva sur son chemin aucun élément d’intérêt
ni aucun passage secondaire. En revanche, arrivé au même niveau que l’arche,
elle remarqua qu’il n’y avait pas de parois, mais que la caverne donnait
directement sur le précipice qu’enjambait le pont.
La falaise
de l’autre côté se trouvait à neuf mètres de distance. La roublarde remarqua
que l’arche de pierre située devant le pont reposait en fait sur une paroi de
seulement dix mètres de long, le reste donnait directement sur le précipice. La
lumière des torches n’éclairant pas aussi loin, le groupe avait postulé que la
caverne était fermée, mais ce n’était clairement pas le cas. En poursuivant son
observation Snaefried remarqua, de l’autre côté, une anfractuosité à environ
cinquante mètres du pont dans sa direction. Elle pouvait clairement voir qu’en
retrait du rebord, il y avait le début d’un mur maçonné. C’était un passage
dérobé. En promenant son regard plus loin elle remarqua des meurtrières ayant
une vue sur le pont et ses environs. Un poste de tir idéal. Fort de ces
découvertes elle retourna vers ses compagnons.
Annasthéa de son côté n’avait
rien remarqué de concluant.
« Bon
on peut supposer que ces emplacements de tirs sont connectés au reste de la
cité. Tu es sûre qu’ils ne sont pas occupés ? Tu n’as rien
remarqué ? » Demanda Lotharo
« Rien de rien. Ni
mouvement, ni lumière, ni bruit. Ça me semble parfaitement désert. »
Assura la roublarde.
Le groupe se déplaça à l’endroit
dont Snaefried leur avait parlé. Lotharo en examinant le passage dérobé, en
conclut qu’il pouvait se téléporter de l’autre côté et y fixer une corde. De
plus ils étaient suffisamment loin du pont pour ne pas attirer l’attention et
rester totalement hors du rayon des torches.
Incantant son sort Lotharo se
matérialisa dans la fissure. Il put constater qu’il y avait effectivement un
couloir très étroit qui en partait et qui se séparait rapidement en deux
directions : se prolongeant droit, et donnant sur un escalier à droite. Il
supposa que le second menait aux postes de tir. Il fixa la corde à un
porte-torche nain dont il testa la solidité à plusieurs reprises.
Pendant ce
temps, Snaefried, qui démontra à la suspicion de tous, d’incroyables talents
pour faire des nœuds fabriquait un baudrier de fortune avec sa corde.
Quine était livide en fixant le
vide du précipice.
« Nerveuse ? »
interrogea Snaefried avec un rictus.
« Euh
non… Je… Enfin j’avoue que je ne suis pas rassurée.» Fit la prêtresse.
« Allons courage petite sœur
ça va aller » la rassura Calidor en se lançant le premier. Il se lança
tellement fort d’ailleurs qu’il aurait presque pu sauter le gouffre sans corde.
Arrivé de l’autre côté il se défit du baudrier et le renvoya pour la suivante.
Annasthéa passa à son tour sans encombre.
« A toi. Moi je
termine. » Enonça Snaefried. « A moins que tu n’aies trop
peur ? »
« Non… Non non, j’y
vais. » La prêtresse enfila le baudrier et s’élança. Elle progressa avec
peine. En se retournant elle vit Snaefrid lui faire un sourire sadique en
faisant mine de couper la corde. Blême elle s’arrêta au milieu du gouffre. Calidor
qui avait vu la scène fit un geste d’énervement en direction de la roublarde
qui reprit une position neutre en faisant comme si de rien n’était. Le barbare
sortit sa propre corde qu’il jeta à Quine et la tira vers le rebord. Elle
remercia Calidor et retira rapidement le baudrier pour le renvoyer à Snaefried.
La roublarde traversa à son tour avec maîtrise. Une fois de l’autre côté, elle
trancha la corde.
« Hé ma corde ! »
Ragea Annasthéa.
« Faut pas laisser de
traces. » Répondit Snaefried.
« Mais on ne sait même pas
si on a une issue de ce côté ! » Renchérit l’archère arcanique.
« Oups. » et un sourire
à moitié contrit fut tout ce que la roublarde trouva à dire.
Le groupe prit l’escalier pour
commencer et arriva dans une salle de cinq mètres de large et longue de vingt
mètres servant visiblement de postes de tir. Quatre squelettes de nains
gisaient à différents endroits de la pièce, que Snaefried fouilla évidemment
pour en retirer les richesses.
Deux
balistes naines étaient positionnées quelques mètres en retrait de deux
meurtrières plus grosses alignées dans la direction du pont. Lotharo vint les
examiner. Les deux machines portaient des runes de protection pour préserver
les matériaux mais une seule d’entre elle était encore utilisable à condition
d’y mettre une corde.
« Voilà qui est parfait. Il
y a même de jolies munitions dans le fût ici. Si on doit prendre d’assaut le
pont nous avons un appui de choix ». Dit Lotharo.
« Je préfère éviter. Allons
explorer le couloir. » Répondit Annasthéa.
Le couloir
se prolongeait sur une dizaine de mètres avant de donner sur un escalier
descendant et de poursuivre. Là, les compagnons comprirent pourquoi les postes
de tir étaient abandonnés : un éboulement venait de bloquer l’entrée
donnant sur l’intérieur de la forteresse.
Snaefried se
sentit un peu mal à l’aise. Ce n’était peut-être pas une bonne idée d’avoir
coupé tout de suite cette corde.
« Euh…Il y a peut-être une
sortie de secours ? » Dit-elle à Lotharo
Le danselame
excédé, ne répondit pas et se mit à réfléchir. La roublarde qui se sentait un
peu jugée se proposa d’aller en éclaireur au bout du couloir. Elle arriva à un
tournant qui donna sur une première pièce, très petite, servant de latrine
vraisemblablement, puis une seconde qui devait être un dortoir. Elle entreprit
de la fouiller mais son œil fut de suite attiré vers d’autres cadavres de nains
qu’elle délesta de leurs antiques pièces.
« Tu as
trouvé une issue ? » Dit une voix derrière elle. Annasthéa venait
d’entrer dans la pièce.
« Non il n’y a rien. »
Répondit machinalement la roublarde toute occupée à son larcin.
« Et ça c’est
quoi !? »
Snaefried se retourna et constata
que Quine, les mains sur les hanches la dévisageait avec réprobation et
qu’Annasthéa lui désignait un trou dans le plafond à côté de la porte.
« Ah oui, ça. J’allais y
venir » Se défendit-elle.
« C’est cela
oui.» Persifla Calidor.
« Il y a un trou en haut, je
vois une voûte maçonnée. Il y a peut-être un étage. C’est assez large pour une
personne. »
« Je vais y aller. Calidor
fais-moi la courte échelle s’il te plaît. » Dit Quine.
Le barbare
s’exécuta et la prêtresse se faufila dans le conduit. Il y avait effectivement
une voûte. En fait, en grimpant un peu, Quine passa la tête dans ce qui
semblait être un couloir étroit et bas de plafond. Ce couloir -plus une rampe
d’ailleurs - montait graduellement en pente assez douce mais régulière depuis
la direction de la porte obstruée. Il devait sans doute rejoindre celle-ci en
déduisit la prêtresse. Quant à savoir où il menait…. De là où elle était, sa
vision dans le noir ne portait pas assez loin pour le savoir. Mais elle
remarqua des petits points lumineux dans le lointain.
Elle se hissa à l’intérieur et
fit signe aux autres de monter. Une fois tout le monde en haut et après avoir
eu confirmation que la section basse du couloir était elle aussi obstruée, le
groupe monta la rampe qui s’éleva à presque dix mètres avant que le mur gauche
ne s’arrête et que la rampe devienne une simple corniche.
En
atteignant la fin du mur latéral le groupe fut impressionné par la vue :
Une caverne immense s’offrait à eux, contenant une ville de bonne taille, bien
plus grande que Nauglon. Celle-ci était plongée dans une pénombre grâce à un
système ingénieux de miroirs qui réfléchissaient la lumière depuis des conduits
extérieurs, qui servaient également d’aération. La plupart devait avoir été
abîmée avec le temps mais ils fournissaient encore une lumière résiduelle. La
corniche devait d’ailleurs servir à les entretenir.
Bien que de
nombreux bâtiments soient effondrés ou en ruines, les immeubles exquis, les
places et les temples exsudaient toujours un caractère majestueux. Les axes
centraux de la ville étaient éclairés par des globes de lumières, sans doute
pour permettre aux serviteurs de la liche qui n’étaient pas doués
d’infravision, comme les géants par exemple de se repérer et de circuler.
D’innombrables silhouettes se rassemblaient sur la place centrale de la ville,
en face du palais royal.
Le groupe avança sur sa corniche
de manière à être le plus près possible mais en restant dans l’obscurité
derrière les miroirs. Des bataillons entiers de morts vivants de tous types,
des orques et des géants se mettaient en rangs devant les escaliers du palais
royal. Un géant de givre à la stature imposante se trouvait au premier rang,
non loin de lui, un tyrranoeil à la peau nécrosée flottait. Enfin les rangs des
squelettes s’écartèrent pour laisser passer une silhouette familière des
aventuriers : un chevalier revenant monté sur un destrier squelette
caparaçonné qui avançait vers l’escalier.
Aucun de nos héros n’avait oublié
le sinistre boucher d’Ambrebois.
Une fois toutes les forces
rassemblées, il y eu un moment d’attente et de silence. Puis les portes du
palais royal s’ouvrirent.
Une couche
de givre saisit soudain les portes antiques et le sol devant elles, tandis
qu’une brume bleuâtre sortait du bâtiment. Les Orques et les géants extatiques
se mirent à frapper leurs armes sur le sol ou sur leurs boucliers en poussant
des vivats qui contrastaient avec le froid silence des morts vivants.
Une
silhouette émergea de la brume avançant résolument vers le bord de l’escalier.
On aurait dit au premier abord un squelette mais il dégageait de lui une aura
de terreur et de désespoir. Engoncé dans une armure composé d’un plastron
finement ouvragé recouvrant une cotte d’acier bleuté fendue descendant
jusqu’aux chevilles, la créature portait une couronne d’acier et un bâton noir
à tête de hibou couvert de runes luisantes.
Enfin les aventuriers voyaient
leur ennemi : Azal Skarnix, la liche. Haut-Mage du Nord et Seigneur du
mal.
La liche
sembla parler à ses troupes mais les aventuriers ne distinguaient aucune parole
soit qu’ils aient été trop loin, soit que leur ennemi utilisa la télépathie.
Skarnix se tourna vers le chevalier. Après quelques minutes ce dernier dégaîna
son épée en guise de salut et se dirigea vers l’avenue principale, en direction
de la porte extérieure, entrainant à sa suite la quasi-totalité des troupes
présentes. Visiblement le général de Skarnix allait amener une nouvelle armée
combattre les humains et les elfes.
Restaient sur la place deux
groupes distincts l’un composé de morts vivants avec le tyranoeil a sa tête et
le second de géants et d’orques. La liche s’adressa à ces derniers avant
d’entrer dans le palais. Les lourdes portes de fer se fermèrent derrière elle.
Les deux groupes de monstres se séparèrent partant dans deux directions
différentes.
« Bon, ça fait déjà ça en
moins. » Murmura Snaefried en regardant l’armée ennemie s’éloigner.
« Il en
reste déjà bien trop. » Maugréa Annasthéa.
Le groupa
resta plusieurs minutes à observer les allées et venues des patrouilles ainsi
que la configuration des lieux.
Soudain tous
furent secoués par une vague arcanique qui balaya toute la zone. Sensibles à la
magie les membres de la compagnie du Hibou furent assaillis d’une migraine
soudaine et comprirent tout de suite qu’un sortilège d’une puissance
phénoménale venait d’être lancé. Un éclair d’énergie violette partit d’un
temple sur la droite et frappa des focaliseurs entourant le palais. Un second
éclair similaire jaillit depuis une caverne sur la gauche. Les focaliseurs
répercutèrent l’énergie qui prit la forme d’un épais dôme de force arcanique
qui entoura le palais royal. Lorsque nos héros reprirent leurs esprits quelques
instants plus tard, ils sentirent qu’une source d’énergie encore plus forte
sembla bientôt pulser de l’intérieur même de ce dôme.
Un rituel terrible était à
l’œuvre.
Le Temple de Moradin
« On dirait qu’il va falloir
trouver un moyen de passer ce dôme pour atteindre notre ennemi. » Enonça
Annasthéa.
« Quel que soit ce que
Skarnix prépare, le temps semble compter » Déclara Quine.
Lotharo était fasciné.
« Hé le mago ! Comment
on rentre là-dedans ? » tança Snaefried.
Soudain tiré de sa rêverie,
Lotharo sembla retrouver ses esprits
« Eh bien euh, c’est
évident. Skarnix souhaite s’assurer de ne pas être dérangé pour son rituel. Il
a donc mis en place un sort de barrière. Si nous voulons le désactiver, il faut
détruire les deux sources d’énergie qui l’alimentent. »
Le groupe
échangea et décida de commencer par attaquer le temple car il se trouvait le
plus proche de leur position. Ils longèrent la corniche et redecendirent de
l’autre côté de la caverne.
Une fois en
bas, ils furent heureux de constater que la porte semblait toujours en place.
Mais leur soulagement fut de courte durée quand il se rendirent compte que
celle-ci semblait avoir été scellée à son cadre avec le temps.
« C’est coincé. Tout
cette saleté est bien solidifié.» Dit Snaefried.
Et merde ! Il faut qu’on
passe bon sang ! » pesta Annasthéa. « Tu peux la
crocheter ? »
« Qu’est ce que tu ne
comprend pas ma vieille ?! C’est scellé ! Je peux te défoncer la
serrure que ça ne changerait rien du tout ! » La rabroua Snaefried
Annasthéa
descendit d’un ton. «Très bien. Calidor ! Tu ne peux pas la
forcer ? »
Le barbare se mit devant la
petite porte et essaya de toutes ses forces de la faire bouger mais sans succès.
« Désolé soeurette. C’est
une porte en métal bien épaisse. Trop dur pour moi, je ne suis pas un ogre non
plus ! »
« Bon eh bien je suppose
qu’on va remonter et se taper une bonne escalade de vingt mètres en descente en
espérant ni se rompre le cou ni se faire repérer » Dit Lotharo
« On a déjà vu pire à
Ambrebois pour aller dans la caverne de Ruisselune. » Maugréa Annasthéa
« Laisser moi essayer
quelque chose » Dit Quine. Elle s’accroupit devant la porte et lança un
sort de Réparation sur le bas de l’embrasure. La rouille disparut et le métal
reprit son aspect initial. Elle continua le long de l’encadrement de la porte jusqu’à
en avoir fait le tour avant de l’ouvrir sans difficulté et sans un bruit.
Lotharo sourit et applaudit. Il
était impressionné.
« Je savais que ça me
servirait un jour à autre chose qu’à réparer vos vêtements. » Dit Quine
avec un sourire malicieux.
Annasthéa et
Snaefried jetèrent un coup d’œil dehors et firent signe aux autres que la voie
était libre. Ils conduisirent leurs amis à travers les ruelles silencieuses en
direction du temple. Le passage de patrouilles de nécrophages leur rappela que
le domaine de l’ennemi n’était pas désert. Ils parvinrent à les éviter et
arrivèrent devant le temple. Il n’y avait personne en vue.
« Bizarre… » Marmona
Annasthéa.
« Ils se pensent peut-être invulnérables.
Ou bien ils sont juste stupides. Ça reste des orques et des géants après
tout » Proposa Lotharo.
« Je vais y aller » Dit
Snaefried.
La roublarde se faufila jusqu’aux
marches du temple et se colla contre la rambarde de pierre. Après un coup d’œil
aux alentours, elle monta les marches et entra dans le temple. Quelques
instants plus tard elle redescendit.
« Alors il y a un géant et
une dizaine d’orques dans la pièce principale. Ils n’ont pas l’air très
attentifs on peut peut-être les prendre par surprise. Je n’ai remarqué aucun
piège sur le chemin. » Informa Snaefried.
« Bonne idée. » Ajouta
Annasthéa. « En route, le plus discrètement possible. »
Les compagnons se faufilèrent avec
furtivité jusqu’à l’escalier et le gravirent pour entrer dans le bâtiment. Le
couloir dans le bâtiment donnait sur une porte entrouverte d’où provenaient des
rires et des éclats de voix.
Nos amis dégainèrent lentement
leurs armes. D’un signe de tête ils se préparèrent à foncer vers la porte quand
soudain…
BOUM !
Le fracas d’un gros bénitier en cristal sur le sol retentit et se répercuta
dans les alentours. Les éclats de voix cessèrent brusquement.
Lotharo poussa un soupir las.
Annasthea ferma les yeux les dents serrées.
Calidor venait de se prendre les
pieds dans le support métallique portant le bénitier et ce dernier était tombé.
Lotharo et
Annasthéa se regardèrent un instant puis hurlèrent de toutes leurs forces.
« Raaaaaaaahhhhh !!!!! »
il coururent vers la porte et l’ouvrirent à la volée.
« Raaaaage !!! » hurla Calidor après avoir bondit sur ses
pied. Il fonça rejoindre ses amis. Quine et Snaefried suivirent.
La surprise ne fut pas totalement
perdue puique leurs adversaires étaient encore en train de ramasser leurs
armes.
Lotharo incanta une boule de feu
qui carbonisa deux orques et en blessa 3 autres ainsi que le géant.
Telle une furie Calidor entra
dans la pièce et fonça sur le géant en poussant un hurlement primal. Comme
toujours une onde de force jaillit tandis que la magie sauvage se matérialisa
autour de lui… en un champ de fleurs touffu qui cependant semblaient agripper
les bottes de leurs adversaires. Il percuta le géant et le blessa tandis que ce
dernier s’acharna sur ce petit elfe enragé qui ne semblait pas ressentir de
douleur.
Sans lui
laisser le temps de continuer Snaefried et Annasthea bombardèrent l’imposante
créature de flèches et elle s’effondra.
Quine brûla un orque de sa flamme sacrée.
Les orques
étaient désemparés mais un second géant arriva d’une porte sur la droite.
« Qu’est ce qui se passe
ici ! » cria-t-il avant de réaliser la situation et de se jeter au
combat. Calidor se prépara à recevoir le géant mais subit à la place des
flèches des archers orques. Le géant attrapa un autre gros bénitier et le
propulsa sur Annasthéa qui fut percutée de plein fouet et envoyée valdinguer
dans le couloir.
Enervée,
l’archère arcanique bondit sur ses pieds et avança la rage au ventre dans la
pièce. Calidor avait engagé le nouveau géant. Avisant la situation, l’archère
arcanique encocha deux flèches et abattit deux orques. Une lance de force la
blessa et elle remarqua un chamane orque. Snaefried l’avait vu aussi et le
blessa gravement. De nouvelles flèches orques visèrent Lotharo et Calidor mais
aucune ne toucha.
Annasthea
fit rapidement taire les archers tandis que Lotharo vint aider Calidor à
abattre le géant et que Snaefried éliminait le chamane. Un troisième géant
émergea de la même pièce sur la droite. Seul il n’avit aucune chance et le
groupe entier le larda de tirs et de sorts.
« Bon
ça ne s’est pas trop mal passé. » Dit Calidor.
« Ca
aurait pu être plus simple. » Cracha Snaefried.
La roublarde
se rendit sur la porte à gauche et jeta un coup d’oeil tandis que Lotharo
faisait de même sur celle de droite.
A gauche,
Snaefried passa dans un petit couloir donnant sur une autre porte fermée dont
émanait des cris et des bruits de casseroles. Elle entrouvrit et vit une
cuisine improvisée où un chef Troll avec une toque beuglait des instructions à
quatre marmitons orques maladroits. Au vu du bruits et des cris dans cette
pièce, ils n’avaient vraisemblablement rien entendu du combat dans la grande
salle. Snaefried referma la porte et la crocheta pour la verrouiller avant de
faire de même pour la seconde porte.
A droite,
Lotharo suivit un couloir donnant sur un escalier amenant au premier étage. Au
sud une porte ouverte donnait sur une sacristie réaménagée en dortoir. Une
odeur de chien mouillé et d’excrément emplissait la pièce.
Les deux
revinrent faire leur rapport au reste du groupe. Les cuisiniers n’étaient pas
une priorité. Si on pouvait éviter des combats inutiles c’était une bonne
chose.
La compagnie
prit donc l’escalier pour arriver dans la grande salle du premier étage.
Cette
immense et majestueuse salle devait autrefois résonner du fracas des marteaux
sur les enclumes sous le patronage de Moradin. A présent, la statue de Moradin
au sud était vandalisée et seul le maître autel était encore en place. Il
servait de réceptacle à un portail nécrotique dont semblait émaner une énergie
négative infinie. Derrière lui se trouvait le géant du givre qu’ils avaient vu
sur la place. Deux ettins se trouvaient également dans la pièce
De chaque
côté de la salle, deux plateformes en arcade situées plus de quatre mètres
au-dessus du sol comportaient chacune deux focaliseurs plus petits qui
drainaient et renvoyaient à l’extérieur les effluves arcaniques. Des orques
armés d’arcs les gardaient
Sitôt entré,
le groupe fut apostrophé par le géant.
“Des intrus
! Enfin de l’action ! Vous allez mourir pour vous être opposés au maître ! Et
moi Borgir je me couvrirais de gloire en son nom ! A l’attaque !”
Snaefrid
entama le combat en visant la tête d’un des ettins qui hurla de douleur,
Calidor fonça pour intercepter le même géant et Lotharo engagea le second.
Quine resta en retrait pour soutenir ses alliés de ses sorts tandis qu’Annasthéa
s’avança pour tirer sur les orques situés sur la corniche au-dessus d’eux, en
tuant trois. Elle évita de justesse un morceau de statue que Borgir lui jeta à
la figure.
« Oh
non pas cette fois ! » Murmure-t-elle en faisant une roulade sur le
côté.
Snaefried ne
fut cependant pas assez rapide, car Borgir s’avança rapidement et la blessa
puis l’assomma d’un coup de bouclier qui l’envoya au sol. Dans la foulée le
géant se déchaîna sur elle et la roublarde ne fut sauvée des griffes de la mort
que grâce à la magie de guérison de Quine.
Voyant le
danger, Calidor et Annasthéa s’acharnèrent sur l’ettin déjà blessé qui fini par
tomber. Le second ettin ne parvient pas à toucher Lotharo malgré les
rugissements de son chef et le magelame engagea Borgir pour le détourner de
Snaefried.
« Graaaaahhh !
Imbécile, fais le tomber ! » Hurla Borgir à son séide.
Joignant le
geste à la parole, le géant de givre bouscula Lotharo et une fois au sol le
blessa, mais le danselame parvint à conserver sa concentration sur son sort de
flou.
Snaefried en
profita pour se relever et se désengager et elle blessa gravement Borgir avec
un tri sournois.
« Tu me
paieras ça !! » Cracha-t-il. Avant d’être brûlé par une flamme sacrée
de Quine.
Les orques
sur l’autre corniche tirèrent sur Annasthéa et la blessère mais elle riposta
vigoureusement en les abattant tous.
L’Ettin, imitant
son chef parvint à faire tomber Lotharo et à le blesse, mais là aussi ce
dernier parvint à rester concentré. Mais ce faisant, le géant ne vit pas le tir
précis de Snaefried qui l’acheva.
Enervé
Borgir balaya Calidor et Lotharo de sa massue. Calidor parvint à rester debout
mais Lotharo fut repoussé au loin. Dans la foulée le géant de givre avança sur
Snaefried paniquée qui prit à nouveau un coup de bouclier en pleine figure et
fut étourdie.
Annasthé
acheva les dernier archers orques lorsqu’elle sentit quelque chose derrière elle.
Elle tourna son arc en direction d’une tête qui dépassait de l’autre escalier,
celui qui menait vraisemblablement aux cuisines. C’était le cuisinier troll qui
observait la situation. Les ettins et tous les orques étaient au tapis, seul
Borgir combattait encore. Annasthéa croisa son regard et ils se fixèrent un
instant avant que le troll ne sourit de ses dent jaunâtres et recula dans l’escalier.
Annasthéa fut
soulagée, pas de renforts en vue.
Borgir
faiblissait, les tirs d’Annasthéa et les flammes sacrées précises de Quine
prenaient leur dû. Il tenta un autre balayage qui manqua Lotharo et Calidor
mais frappa Snaefried de plein fouet et la mit dans le coma. Lotharo et Calidor
unirent leurs efforts et purent enfin abattre le géant du givre.
Le combat
avait été rude. Snaefried notamment était mal en point. Quine se précipita à
son chevet et la soigna mais elle était encore un peu groggy. Annasthéa sentit
quelque chose glisser derrière elle. Du coin de l’oeil elle vit un cadavre
d’orque être traîné par un long bras vert vers l’escalier ouest. Le cuisinier troll
commençait à faire le ménage.
« Bon
appétit » ricana-t-elle.
A sa grande
surprise la main réapparut au bord de l’escalier avec un pouce en l’air. Le
marmiton ne portait donc pas Borgir dans son coeur finalement. Cela ferait des
ennemis en moins à affronter.
La fouille
de la pièce mis au jour le trésor du géant, des artefacts nains et elfes de grand
prix et notamment une couronne de bronze stylisée qu’Annasthéa se remémora
comme celle du seigneur Qendor. Des traces de sang séché étaient visibles sur
le métal.
« Il
semble que le clan Keiniril soit désormais sans chef. » Observa Quine.
« Bien
que je ne le portasse pas dans mon coeur, j’espère qu’il repose en paix et que
ses gens sont toujours en vie » Dit Annasthéa.
Lotharo
était monté examiner les focaliseurs et les autres le virent les renverser et
les briser au sol avant de redescendre.
« Bon
ce ne sont pas les mêmes que ceux dans la forêt, ils ne nécessitent aucun
rituel, les renverser de leur présentoir
suffit à les briser. Calidor ! Peux-tu aller me détruire ceux de l’autre rangée
? Quine, Annasthéa, je vais avoir besoin de votre aide pour fermer ce portail
vers la Gisombre. »
Lotharo
sortit ses composants de rituels et avec l’aide de Quine et d’Annasthéa, il
parvint à refermer le portail.
« Bon
il vaut mieux qu’on décampe avant que des renforts n’arrivent. » Dit
Calidor.
Snaefried
maugréa en abandonnant sa fouille des lieux.
Le groupe
ressortit précipitamment du temple après avoir vérifié que la voie était libre.
Il s’enfonça dans les ruelles et se réfugia dans une maison abandonnée pour s’y
reposer.
Les Cryptes.
Une heure
plus tard, ils se mirent en route vers le second lieu qui s’avéra être la
nécropole. Sur leur chemin, ils durent éviter de nombreuses patrouilles qui
ratissaient la ville. Il ne fallait pas traîner.
Arrivés à hauteur
des cryptes ils constatèrent que des sentinelles avaient été postées devant les
portes.
« Oh
non... » soupira Quine en apercevant une banshee au milieu de plusieurs
nécrophages.
« Il
faut qu’on détruise cette engeance en premier. Si elle crie, les conséquences
peuvent être catastrophiques pour nous. On ne peut pas prendre le risque. »
Déclara Annasthéa.
L’archère
arcanique fit appel à sa magie pour créer des flèches enchantées qu’elle
distribua à ses compagnons. « Ceci devrait nous aider ! »
Cette
fois-ci, l’attaque surprise fut couronnée de succès, les aventuriers parvinrent
jusqu’au muret délimitant l’entrée et concentrèrent tous leurs efforts sur la
banshee qui fut bannit après force tirs magiques. Les nécrophages ripostèrent
avec leurs arcs tout en s’approchant, blessant Snaefried mais Quine s’avança et
brandit son symbole sacré.
« Vade
Retro ! Au nom de Corellon Larethian disparaissez ! »
Trois des
quatre nécrophages, terrifiés, s’enfuirent vers des sorties latérales de la
cour. Le dernier combattait contre Calidor et résista mais fut rapidement mis
en pièces.
« Je ne
sais pas si c’était une bonne idée de les repousser ici. Ils risquent de
revenir avec des renforts » Dit Lotharo.
« Trop
tard maintenant, on fonce ! » Répondit Annasthéa en courant vers l’entrée
des cryptes dont émanait le rayon arcanique violet.
Le groupe
descendit plusieurs volées de marches quatre à quatre jusqu’à arriver dans une
pièce complètement inondée.
« Qu’est
ce qui se passe ici ? » S’exclama Annasthéa.
« On
dirait qu’une rivière souterraine a fini par s’infiltrer. » Répondit
Calidor en désignant un trou dans le plafond sur leur droite d’où s’écoulait de
l’eau.
Lotharo
enfonça sa rapière. « Ce n’est pas trop profond, a mi-cuisses je dirais ».
Quine
observait nerveusement l’eau. « Oui mais on ne sait pas ce qu’il y a là
dessous. »
Calidor
sauta en avant avec un gros plouf comme un gamin rieur. Les autres
suivirent. Le barbare repéra une seconde salle, droit devant et une double
porte entrouverte sur la gauche. Après avoir constaté que la salle devant était
vide et inondée et qu’elle donnait sur un autre couloir, le groupe décida de
passer la porte. Le niveau montait légèrement, de sorte qu’au bout d’un mètre
il n’y avait plus d’eau. Le couloir aboutissait à une autre double porte en
métal finement ouvragée.
Snaefried
examina la porte. Elle ne semblait pas piégée et était en fait ouverte. On
l’avait visiblement enfoncée avec quelque chose de gros : une grosse créature,
ou un bélier car le métal présentait des bosses et la serrure était endommagée.
Calidor ouvrit les deux battants et la compagnie observa la pièce sans y
entrer.
La salle, de
taille plutôt grande était à la fois sobre et majestueuse. Une enluminure en Dethek
courait sur toute la longueur des murs. On pouvait distinguer deux couloirs
partant vers l’Ouest. Devant, une rangée
de colonnes menait à un sarcophage enluminé posé à la verticale contre le mur
nord. Une statue de dieu nain veillait sur lui. Les Murs Ouest et Est étaient
creusés et emplis d’autres sarcophages.
Toute la
pièce semblait avoir subi les ravages du temps : une colonne s’était
effondrée, l’enluminure était détruite à certains endroits, des ossements
gisaient au sol et des tas de gravats étaient visibles un peu partout dans la
pièce notamment un au centre qui semblait résulter de la destruction d’une
statue. Plus inquiétant pour nos compagnons, un peu devant l’entrée gisaient
deux cadavres relativement récents, celui d’un ogre et celui d’un orque.
« C’est
la Tombe Royale. » Dit Lotharo.
« Il y
a surement des richesses ici. » S’enthousiasma Snaefried.
« Moi
je ne touche à rien ici, il faut respecter le repos des morts qui se sont
battus contre Skarnix » La coupa Quine.
« Ouais
ben grand bien t’en fasse. » Répondit Snaefried, provocatrice.
La roublarde
s’apprêtait à entrer quand Lotharo la retint par l’épaule.
« A ta
place j’éviterais. Ce qui a tué ces deux gus peut te réserver le même sort. Si
c’est une tombe royale il y a surement des pièges ou des gardiens très
puissants »
« On va
déjà s’en occuper. » Enonça Snaefried en repoussant la main du danselame.
« Oui
eh bien en ce qui me concerne, et je ne suis visiblement pas la seule, tu te
débrouilleras toute seule, je n’ai pas envie de gaspiller des ressources ni de
risquer ma vie pour piller une tombe alors que la Haute-Forêt et sans doute le
Nord tout entier sont en danger. De toute façon le vortex n’est pas dans cette
direction. » Trancha Annasthéa.
Joignant le
geste à la parole, l’archère arcanique rebroussa chemin, bientôt suivit par
tous les autres. Snaefried resta sur place frustrée. Elle serra les dents et
les poings, regarda la pièce puis le groupe et soupira avant de fermer les
portes et de rejoindre ses compagnons.
La compagnie
pénétra dans la seconde salle. Elle était elle aussi inondée. Il s’agissait
d’un ossuaire. Tous les murs contenaient des niches. Une statue s’était
effondrée sur la partie sud. Un petit couloir donnait rapidement sur une
seconde pièce.
Ils
poursuivirent avec difficulté à travers l’eau jusqu’à cette pièce identique à
la précédente. Au sud, ils repérèrent l’entrée d’une nouvelle salle mais qui
était apparemment au sec.
Calidor fut
le premier à y entrer. C’était une salle plus grande, avec des murs contenant
des niches à ossements qui formaient comme un petit labyrinthe. Le barbare
avança et repéra une porte à l’ouest mais il ne voyait pas le fond de la pièce.
Il s’avança encore et soudain un souffle glacial balaya la salle, bientôt
suivit par le bruit d’une épée que l’on dégaine. Le reste du groupe était entré
également mais Annasthéa, restée en arrière entendit un gros PLOUF venant
de derrière eux.
A cet
instant une âme en peine ayant l’apparence d’un nain aux traits déformés par la
rage surgit du mur et blessa gravement Quine qui fut affaiblie par le contact
nécrotique de la créature. Snaefried réagit immédiatement en tirant un carreau
de son arbalète enchantée qui fit reculer la créature. Quine en appela aux
esprits gardiens et la créature fut dissipée. Dans le même temps un nécrophage
se jeta sur Calidor depuis un coin de mur et derrière le groupe les nécrophages
de l’entrée les prenaient à revers.
Lotharo
lança une vague tonnante pour repousser ces derniers avant que Quine n’ordonne
aux esprits de les attaquer. Annasthéa cribla les créatures de flèches et
Snaefried alla porter assistance à Calidor. Rapidement les morts-vivants furent
détruits.
« Ca va
? » demanda Lotharo à Quine.
« Ca
ira. Je... Je me sens faible. Son contact glacial a été très douloureux. J’ai
ressenti sa... sa rage et sa cupidité. » Répondit Quine qui peinait à
tenir debout.
Snaefrid et
Calidor terminèrent l’exploration de la salle et repérèrent une autre porte au
sud. Dans le coin nord-est, la roublarde avisa un squelette de nain immergé
dans un trou d’eau. En l’examinant de plus près elle remarqua qu’il serait un
sac. Le tintement caractéristique des pièces la fit sourire et elle vida le
contenu dans son sac sans fond.
Voilà une
petite compensation.
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